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Corbyn admet que le Labour a un « véritable problème d’antisémitisme »

Tout en publiant des mesures sur la lutte contre le racisme au sein du parti, le dirigeant assailli dit que la question a été exagérée par les partis rivaux et les médias

Le chef du Parti travailliste britannique Jeremy Corbyn quitte sa maison dans le nord de Londres, le 12 juin 2019. (Isabel Infantes/AFP)
Le chef du Parti travailliste britannique Jeremy Corbyn quitte sa maison dans le nord de Londres, le 12 juin 2019. (Isabel Infantes/AFP)

En lançant une campagne contre le racisme au sein de son parti le Labour, le dirigeant travailliste britannique Jeremy Corbyn a admis dimanche que son parti avait un « vrai problème » d’antisémitisme qui doit être traité correctement, tout en affirmant que la question avait été exagérée par certains partis rivaux et les médias.

« La haine envers le peuple juif augmente dans de nombreuses parties du monde », a écrit M. Corbyn aux membres de son parti dans une lettre les informant que les Travaillistes avaient mis en place une page sur son site Web pour du « matériel éducatif » sur le racisme. « Notre parti n’est pas à l’abri de ce poison – et nous devons le chasser de notre mouvement. »

« Alors que d’autres partis politiques et certains médias exagèrent et déforment l’ampleur du problème au sein de notre parti, nous devons faire face à la vérité troublante qu’un petit nombre de membres travaillistes ont des opinions antisémites et qu’un plus grand nombre ne reconnaissent pas les stéréotypes antisémites et les théories conspiratrices ».

Le Parti travailliste est aux prises avec l’antisémitisme dans ses rangs depuis que Corbyn, d’extrême gauche, a été élu chef du parti en 2015, après qu’un certain nombre d’anciens membres du parti l’ont accusé, lui et ses alliés, de faire obstruction aux efforts déployés pour régler ce problème, dans une émission de la BBC diffusée plus tôt ce mois-ci.

M. Corbyn a fait l’objet d’attaques répétées – y compris de l’intérieur du parti – pour avoir permis à l’antisémitisme de se propager dans le parti de gauche et pour avoir refusé d’adopter pleinement la définition de l’antisémitisme de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) dans le nouveau code de conduite du Labour.

Dans la notice publiée sur le site Internet du Parti travailliste, sous le titre « No Place For Antisemitism », [Pas de place pour l’antisémitisme], le parti présente « des outils de base pour appréhender l’antisémitisme afin de le vaincre ».

Il contient un message enregistré de Corbyn dans lequel il dit : « Personne ne devrait rejeter les préoccupations exprimées par les membres juifs du parti. »

« Nous avons été lents dans le traitement des cas disciplinaires d’abus antisémites en ligne par des membres du parti », explique M. Corbyn. « Je reconnais qu’il y a un réel problème d’antisémitisme que le Labour s’efforce de surmonter. »

Le fascicule commence par une histoire de l’antisémitisme et, en faisant référence à la Shoah, déclare que « le négationnisme et le révisionnisme de la Shoah sont profondément antisémites ».

Une section sur les théories de conspiration antisémites dénonce les Protocoles des Sages de Sion comme étant « entièrement fabriqués » et comme étant la base de nombreuses conspirations au sujet des Juifs.

« Aujourd’hui, certaines théories du complot substituent Israël ou les sionistes aux juifs, présentant Israël comme contrôlant les médias et les finances du monde », peut-on lire dans la brochure. « Ces théories attribuent à Israël une influence sur les événements mondiaux bien au-delà de toute analyse objective. De même, imputer les fautes d’Israël à son identité juive ou tenir tous les Juifs du Royaume-Uni et d’ailleurs responsables de ce qu’Israël fait est antisémite. »

En expliquant le sionisme, l’antisionisme et leur relation avec l’antisémitisme, le tract affirme que « le peuple juif a le même droit à l’autodétermination que tout autre peuple ».

Pourtant, les « sensibilités » autour des concepts du sionisme ne doivent pas signifier limiter la critique légitime de l’Etat d’Israël ou de ses politiques » ou soutenir la cause palestinienne.

« Mais l’opposition au gouvernement israélien ne doit jamais utiliser d’idées antisémites, telles que l’attribution de ses injustices à l’identité juive, exiger que les Juifs en Grande-Bretagne ou ailleurs répondent de sa conduite, ou comparer Israël aux nazis », préconise le Labour.

« De nombreux Juifs considèrent les appels à la cessation de l’existence d’Israël comme des appels à l’expulsion ou au génocide. Il n’est pas antisémite de plaider en faveur d’un État unique avec des droits pour tous les Israéliens et les Palestiniens, mais d’appeler à l’expulsion des Juifs de la région l’est. L’antisionisme n’est pas en soi antisémite et certains Juifs ne sont pas sionistes. Le Labour est un foyer politique pour les sionistes et les antisionistes. Ni le sionisme ni l’antisionisme n’est en soi du racisme. »

Un arrêt de bus de Londres affublé d’une affiche “Israël est une entreprise raciste”, installée par un groupe pro-Palestiniens pour protester contre l’adoption par le Parti travailliste britannique de la définition de l’antisémitisme de l’IHRA, le 6 septembre 2018. (Crédit : Twitter)

La page Web comprend également un lien vers l’International Holocaust Remembrance Alliance et sa définition de l’antisémitisme.

Par le passé, les dirigeants travaillistes ont fait valoir que la définition de l’antisémitisme, signée par 31 pays et utilisée par de nombreuses institutions britanniques, inclut la critique légitime d’Israël.

Les quatre clauses rejetées par le parti ont trait à la discrimination injuste d’Israël ou à la remise en question de la loyauté des Juifs qui soutiennent Israël.

La semaine dernière, plus de 60 pairs du Parti travailliste ont publié une publicité d’une page entière dans le journal The Guardian accusant publiquement M. Corbyn de faire le lit d’une « culture toxique » d’antisémitisme dans le parti.

Le texte accusait Corbyn de « permettre à l’antisémitisme de prendre de l’ampleur dans notre parti et de présider la période la plus honteuse de l’histoire du Parti travailliste », et disait qu’il avait « failli à l’épreuve de la direction ».

Deux jours plus tôt, plus de 200 membres actuels et anciens du Parti travailliste ont envoyé une lettre à M. Corbyn pour lui demander de s’attaquer au problème récurrent de l’antisémitisme ou de démissionner.

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