Israël en guerre - Jour 374

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Des associations françaises et palestiniennes accusent des groupes français de financer les implantations de Cisjordanie

Axa, BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale ont de très faibles participations dans des banques israéliennes ayant une activité en Cisjordanie, selon Association France Palestine Solidarité, CCFD – Terre Solidaire, Fair Finance France, FIDH, LDH, Solidaires, CGT et Al-Haq qui les accusent de ne pas suivre des « recommandations » du Quai d'Orsay publiées en 2014

La tour de la Société générale à la Défense. (Crédit : Loic LLH/CC BY-SA 3.0/Wikimedia commons)
La tour de la Société générale à la Défense. (Crédit : Loic LLH/CC BY-SA 3.0/Wikimedia commons)

Axa, BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale détiennent des participations dans des banques et entreprises israéliennes ayant financé les implantations de Cisjordanie, affirme un rapport co-écrit par les associations suivantes : Association France Palestine Solidarité, CCFD – Terre Solidaire, Fair Finance France, FIDH, LDH, Solidaires, CGT et Al-Haq et publié mercredi.

Le directeur d’Al Haq, Shawan Jabarin, a été décrit par la Cour suprême israélienne comme le « Dr. Jekyll et Mr. Hyde, un défendeur des droits de l’Homme le jour et un terroriste la nuit, » en raison de son appartenance dans sa jeunesse à l’organisation terroriste du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP).

Les parts possédées par ces groupes français, qui dépassent rarement le point de pourcentage, « contribuent indirectement au maintien et au développement » des implantations, selon le rapport intitulé « Les liaisons dangereuses des banques françaises avec la colonisation israélienne ».

Les quatre banques et l’assureur gèrent des « participations financières » ou « détiennent des actions » dans des banques israéliennes, qui constituent un « outil essentiel de la politique de colonisation » en « finançant les constructions », souligne ce rapport.

Elles ont les mêmes rapports avec des entreprises israéliennes « qui fournissent des services vitaux au maintien et au développement » des implantations, tels que « la construction d’habitations ou d’usines, la connexion aux réseaux téléphoniques et internet ou encore l’aménagement en équipements de surveillance ».

L'implantation d'Ofra, dans le centre de la Cisjordanie, le 17 novembre 2016. (Crédit : Lior Mizrahi/Flash90)
L’implantation d’Ofra, dans le centre de la Cisjordanie, le 17 novembre 2016. (Crédit : Lior Mizrahi/Flash90)

Sollicités par l’AFP, BNP Paribas, BPCE et Société Générale n’ont pas souhaité commenter ce rapport. Crédit Agricole n’avait pas encore réagi.

De son côté, Axa précise que « les investissements en question représentent une part infime de [ses] actifs sous gestion » et avoir fait étudier ce dossier en 2016 par son comité d’investissement responsable qui n’avait pas trouvé matière à le remettre en cause.

Les Nations unies et la grande majorité de la communauté internationale considèrent comme illégales toutes les implantations israéliennes en Cisjordanie.

« On veut que les entreprises françaises retirent leur argent des sociétés israéliennes ayant à voir avec les colonies », comme le stipulent des « recommandations » du ministère des Affaires étrangères publiées en 2014, a expliqué Didier Fagart, un membre de l’association France Palestine solidarité (AFPS), qui incite au boycott des produits des implantations à travers des journées d’action BDS (Boycott, Divestment and Sanctions), pas plus tard que le 25 mars dernier au Carrefour de Gennevilliers ou au marché Clodion à Perpignan, dans le but « d’exiger des sanctions contre Israël ».

Le ministère français de l’Economie avait avisé en novembre dernier les opérateurs économiques qu’ils devaient ajouter « colonie israélienne » ou une mention équivalente sur les produits alimentaires fabriqués dans les implantations, c’est-à-dire les implantations civiles israéliennes, de Cisjordanie et du plateau du Golan, selon Légifrance, un site gouvernemental français – mettant en oeuvre les consignes passées en novembre 2015 par l’Union européenne.

« Il est regrettable de voir la France prendre des mesures susceptibles d’être interprétées comme encourageant les extrémistes et le mouvement de boycott contre Israël », avait alors réagi le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Un technicien de la compagnie d’électricité effectue des travaux d'entretien sur un poteau électrique près de Jérusalem, le 10 juin 2013 (Crédit photo: Flash 90)
Un technicien de la compagnie d’électricité effectue des travaux d’entretien sur un poteau électrique près de Jérusalem, le 10 juin 2013 (Crédit photo: Flash 90)

Le rapport pointe également le fait que BNP Paribas, Société Générale, LCL (filiale du groupe Crédit Agricole) et Natixis (filiale du groupe BPCE) ont accordé 288 millions d’euros sur la période 2004-2020 à la Compagnie israélienne d’électricité pour l’extension de deux centrales au gaz, alors qu’elle approvisionne en électricité les implantations de Cisjordanie.

« Les banques françaises ne peuvent pas dire qu’elles ne savaient pas », a lancé Fagart.

Des fonds de pension néerlandais et luxembourgeois se sont désengagés ces dernières années des cinq banques israéliennes avec lesquelles les banques françaises ont des liens, pour leur implication dans la construction dans les implantations.

La Danske Bank et la Deutsche Bank Ethical Fund ont mis l’une d’entre elles sur une liste noire, souligne le rapport.

« Plus récemment, en janvier 2016, le fonds de pension de l’Église méthodiste aux États-Unis, estimé à 20 milliards de dollars, s’est désengagé des banques Hapoalim et Leumi et a ajouté Bank Hapoalim, Bank Leumi, First International Bank of Israel, Israel Discount Bank et Mizrahi Tefahot Bank, sur sa liste d’exclusion en raison de leur contribution directe à la colonisation israélienne, » lit-on sur le site de la CGT.

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