Des médecins réclament le remplacement de Moshe Bar Siman Tov
Il est le premier non-médecin responsable de la santé publique du pays ; dans une lettre aux dirigeants israéliens, les médecins estiment qu'il faut un spécialiste

Des dizaines de directeurs de services hospitaliers et de cliniques ont signé lundi une lettre appelant à la désignation d’une nouvelle direction au sein du ministère de la Santé, affirmant que ce poste devrait être dirigé par des professionnels de la santé.
Bien que la lettre ne mentionne nommément pas le directeur général du ministère de la Santé, Moshe Bar Siman Tov, il est notamment le premier non-médecin à occuper ce poste. Le ministre de la Santé Yaakov Litzman n’a pas non plus de formation médicale, mais le manque d’expérience professionnelle est fréquent chez les ministres israéliens, qui sont presque toujours nommés pour des raisons politiques.
Les signataires ont adressé leur appel aux « dirigeants d’Israël », disant qu’en tant que médecins en chef, leur « voix doit être entendue ».
Au vu de la pandémie de coronavirus qui sévit actuellement dans le monde et qui frappe également Israël, « l’importance suprême d’un système de santé solide et stable devient évidente », ont-ils écrit, accusant la santé publique d’être « constamment étranglée » depuis des années.
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Les médecins ont exigé que “à la tête du système de soins de santé, il y ait un professionnel, un médecin avec des connaissances cliniques et une grande familiarité avec le domaine des soins médicaux”.
« Sous son autorité, il devrait y avoir une large équipe de professionnels, y compris des cliniciens de haut niveau, pour formuler des recommandations qui ne soient pas fondées sur une seule opinion », ont-ils écrit.
En outre, l’organe administratif chargé de la coordination entre les différentes organisations médicales pendant la crise du coronavirus devrait comprendre des cliniciens chevronnés « qui connaissent très bien la situation sur le terrain dans le pays ».

Les médecins ont insisté sur la nécessité de donner la priorité à la sécurité du personnel médical et de réapprovisionner les stocks épuisés, notamment en masques et protections oculaires de qualité, en lingettes sanitaires et en respirateurs supplémentaires pour les hôpitaux.
Ils ont réclamé que la priorité budgétaire soit accordée au système de santé publique à l’avenir, contrairement à la situation des années passées où, ont-ils écrit, on l’a laissé « mourir à petit feu, se rétrécir, s’étouffer et se détériorer dans son professionnalisme et ses capacités ».
Le ministère de la Santé a été critiqué par les professionnels de santé qui affirment qu’il ne leur fournit pas l’équipement et les tenues de protection nécessaires pour assurer leur sécurité lorsqu’ils traitent des patients atteints du COVID-19, la maladie causée par le coronavirus.
Cependant, Ronni Gamzu, directeur de l’hôpital Ichilov à Tel Aviv et ancien directeur général du ministère de la Santé, a défendu Moshe Bar Siman Tov, en disant à Ynet que ce dont le pays avait besoin n’était pas de décennies d’expérience médicale, mais plutôt « d’administration et d’équilibre entre la santé et la vie réelle ».
Il a souligné que celui-ci avait fait pression pour qu’Israël ferme ses frontières à ceux qui venaient de Chine et d’Italie dans les premiers jours de l’apparition du virus dans ces pays, même s’il avait été critiqué pour l’impact que cela aurait sur le tourisme et l’industrie aéronautique.
Il en va de même, a-t-il précisé, de l’insistance du ministère de la Santé sur l’auto-quarantaine pour toute personne ayant pu être exposée au virus par contact avec des personnes diagnostiquées ultérieurement, une mesure qui a envoyé des dizaines de milliers de personnes en confinement chez elles, dont des milliers de membres du personnel médical.
« C’était la bonne chose à faire », estime M. Gamzu.
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