Des élus Likud contre la relance du projet de loi élargissant l’influence du Grand Rabbinat
Plusieurs députés, soutenus par la Fédération des autorités locales, estiment qu'il "n'y a pas de place pour une telle loi en ce moment, qui provoque la division dans le peuple"
Des législateurs du Likud et le groupe de coordination représentant les autorités locales ont travaillé lundi pour empêcher la réintroduction d’un projet de loi modifiant radicalement la façon dont les rabbins municipaux sont choisis au sein de la Commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset.
S’adressant à la commission ce matin, le député Moshe Saada (Likud) a accusé le parti HaTzionout HaDatit d’agir « comme des voleurs dans la nuit » en ramenant le projet de loi controversé, qui étendrait considérablement l’influence du Grand Rabbinat et du ministère des Affaires religieuses dans la nomination des rabbins municipaux, au détriment des autorités locales, tout en érodant le rôle des femmes dans le processus.
« Il s’agit d’une loi à laquelle nous nous sommes opposés au sein du Likud et qui a été retirée de l’ordre du jour avec l’accord du Premier ministre [Benjamin Netanyahu] », a déclaré Saada au président de la commission Simcha Rothman (HaTzionout HaDatit), estimant que ce n’était pas le moment de s’occuper « d’emplois ou d’intérêts d’un parti ou d’un autre ».
S’il est adopté, le projet de loi pourrait coûter aux contribuables des dizaines de millions de shekels par an en salaires pour des centaines de nouveaux rabbins de quartier employés par les municipalités locales.
Les détracteurs du projet de loi affirment qu’il profiterait au Shas, le parti séfarade ultra-orthodoxe, en créant des emplois pour ses apparatchiks et en augmentant le droit de regard du Grand Rabbinat orthodoxe sur la nomination des rabbins et sur leur mode de fonctionnement.
« La loi sur les rabbins sera examinée demain par la commission de la Constitution. C’est ce qu’a décidé Simcha Rothman, le président de la commission », a écrit sur X la députée Tally Gotliv (Likud).
« Si ma position et celle d’autres membres de la Knesset de retirer la loi de l’ordre du jour ne sont pas acceptées, il existe alors un moyen légal de forcer le retrait de la loi de l’ordre du jour », a-t-elle ajouter, sans fournir plus de détails.
Les députés du Likud Dan Illouz et Eli Dallal se sont également opposés à la loi.
La loi « affaiblit les autorités locales en nommant des rabbins au lieu de les renforcer », a écrit Illouz sur X, ajoutant que « les autorités locales devraient être beaucoup plus fortes, pas moins » et que « les rabbins devraient être à l’écoute du peuple qu’ils servent et connaître leur communauté en profondeur ».
« Il n’y a pas de place pour une telle loi en ce moment, qui provoque la division dans le peuple », a tweeté Dallal, estimant que l’adoption d’une telle loi doit se faire en coordination avec la Fédération des autorités locales.
Écrivant dimanche au ministre des Affaires religieuses, Michael Malkieli, le chef de la Fédération des autorités locales, Haïm Bibas, figure de proue du Likud, s’est opposé au projet de loi, a rapporté le site d’information Walla.
L’ajout de personnel supplémentaire nécessitant des fonds supplémentaires « pèsera davantage sur les caisses des autorités locales » qui luttent pour soutenir les résidents en temps de guerre, a-t-il écrit.