Heurts entre les forces de l’AP et le Jihad islamique à Jénine
Les combats de rue, provoqués par l'arrestation de 2 terroristes par l'AP, sont le signe d'une escalade du conflit entre Ramallah et les islamistes locaux

Des affrontements armés ont éclaté entre les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP) et des membres de groupes terroristes armés locaux dans les rues de Jénine mardi soir.
Les combats ont éclaté en réaction à l’arrestation par l’AP de deux hommes armés dans la ville cisjordanienne de Jaba, à environ 25 kilomètres au sud de Jénine, selon le site d’information Shehab, affilié au groupe terroriste palestinien du Hamas.
Après les arrestations, des assaillants armés auraient attaqué le siège du gouvernorat de Jénine, le siège local de l’administration de l’AP, provoquant des affrontements avec les forces de sécurité de cette dernière. La confrontation s’est ensuite déplacée vers le camp de réfugiés de Jénine, où les forces de l’AP ont ouvert le feu et lancé des gaz lacrymogènes sur les hommes armés, qui ont pris d’assaut l’hôpital local, selon des vidéos circulant sur les réseaux sociaux.
Ces affrontements témoignent de l’escalade du conflit entre l’AP du dirigeant Mahmoud Abbas et les factions islamistes locales de la région de Jénine, en particulier le Bataillon de Jénine, branche locale du groupe terroriste du Jihad islamique palestinien, basé à Gaza.
Il y a un mois, l’armée israélienne a mené une vaste opération de deux jours dans le camp de réfugiés de Jénine afin de démanteler les réseaux terroristes qui y opéraient et pour saisir des armes.
Alors que les combats de rue ont éclaté mardi soir, les mosquées du camp de réfugiés ont demandé à l’AP, par l’intermédiaire de haut-parleurs, de libérer un certain nombre de membres du Jihad islamique palestinien qu’elle a placés en détention à la suite de l’opération menée par Tsahal dans le camp de réfugiés au début du mois de juillet, dans le cadre de ce que les factions locales qualifient « d’arrestations politiques » et que l’AP considère comme une mesure de répression à l’encontre des factions islamistes rivales qui ont largement sapé son contrôle sur le nord de la Cisjordanie pendant des années.
Les factions locales demandent notamment la libération de Khaled al-Ararawi, un membre important du Jihad islamique palestinien arrêté le 15 juillet, qui est également l’oncle de Majdi al-Ararawi, 17 ans, l’un des 13 terroristes tués par Tsahal lors de l’opération de Jénine au début du mois de juillet.
أجهزة أمن السلطة تقتحم مستشفى جنين الحكومي، وتطلق النار بشكل كثيف. pic.twitter.com/UpxJmtQjbA
— وكالة شهاب للأنباء (@ShehabAgency) August 1, 2023
Une autre vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre un groupe d’hommes armés marchant dans le camp de réfugiés de Jénine en scandant « Abu Mazen [le nom de guerre d’Abbas et sous lequel il est connu auprès des Palestiniens] dégage, non à l’Autorité palestinienne, non à l’armée ». Certains Palestiniens considèrent de plus en plus que l’AP coopère avec Israël au détriment de la défense de leurs droits. Lors de funérailles collectives organisées pour certains des terroristes tués lors de l’opération de Tsahal du début du mois de juillet, les hauts responsables du Fatah, le parti de l’AP, ont été accueillis par les cris d’une foule en colère.
Mahmoud al-Aloul, adjoint d’Abbas, Azzam al-Ahmad, chef du comité central du Fatah, et d’autres hauts dirigeants du Fatah ont été expulsés de cet événement, les participants criant « Sortez ! » en s’insurgeant contre la négligence présumée du Fatah à l’égard de la « résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] » contre Israël.