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Des femmes juives partagent leurs récits de harcèlement, un rabbin écrit une prière de contrition pour les hommes

Dans un contexte marqué par les accusations contre Harvey Weinstein, de plus en plus de femmes dénoncent le harcèlement sexuel à travers le hashtag #moiaussi

Des femmes partagent leurs histoires d'agression et de harcèlement sexuel en utilisant le hashtag #moiaussi (Crédit :  Joseph Branston/Future Publishing via Getty Images via JTA)
Des femmes partagent leurs histoires d'agression et de harcèlement sexuel en utilisant le hashtag #moiaussi (Crédit : Joseph Branston/Future Publishing via Getty Images via JTA)

JTA — C’est un arrivé sur un marché à Jérusalem. Dans un vol vers Israël. En rentrant d’un mariage orthodoxe à Brooklyn. Ces femmes juives font partie des centaines de milliers de femmes qui racontent, en utilisant le hashtag #moiaussi (#metoo) et suite au scandale causé par l’affaire Harvey Weinstein, avoir été furtivement touchées, harcelées ou agressées par les hommes.

Et en réponse, un rabbin a ré-écrit une prière de Yom Kippour que les hommes pourront réciter pour confesser la manière dont ils ont objectivé et violé l’intimité des femmes.

Le hashtag #moiaussi s’est répandu à travers les réseaux sociaux au fur et à mesure que les femmes ont partagé leurs harcèlements ou leurs agressions sexuelles. La campagne a commencé dimanche soir après que l’actrice Alyssa Milano a tweeté : « Si toutes les femmes qui ont été sexuellement agressées ou harcelées écrivaient ‘Moi aussi’ en statut, nous pourrions donner aux gens l’idée de l’ampleur de ce problème ».

Depuis le tweet initial de Milano, le hashtag a été utilisé plus de 200 000 fois, selon la BBC.

L'actrice Alyssa Milano sur le tapis rouge lors d'un événement à Los Angeles au mois de janvier 2017 (Crédit : AFP Photo/Chris Delmas)
L’actrice Alyssa Milano sur le tapis rouge lors d’un événement à Los Angeles au mois de janvier 2017 (Crédit : AFP Photo/Chris Delmas)

Les femmes ont également partagé des histoires d’abus dans les milieux juifs, évoquant l’inaction institutionnelle qui s’en est parfois suivi lorsqu’elle ont été amenées à rapporter leurs récits d’agression ou de harcèlement.

Eliana Fishman, étudiante en troisième cycle à New York, a raconté avoir été harcelée par des hommes sans-abris à qui elle avait été encouragée à parler dans le cadre d’un programme d’été juif et a ajouté : « Je ressens de la frustration à chaque fois qu’un chef religieux, un homme, recommande aux fidèles de discuter avec les gens dans la rue sans reconnaître la manière dont fonctionne le harcèlement ».

Leah Solomon, qui vit à Jérusalem, a écrit qu’il y a des années, alors qu’elle était une jeune conseillère âgée de 19 ans dans un camp juif, quatre campeuses de 14 et 15 ans étaient venues lui confier des abus qui auraient été commis par le même homme de leur propre communauté. L’équipe n’avait rien fait, a-t-elle poursuivi, parce que ces abus étaient survenus hors du camp.

Debra Nussbaum Cohen, correspondante à New York pour Haaretz, a pour sa part confié qu’elle avait été agressée lors de son premier vol vers Israël alors qu’elle avait 18 ans.

« J’avais 18 ans et j’allais en Israël, je prenais l’avion seule pour la première fois, et l’homme qui se trouvait à côté de moi n’a cessé de me tripoter sous le siège pendant ce voyage de nuit », a-t-elle écrit sur Facebook.

« A l’époque, je manquais de confiance en moi ou d’audace pour lui dire d’arrêter, ou pour appeler le personnel de bord. Vous pouvez avoir la certitude que je fais tout ce que je peux pour que ce ne soit jamais le cas pour mes filles ».

Harvey Weinstein à Sun Valley, dans l'Idaho, le 12 juillet 2017. (Crédit : Drew Angerer/Getty Images)
Harvey Weinstein à Sun Valley, dans l’Idaho, le 12 juillet 2017. (Crédit : Drew Angerer/Getty Images)

Le hashtag #moiaussi a également entraîné de vives réponses de la part des hommes qui reconnaissent l’énormité du problème des abus sexuels et qui promettent de faire davantage dorénavant pour y mettre un terme.

Le rabbin Andrew Shapiro Katz, qui vit à Beer Sheva, a écrit un post sur Facebook sous la forme d’une prière juive, décrivant de nombreuses manières de harcèlement des femmes par les hommes :

J’ai objectivé. J’ai manqué de respect. J’ai profité. J’ai harcelé. J’ai violé.

J’ai cherché la satisfaction/la conquête sexuelle en respectant peu ou en ne respectant pas les sentiments de l’autre.

J’ai touché l’autre sans avoir la certitude d’un consentement.

J’ai poursuivi l’autre en utilisant des moyens qui ont pu causer le malaise ou probablement la peur.

J’ai découvert ce que l’autre voulait garder couvert.

J’ai regardé lorsque l’autre voulait l’intimité.

J’ai fait cela en tant que petit garçon, mais pas seulement.

Peut-être la majorité des femmes ne s’en souvient-elle pas, mais assurément, certaines s’en rappellent.

Peut-être que ce que j’ai fait est tellement ordinaire ce que n’est pas ce à quoi les femmes se réfèrent en écrivant « moi aussi ».

Et alors ?

Je connais la culture et j’y ai participé, même si j’ai lutté contre ses manifestations les plus énormes.

Je ne suis pas choqué par ce que les autres hommes font parce que je me souviens de mes propres actions et de mes pensées et que je peux extrapoler.

Je ressens de la culpabilité et de la honte. Je ressens de la douleur pour la douleur que j’ai causée, ou que j’ai minimisée ou ignorée.

Mais je ressens également, et je sais, que je suis responsable. Je peux faire mieux. Je peux faire plus.

Cette publication imite la prière confessionnelle « Ashamnu » qui est récitée le jour de Yom Kippour – un acrostiche en hébreu des manières dont les gens ont collectivement péché. Cette prière commence en disant : « Nous avons transgressé. Nous avons trahi. Nous avons volé ».

Katz termine sa prière en prenant la responsabilité du mal qu’il a commis et en promettant d’agir pour empêcher les abus à l’avenir.

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