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Des chercheurs espèrent que leurs revêtements seront utiles contre le Covid-19

Selon des scientifiques de l'Université Ben Gurion, leur matériel est composé d'ions de métaux et de nano-particules polymères très efficaces contre les virus et les bactéries

Esti Toledo, doctorante, et Guillaume Le Saux, chercheur en post-doc, du Département d'ingénierie de matériaux sont photographiés dans le laboratoire du Dr. Mark Schwartzman. En collaboration avec le laboratoire du professeur Prof. Angel Porgador, ils développent des revêtements à base de nano-matériels contre le virus et bactéries, dont le coronavirus. (Dani Machlis)
Esti Toledo, doctorante, et Guillaume Le Saux, chercheur en post-doc, du Département d'ingénierie de matériaux sont photographiés dans le laboratoire du Dr. Mark Schwartzman. En collaboration avec le laboratoire du professeur Prof. Angel Porgador, ils développent des revêtements à base de nano-matériels contre le virus et bactéries, dont le coronavirus. (Dani Machlis)

En Israël, des scientifiques de l’université Ben-Gurion du Néguev espère que les revêtements de surface à base de nano-matériaux qu’ils ont développés pourront être utilisés pour lutter contre le coronavirus. Leur produit dispose de propriétés antivirales et anti-bactériennes très prometteuses.

Les chercheurs ont reçu un financement de l’Autorité israélienne de l’Innovation pour déterminer l’impact des revêtements de surface, qui contiennent des nano-particules d’ions et des polymères métalliques sans danger, sur le coronavirus SARS-CoV-2, responsable de l’épidémie actuelle de Covid-19.

Le coronavirus SARS-CoV-2 se transmet entre humains principalement à travers des postillons. Mais on sait également que le virus demeure sur certaines surfaces pendant des jours.

L’un des premiers indicateurs de ce phénomène est venu du navire de croisière le Diamond Princess, où des particules actives du virus ont été découvertes 17 jours après que le navire eut été évacué. En sachant que le virus peut se propager par le biais de surfaces contaminées, il est important de désinfecter les surfaces à fort potentiel de contamination, comme les poignées de porte, les boutons d’ascenseur et les rampes dans les lieux publics, notamment les hôpitaux et les cliniques.

Du personnel médical dans une unité de soin du coronavirus à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv, el 4 mai 2020. (Yossi Aloni / Flash90)

Les désinfectants que l’on utilise actuellement pour lutter contre le virus et d’autres bactéries se basent principalement sur des produits chimiques comme l’hypochlorite de sodium (eau de javel) ou l’alcool. Mais ses deux produits constituent seulement une mesure temporaire jusqu’à la prochaine exposition au virus, ont expliqué mardi les scientifiques dans un communiqué.

Puisque certains métaux peuvent être mortels pour les virus et les bactéries, même en petites quantités, et qu’ils ne sont pas dangereux pour l’homme, expliquait le communiqué, les nano-particules d’ions peuvent avoir un effet antiviral très puissant. Elles peuvent éradiquer les particules du virus qui adhèrent à la surface avec une efficacité à long-terme.

Pour démontrer leur théorie, le Prof. Angel Porgador, du Département de Microbiologie, d’Immunologie et de Génétique de l’université Ben Gurion et de l’Institut national de Biotechnologie du Néguev (NIBN), et le Dr Mark Schvartzman, du Département d’Ingénierie des matériaux au BGU, ont étudié l’effet des surfaces recouvertes de nano-particules de différents métaux sur le taux d’infection des lentivirus, qui appartiennent à la famille du VIH, des cellules humaines.

Les conclusions de leur recherche ont montré que les surfaces recouvertes de nano-particules de cuivre « limitent fortement l’infection des cellules humaines par le virus », notait le communiqué. Ces expériences constituent une bonne indication du « potentiel considérable » des ions de cuivre pour empêcher l’infection au SARS-CoV-2 à travers des surfaces.

En se basant sur ces conclusions, les chercheurs développent des revêtements antiviraux qui peuvent être peints ou pulvérisés sur des surfaces. Les revêtements sont composés de polymères, les matériaux de base des plastiques et des peintures, et contiennent des nano-particules de cuivre et d’autres métaux. Les nano-particules dans le polymère permettent de contrôler la libération d’ions métalliques sur la surface recouverte, expliquait le communiqué.

Puisque la libération des ions est extrêmement lente, le revêtement sera efficace pendant des semaines, voire des mois. Il permet de réduire le taux d’infection par plus de 10, affirment les scientifiques.

Dr. Mark Schvartzman du département d’Ingénierie des matériaux de l’Université Ben-Gurion du Negev. (Autorisation)

« Jusqu’à présent, l’utilisation de tels matériaux pour des applications anti-virales s’est heurtée à des défis importants à cause de la nature même des métaux, comme par exemple leur tendance à s’oxyder et à corroder, a expliqué le Dr Schvartzman. Les nano-particules proposent une solution à ces obstacles. Un autre avantage des nano-particules est d’accorder une protection antivirale efficace sur des grandes surfaces en utilisant peu de métal. En outre, les nano-particules et les métaux antivirus peuvent facilement s’incruster dans un polymère qui peut recouvrir les surfaces pertinentes pour de longues périodes de temps ».

L’activité de recherche de Porgador et Schvartzman fait partie d’un groupe de recherche mis en place par le président du BGU Daniel Chamovitz afin de trouver des solutions rapides à différents défis liés à l’épidémie de coronavirus.

L’invention des revêtements à nano-particules a reçu le soutien de l’Autorité israélienne de l’Innovation, après un appel à des propositions des technologiques qui pourraient contribuer à combattre le coronavirus.

« Le besoin de développer des revêtements antiviraux s’est fortement développé ces derniers temps, avec l’épidémie de SARS-CoV-2. Ce besoin sera encore probablement très haut même après la fin de l’épidémie, à cause d’une prise de conscience » du fort potentiel du secteur, a déclaré Josh Peleg, PDG de BGN Technologies, en charge de mettre sur le marché les innovations technologiques du laboratoire.

Une fois développé, le produit peut être appliqué dans des contextes médicaux, sous la forme de substances anti-pathogènes dans des lieux à fort risque de contamination comme les hôpitaux. Le produit peut aussi être utilisé à la maison, dans des lieux publics comme des écoles, des aéroports, des transports publics et des cinémas, a-t-il dit.

Le projet est l’une des 27 propositions soumises à l’Autorité israélienne de l’Innovation par BGN Technologies.

« Nous développons des revêtements qui seront efficaces non seulement contre le coronavirus, mais aussi contre d’autres virus, comme nous l’avons prouvé dans nos expériences, et d’autres bactéries. [Les revêtements] pourront donc être utilisés pour une grande variété d’applications », a fait savoir Pordagor dans le communiqué.

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