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'Si violer est un art, donnez à Polanski tous les César'

Des associations féministes manifestent contre Polanski à Paris

Le réalisateur polonais, qui a reconnu avoir eu des relations sexuelles illégales avec une mineure en 1977, fait l'objet d'une rétrospective à la Cinémathèque

Manifestation contre la rétrospective Roman Polanski, accusé d'agressions sexuelles, devant la Cinémathèque française à Paris, le 30 octobre 2017. (Crédit : Geoffroy van der Hasselt/AFP)
Manifestation contre la rétrospective Roman Polanski, accusé d'agressions sexuelles, devant la Cinémathèque française à Paris, le 30 octobre 2017. (Crédit : Geoffroy van der Hasselt/AFP)

« Apprécier un artiste ne signifie pas taire ses crimes ! », lance une manifestante devant la Cinémathèque à Paris. Comme quelques dizaines de personnes, elle a répondu à l’appel d’associations féministes, en protestant lundi soir contre la rétrospective consacrée à Roman Polanski, accusé par plusieurs femmes d’agressions sexuelles.

Le réalisateur franco-polonais de 84 ans est venu présenter son dernier film « D’après une histoire vraie » lors d’une soirée privée lançant cette rétrospective de son œuvre.

Un événement prévu de longue date qui a suscité l’indignation de féministes, après l’affaire Weinstein et les révélations sur le harcèlement sexuel subi par de nombreuses femmes.

Torse nu, deux Femen ont fait irruption lundi soir dans la Cinémathèque, scandant « pas d’honneur pour les violeurs » au passage du réalisateur. Les deux femmes, portant sur le corps l’inscription « Very Important Pedocriminal », ont été rapidement évacuées du bâtiment.

« Le temps du silence est terminé, on va les chasser, la peur et la honte doivent changer de camp », a déclaré à l’AFP Inna Shevchenko, l’une des deux Femen, dénonçant « une certaine arrogance et violence de la Cinémathèque » d’avoir maintenu cet hommage.

« Si violer est un art, donnez à Polanski tous les César », pouvait-on lire aussi sur les banderoles s’affichant devant l’institution culturelle, tandis que des manifestants scandaient « Assez de ceux qui veulent protéger les agresseurs ».

Sous la pression de féministes, Roman Polanski avait dû en début d’année renoncer à présider la cérémonie des César, décernés chaque année en France par les professionnels du cinéma.

Manifestation contre la rétrospective Roman Polanski, accusé d'agressions sexuelles, devant la Cinémathèque française à Paris, le 30 octobre 2017. (Crédit : Geoffroy van der Hasselt/AFP)
Manifestation contre la rétrospective Roman Polanski, accusé d’agressions sexuelles, devant la Cinémathèque française à Paris, le 30 octobre 2017. (Crédit : Geoffroy van der Hasselt/AFP)

« Pour nous, l’important c’est d’annuler la rétrospective, d’avoir des excuses de la Cinémathèque et une prise de conscience », estimait lundi matin à l’AFP la porte-parole du groupe « Osez le féminisme », Raphaëlle Rémy-Leleu.

Le collectif « Osez le féminisme! » reproche aussi à la Cinémathèque de prévoir en janvier une autre rétrospective, consacrée au cinéaste Jean-Claude Brisseau, condamné en 2005 pour le harcèlement sexuel de deux jeunes actrices.

Œuvre ‘indispensable’

Malgré les protestations et une pétition ayant recueilli plus de 27 000 signatures, la Cinémathèque a refusé de plier, vantant « sa tradition d’indépendance ».

« Il n’a jamais été question une seconde de renoncer à cette rétrospective sous la pression de je ne sais quelle circonstance étrangère à la Cinémathèque et à Roman Polanski », a affirmé lundi soir son président, le réalisateur Costa-Gavras.

« Nous sommes persuadés que les films de Roman Polanski sont plus que jamais indispensables à notre compréhension du monde et du cinéma. Nous ne sommes pas prêts à nous en priver », a-t-il insisté.

Françoise Nyssen (Crédit : capture d’écran YouTube)
Françoise Nyssen (Crédit : capture d’écran YouTube)

La ministre de la Culture Françoise Nyssen s’était refusée à condamner l’œuvre du réalisateur multi-récompensé de « Rosemary’s baby » et du « Pianiste », film qui lui avait valu une Palme d’or et le premier Oscar de sa carrière. « Il s’agit d’une œuvre, il ne s’agit pas d’un homme, je n’ai pas à condamner une œuvre », avait-elle déclaré vendredi.

Montant sur scène aux côtés de son épouse Emmanuelle Seigner, qui tient un des deux rôles importants du film, Roman Polanski a été chaleureusement applaudi par le public, certains lui réservant même une ovation debout.

Il s’est livré à un éloge du numérique qui permet aux films de se « perpétuer », contrairement à une époque « on pouvait brûler [les films] comme Hitler brûlait les livres », se gardant de tout commentaire direct sur les manifestations.

Roman Polanski a été inculpé en 1977 aux Etats-Unis pour le viol d’une adolescente de 13 ans, Samantha Geimer. Alors âgé de 43 ans, il avait reconnu avoir eu des relations sexuelles illégales avec la mineure. Le juge avait finalement accepté de ne pas retenir d’autres incriminations, dont le viol.

Après 42 jours en prison, il s’était enfui des Etats-Unis en janvier 1978, redoutant d’être lourdement condamné, contrairement à un accord à l’amiable.

Depuis cette affaire et le scandale de l’affaire Weinstein aux Etats-Unis, plusieurs femmes sont sorties de l’ombre pour accuser le cinéaste d’agression sexuelle, des accusations « sans fondement », a contesté son avocat, Hervé Temime.

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