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Dans Mossoul « libérée », le Premier ministre irakien salue la « victoire » contre l’EI

La bataille contre le groupe terroriste sunnite a duré près de neuf mois ; Plusieurs zones restent aux mains de l'EI en Irak

Les forces irakiennes et leurs alliés avancent vers le village de Sheikh Younis, au sud de Mossoul, après une offensive pour reprendre la partie occidentale de la ville à l'Etat islamique, en Irak, le 19 février 2017. (Crédit : Ahmad al-Rubaye/AFP)
Les forces irakiennes et leurs alliés avancent vers le village de Sheikh Younis, au sud de Mossoul, après une offensive pour reprendre la partie occidentale de la ville à l'Etat islamique, en Irak, le 19 février 2017. (Crédit : Ahmad al-Rubaye/AFP)

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi est arrivé dimanche dans Mossoul « libérée » et a salué la « victoire majeure » contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), à l’issue d’une bataille de près de neuf mois, a indiqué son bureau dans un communiqué.

M. Abadi « arrive dans la ville libérée de Mossoul et félicite les combattants héroïques et le peuple irakien pour cette victoire majeure », indique le texte.

La reconquête de Mossoul, dont l’EI avait fait son principal bastion en Irak, est la plus importante victoire de l’Irak face à l’EI depuis que le groupe extrémiste sunnite s’était emparé en 2014 de vastes portions du territoire irakien.

Elle intervient au terme d’une offensive lancée le 17 octobre par les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Cette campagne a toutefois entraîné une crise humanitaire majeure, marquée par la fuite de centaines de milliers de civils selon l’ONU.

Mossoul avait une dimension très symbolique pour l’EI : son chef Abou Bakr al-Baghdadi y avait fait en juillet 2014 son unique apparition publique après avoir proclamé un « califat » sur les vastes territoires conquis par le groupe jihadiste en Irak et en Syrie.

Une capture d'écran d'une vidéo de propagande diffusée le 5 juillet 2014 montre le chef du groupe djihadiste de l'État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, s'adressant aux fidèles musulmans dans une mosquée dans la ville irakienne de Mossoul (Crédit : AFP / HO / al-Furqan Media)
Une capture d’écran d’une vidéo de propagande diffusée le 5 juillet 2014 montre le chef du groupe djihadiste de l’État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, s’adressant aux fidèles musulmans dans une mosquée dans la ville irakienne de Mossoul (Crédit : AFP / HO / al-Furqan Media)

La reprise de la grande ville du nord de l’Irak ne marque pas pour autant la fin de la guerre contre le groupe ultraradical, responsable d’atrocités dans les zones sous son contrôle et d’attentats meurtriers dans le monde.

L’EI contrôle toujours quelques zones en Irak et des territoires dans l’est et le centre de la Syrie, où son fief Raqa est assiégé par des forces soutenues par Washington.

Ville de Tal Afar

L’EI s’est emparé en juin 2014 de la ville de Tal Afar (nord), à mi-chemin entre Mossoul et la frontière syrienne, ainsi que de la zone frontalière.

Avec une population alors estimée à 200.000 habitants, Tal Afar était une enclave chiite dans une région essentiellement sunnite peuplée majoritairement de Turkmènes.

« Tal Afar sera un peu comme Mossoul, ce sera une opération de dégagement assez conventionnelle », selon Michael Knights, de l’Institut Washington sur la politique au Proche-Orient.

Mais avant toute offensive, d’épineuses questions demeurent: quelles troupes y prendront part? Qui contrôlera la ville une fois reprise?

« L’insistance des milices chiites (progouvernementales) à vouloir contrôler Tal Afar, alors que les Etats-Unis et la Turquie refusent même de laisser ces milices participer » à la bataille, pourrait aboutir à des conflits, selon Patrick Martin, analyste à l’Institut pour l’étude de la guerre.

Tal Afar est située à l’ouest de Mossoul, et les deux villes se trouvent dans la province de Ninive.

Ville de Hawija

La ville de Hawija, dans la province de Kirkouk, est située à 180 km au sud-est de Mossoul et à près de 300 km au nord de Bagdad.

Tombée aux mains des jihadistes en juin 2014, elle est située dans une région plus globalement sous contrôle des Kurdes.

C’est une poudrière depuis des années. La mort de plus de 50 personnes en avril 2013, lors d’une intervention des forces de sécurité contre un campement de militants antigouvernementaux, a participé au long cycle de violences qui a ensanglanté l’Irak, pour culminer avec la prise par l’EI de près d’un tiers du pays en 2014.

Là encore, « les enjeux politiques empêchent tout début d’opération à Hawija », explique Patrick Martin. « La conjonction des Kurdes d’Irak qui veulent contrôler Kirkouk et ses ressources en pétrole, des milices chiites irakiennes qui veulent éviter tout séparatisme kurde, et des forces gouvernementales pourrait mener à l’instabilité ».

« C’est un nid de risques, un îlot sans gouvernance », souligne Michael Knights pour qui cette zone sera certainement traitée en dernier.

Province d’Al-Anbar

Dans la province occidentale d’Al-Anbar, les forces irakiennes ont repris les deux principales villes de Ramadi et Fallouja. Mais l’EI tient encore une bande de terre dans la partie ouest, le long de la vallée de l’Euphrate, avec notamment la région d’Al-Qaïm qui jouxte la frontière de la Syrie plongée dans la guerre.

Même si elles sont reprises, ces zones seront très difficiles à contrôler. « Tenir la frontière en empêchant les incursions (de l’EI) dans les vastes zones désertiques de l’ouest d’Al-Anbar avec de faibles effectifs sera un grand défi » pour Bagdad, prévient Patrick Martin.

Zones sous contrôle gouvernemental

De nombreuses zones tenues par le pouvoir restent sous une menace jihadiste diffuse mais bien réelle.

« Le temps que les zones ouvertement tenues par l’EI soient libérées, il faudra recommencer des opérations ailleurs », dit Michael Knights. Il cite en exemple la province de Diyala (est) où les jihadistes réapparaissent après que les autorités ont annoncé avoir repris la région en 2015.

Plus généralement, le ressentiment persistant des Arabes sunnites contre le gouvernement majoritairement chiite irakien, combiné à la guerre civile en Syrie voisine, semble avoir permis à l’EI d’y reprendre pied.

L’Irak se retrouve par ailleurs confronté à l’impératif d’une reconstruction réussie et d’une certaine réconciliation entre chiites et sunnites s’il veut éviter les résurgences jihadistes.

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