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Des dirigeants juifs US demandent à Biden d’insister sur la solution à 2 États

Washington et Ryad négocieraient un pacte de défense inspiré des traités américains avec la Corée du Sud ou le Japon, une exigence clé des Saoudiens dans les pourparlers

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Sur cette photo publiée par le palais royal saoudien, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, à droite, accueille le président américain Joe Biden au palais Al-Salam à Djeddah, en Arabie saoudite, le 15 juillet 2022. (Crédit : Bandar Aljaloud/Palais royal saoudien/AP)
Sur cette photo publiée par le palais royal saoudien, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, à droite, accueille le président américain Joe Biden au palais Al-Salam à Djeddah, en Arabie saoudite, le 15 juillet 2022. (Crédit : Bandar Aljaloud/Palais royal saoudien/AP)

Ce ne sont pas moins de 75 dirigeants – actuels et passés – de la communauté juive américaine qui ont signé une lettre ouverte au président américain Joe Biden, pour lui demander de négocier un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite assorti « de mesures de nature à faire advenir une solution à deux États » et d’inverser « l’inquiétante trajectoire du conflit israélo-palestinien ».

Cette lettre a été publiée mardi, au moment-même où Biden s’adressait à l’Assemblée générale des Nations Unies, évoquant le travail de son Administration pour que d’autres États arabes – principalement l’Arabie saoudite – normalisent leurs relations avec Israël et son propre travail, « inlassable », en faveur d’une solution à deux États avec les Palestiniens.

« En pratique, cela implique de stopper l’expansion des implantations israéliennes en Cisjordanie et d’accroître la souveraineté territoriale des Palestiniens, tout en tenant l’Autorité palestinienne responsable des réformes et en renforçant sa stabilité financière », indique la lettre. « Ces mesures permettraient de mettre un coup d’arrêt à la détérioration de la situation sur le terrain et de promouvoir les intérêts américains en améliorant la stabilité régionale et en jetant les bases d’une solution à deux États.

« Cela est nécessaire à la fois pour la viabilité de l’accord lui-même et comme rempart contre une nouvelle explosion du conflit, ce qui est particulièrement important au moment où la sécurité d’Israël et son caractère juif et démocratique sont mis à rude épreuve. »

Les signataires de cette lettre comptent dans leurs rangs des chefs de la branche réformée et conservatrice, d’anciens dirigeants de l’AIPAC, de l’American Jewish Committee (AJC), des Jewish Federations of Northern America (JFNA), de l’Anti-Defamation League (ADL), de la Conférence des présidents et de l’Agence juive, ainsi que d’anciens ambassadeurs américains en Israël.

« À l’occasion de votre prochaine rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, et lors des discussions de votre administration avec les dirigeants saoudiens et palestiniens, nous vous demandons de promouvoir un accord qui, au-delà des seules considérations sécuritaires américaines, renforce la sécurité à long-terme d’Israël et assure la paix régionale, ce qui implique d’inverser la trajectoire inquiétante du conflit israélo-palestinien », indique la lettre coordonnée par l’Israel Policy Forum.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre saoudien des Affaires étrangères après une réunion ministérielle de la Coalition mondiale pour vaincre l’État islamique, à Ryad, le 8 juin 2023. (Crédit : Ahmed Yosri/Pool/AFP)

Depuis quelques mois, les États-Unis négocient un accord de normalisation pour lequel le secrétaire d’État Antony Blinken devrait se rendre en Israël, en Cisjordanie et en Arabie saoudite le mois prochain.

En échange de la normalisation des relations avec Israël, l’Arabie saoudite demande un pacte de défense de grande ampleur avec les États-Unis, d’importants contrats d’armement ainsi que leur coopération pour définir un programme nucléaire civil sur le sol saoudien. Washington, pour sa part, souhaite que Ryad limite ses relations économiques et militaires avec la Chine et la Russie.

Selon une information publiée mardi dans le New York Times, des responsables américains et saoudiens ont discuté d’un possible alignement des questions de défense des deux pays inspiré du modèle des accords américains avec le Japon et la Corée du Sud, les États-Unis et l’Arabie saoudite s’engageant à s’apporter un soutien militaire réciproque si l’un d’eux venait à être attaqué au Moyen-Orient ou sur le sol saoudien.

Selon cette même source, un tel traité de défense ne manquerait pas de rencontre une considérable résistance de la part du Congrès, certains députés américains de premier plan, dont de nombreux membres du parti Démocrate, critiquant vivement le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane – ou MBS – pour son bilan en matière de droits de l’Homme.

Le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, à son arrivée pour la réunion du Conseil des ministres, à Jérusalem, le 29 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Les tentatives de normalisation américaines devraient figurer à l’ordre du jour de la réunion de Biden mercredi avec Netanyahu, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, où le Premier ministre pourrait par ailleurs évoquer la perspective d’un pacte de défense entre Israël et les États-Unis.

Évoquant des sources israéliennes et américaines anonymes, le site d’information Walla a fait savoir que lors d’un récent déplacement aux États-Unis, le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer (Likud), en avait parlé à de hauts responsables de l’administration, qui avaient réagi froidement et lui avaient dit que la question ne ferait que compliquer davantage les pourparlers avec les Saoudiens.

Une source américaine aurait déclaré que l’establishment de la Défense israélienne était très réservé à l’idée d’un tel traité, qui limiterait la liberté d’action d’Israël. D’après la source, Dermer aurait récemment tenté de convaincre le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, et le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, de soutenir l’idée d’un tel accord afin de s’assurer le soutien de l’Administration Biden.

On ignore encore de quelle manière Halevi et Barnea ont répondu à Dermer, qui les aurait assurés que l’accord serait « limité » et ne lierait pas les mains de l’armée ou d’autres agences de sécurité, puisqu’il ne s’appliquerait qu’aux situations extrêmes, comme une menace nucléaire grave de l’Iran ou une attaque avec des armes non conventionnelles.

Netanyahu s’était déjà dit favorable à un accord de défense avec les États-Unis lorsque le président Donald Trump était au pouvoir. Les deux hommes en avaient parlé publiquement mais le sujet n’avait guère avancé. Dermer, qui est un proche de longue date du Premier ministre, était ambassadeur d’Israël aux États-Unis à cette époque.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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