Des Casques blancs bloqués dans le sud syrien demandent d’être évacués
La défense civile syrienne a été fondée en 2013 pour porter secours aux victimes d'attaques et de bombardements en zones rebelles

Une quinzaine de Casques blancs ont organisé un sit-in mardi dans la ville syrienne de Deraa pour demander à quitter le sud-ouest du pays en toute sécurité, quelques jours après l’évacuation d’une partie de leurs collègues secouristes.
Israël a aidé dimanche plus de 400 de ces secouristes bénévoles et leurs familles à fuir une zone du sud-ouest syrien, où les forces du régime mènent une offensive, pour rejoindre la Jordanie.
Mais des centaines d’autres sont toujours piégés dans le sud-ouest et craignent des représailles des troupes syriennes qui se rapprochent d’eux.
Mardi, une quinzaine d’entre eux se sont rassemblés à Deraa, brandissant des pancartes en arabe pour demander d’être secourus.
« Lorsque nous avons rejoint la défense civile, nous étions volontaires pour sauver les gens », a déclaré Alwan al-Masri, qui a travaillé comme pompier à Deraa pendant deux ans aux côtés des secouristes.
« Maintenant que nous avons besoin d’aide, il n’y a personne ? », a déploré auprès de l’AFP cet homme de 25 ans.
« Où sont les organisations qui étaient à nos côtés ? Où sont les pays donateurs ? », a renchéri Alwan, disant craindre que les forces du régime s’en prennent aux secouristes lorsqu’elles auront repris le contrôle de Deraa.
La défense civile syrienne, surnommée les Casques blancs, a été fondée en 2013 pour porter secours aux victimes d’attaques et de bombardements en zones rebelles.
Quelque 98 volontaires ont été évacués le week-end dernier de Syrie vers la Jordanie, via Israël, avec 324 de leurs proches.
A terme, elles doivent être accueillies en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Canada ou encore en France.
Quelque 650 membres des Casques blancs sont bloqués dans le sud syrien, a indiqué le groupe dans un communiqué, soulignant qu’une deuxième évacuation n’était pas prévue.
Le régime de Bachar al-Assad, qui accuse régulièrement ces secouristes d’être liés à des groupes jihadistes, a fustigé lundi les évacuations menées par Israël comme une « opération criminelle ».
« Nous voulons dire au régime que nous ne sommes pas des terroristes », a assuré Hassan al-Farouk Mahameed, 50 ans, responsable des Casques blancs dans la ville de Deraa.
« Nous sommes du et pour le peuple syrien. Nous avons servi la société syrienne, et personne d’autre », a-t-il ajouté.
Il a assuré avoir tenté de communiquer avec la direction des Casques blancs pour une nouvelle évacuation, sans succès.