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Des manifestants dénonçent les violences conjugales aux abords de la Knesset

Les protestataires réclament "des actes avant les paroles" après deux féminicides, cette semaine ; le plan national de 2017 n'est toujours pas financé

Des activistes manifestent en dénonçant de récents cas de violences faites aux femmes aux abords de la Knesset de Jérusalem, le 21 octobre 2020 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Des activistes manifestent en dénonçant de récents cas de violences faites aux femmes aux abords de la Knesset de Jérusalem, le 21 octobre 2020 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le ministre de la Défense, Benny Gantz, avait fait part de son soutien à une manifestation qui se déroulait aux abords de la Knesset, dénonçant les violences faites aux femmes. Mais, lorsqu’il est sorti pour s’adresser aux protestataires, ces derniers l’ont conspué et ils ont réclamé des « actes avant les paroles ».

Le rassemblement, qui réunissait des dizaines de femmes et d’hommes, a eu lieu après la mort de deux femmes, cette semaine, qui auraient été tuées par leur conjoint.

Il y a eu, cette année, 19 cas de féminicides survenus dans un cadre de violences conjugales, selon un bilan qui a été réalisé par le site d’information Ynet. Treize Israéliennes avaient été tuées dans de tels incidents en 2019. En 2008, 25 femmes avaient été assassinées par quelqu’un qu’elles connaissaient – le chiffre le plus élevé depuis des années.

Parmi ces victimes, un grand nombre avait porté plainte auprès de la police avant leur mort.

Les manifestants se sont réunis devant le Parlement de Jérusalem pour protester contre le fait qu’un plan national de lutte contre les violences conjugales, qui avait été approuvé par les députés en 2017, est depuis abandonné faute de financement. Les activistes expliquent que la plus grande partie des 250 millions de shekels nécessaires n’a pas encore été transférée aux autorités concernées.

Quand Gantz est venu pour prendre la parole devant les manifestants, certains l’ont hué, notamment l’un d’eux qui a déclaré que « le gouvernement accepte cette réalité que les femmes sont assassinées. Des actes avant les paroles ! »

Le ministre de la Défense Benny Gantz fait une déclaration aux médias à la Knesset, le 24 août 2020. (Oren Ben Hakoon/Flash90)

« Je n’hésiterai pas à me présenter ici, même si je dois être conspué, afin d’établir clairement combien ce dossier est important à mes yeux », a répondu Gantz. « S’y attaquer est une nécessité pour la société israélienne. La police doit faire son travail et les chiffres doivent baisser ».

« La capacité à lutter contre ce phénomène dépend d’un budget de l’Etat qui nous permettra de combattre au nom des populations qui ont besoin de nous », a-t-il ajouté, en écho à la demande soumise par son parti Kakhol lavan concernant l’adoption rapide, par Netanyahu, d’un budget de l’Etat pour l’année 2020 et pour l’année 2021.

La question est liée à la politique partisane dans la mesure où, selon l’accord de partage du pouvoir qui a été signé par Netanyahu et Gantz, une incapacité du gouvernement à adopter le budget de l’Etat est le seul scénario dans lequel Netanyahu pourrait éviter de transférer à Gantz le poste de Premier ministre à la fin de l’année prochaine. Gantz a accusé de manière répétée Netanyahu d’avoir retardé le budget pour cette raison.

Une manifestante a alors interrompu Gantz, criant : « On ne croit pas un mot de ce que vous dites. Traître ! » Un qualificatif utilisé en référence à la promesse électorale faite par Gantz de ne jamais s’unir à Netanyahu – un serment sur lequel il est revenu pour former un gouvernement d’unité avec le numéro un du Likud.

D’autres personnes présentes lors du rassemblement ont alors demandé à l’activiste qui avait apostrophé le ministre de la Défense de ne pas évoquer de sujets sans lien avec les violences faites aux femmes.

Plus d’une dizaine d’autres ministres et députés de Kakhol lavan, du parti Travailliste et des factions d’opposition de Yesh Atid et de la Liste arabe unie sont également sortis de la Knesset pour s’adresser aux manifestants et faire part de leur solidarité.

Des activistes manifestent contre de récents cas de violences faites aux femmes aux abords de la Knesset de Jérusalem, le 21 octobre 2020 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Hagit Peer, à la tête du groupe de défense des droits des femmes Naamat, avait déclaré lundi que le gouvernement continuait à échouer à passer à l’action dans le domaine des violences faites aux femmes.

« La vague de terrorisme contre les femmes continue, l’heure est grave et le gouvernement s’en moque totalement », avait commenté Peer devant les caméras de la Douzième chaîne. « Environ 200 000 femmes en Israël vivent avec les violences – le coronavirus a transformé leur foyer en prison, les pressions économiques et psychologiques se transforment en menace pour leur survie. »

« On n’en a assez des vœux pieux des responsables élus après chaque meurtre – que faites-vous donc pour empêcher le prochain ? », avait-elle interrogé.

La police et les services sociaux ont fait savoir que les plaintes pour violences conjugales avaient connu une augmentation majeure depuis le début de la crise du coronavirus.

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