Début du procès de l’auteur présumé de la pire attaque antisémite aux États-Unis
Ce procès, qui durera jusqu'en juillet, se tient dans un contexte de hausse du racisme et de l'antisémitisme aux États-Unis, qui ont atteint le niveau le plus haut depuis 30 ans
Le procès de l’auteur présumé d’une attaque en 2018 contre une synagogue de Pittsburgh, la plus meurtrière contre des Juifs dans l’histoire des États-Unis et pour laquelle il encourt la peine de mort, s’est ouvert mardi en pleine poussée d’actes antisémites dans ce pays.
La sélection du jury du tribunal fédéral de Pennsylvanie (nord-est) avait commencé le 24 avril pour une durée de quatre semaines et le procès a vraiment démarré mardi pour juger Robert Bowers, 50 ans, poursuivi pour 63 chefs d’accusation.
Ce routier blanc, qui plaide non coupable, est accusé notamment d’avoir perpétré 11 assassinats aggravés par la qualification d’acte antisémite.
Le 27 octobre 2018, il avait fait irruption dans la synagogue « Tree of Life » de Pittsburgh, armé de trois pistolets et d’un fusil d’assaut semi-automatique.
Criant « tous les Juifs doivent mourir », il avait ouvert le feu et tué 11 personnes, dont une fidèle de 97 ans, en pleine cérémonie de shabbat dans un quartier juif historique de Pittsburgh, commettant l’attaque la plus sanglante contre des Juifs aux États-Unis.
Avant cela, il avait posté des messages racistes, antisémites et hostiles aux étrangers immigrés sur un réseau social d’extrême droite.
Le président d’alors, le républicain Donald Trump, avait réclamé la peine de mort pour M. Bowers, une demande suivie par le ministère de la Justice et confirmée après le début du mandat du président démocrate Joe Biden le 20 janvier 2021.
Mais alors que le candidat Biden s’était engagé en 2020 à abolir la peine de mort à l’échelon national, ce procès ravive aux États-Unis les débats autour de ce châtiment suprême encore pratiqué dans nombre d’États américains.
Dès 2019, le procureur fédéral de Pittsburgh avait indiqué qu’il requerrait la peine de mort pour Robert Bowers, citant son « absence de remords » et « sa haine et son mépris » pour les Juifs.
Ce procès, qui devrait durer jusqu’en juillet selon la presse, se tient dans un contexte de poussée d’actes racistes et antisémites aux États-Unis, qui ont atteint le niveau le plus haut depuis 30 ans, d’après des statistiques de la police fédérale, le FBI, citées en avril par le Washington Post.
D’après l’organisation américaine de lutte contre l’antisémitisme l’Anti Defamation League (ADL), le pays avait connu en 2021 un nombre record de 2 717 actes antisémites (agressions, attaques verbales, dégradations matérielles…), soit une augmentation de 34 % sur un an.
En 2022, cette association a dénombré 3 697 actes antisémites (+36 % sur un an), du jamais vu depuis 1979, selon le Washington Post.