Des militants réclament l’autorisation de manifester là où séjournent les Netanyahu
La police aurait empêché des manifestants de rejoindre leurs camarades ; un avocat dénonce des pratiques policières "dignes de régimes sombres et dictatoriaux"
Des manifestants ont déposé mardi une urgente requête auprès de la Haute Cour de Justice demandant l’autorisation de manifester devant un hôtel situé sur le plateau du Golan où le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse passent leurs vacances.
Les manifestants ont dormi dans des tentes à l’extérieur du moshav Neve Ativ après le bouclage par la police lundi de la communauté, n’autorisant l’accès qu’aux résidents et aux clients de l’hôtel.
Les organisateurs de la manifestation ont affirmé mardi matin que les autorités avaient également interdit à d’autres militants de les rejoindre ou de leur fournir de la nourriture, de l’eau et un peu d’ombre.
Ils ont déclaré que malgré un accord avec les représentants de la communauté les autorisant à manifester à l’intérieur du moshav Neve Ativ, la police les avait empêchés de pénétrer dans les lieux.
מפגינים נגד המהפכה המשפטית הקימו אוהלים מחוץ ליישוב נווה אטי"ב, בו נופשים רה"מ נתניהו ורעייתו pic.twitter.com/CtqVUkhfZf
— החדשות – N12 (@N12News) August 8, 2023
« La police a été informée de ce qui se passait, mais elle a bouclé dans les faits les entrées de la communauté et empêché les manifestants d’y accéder, alors qu’elle était prête sur le terrain avec des renforts, de la garde montée et un canon à eau », ont indiqué les organisateurs dans un communiqué. Selon eux, ces mesures « donnent une mauvaise impression des manifestants pro-démocratie, les présentant comme dangereux ».
Gonen Ben Itzhak, l’avocat représentant les signataires de la requête, a déclaré que le fait d’empêcher les manifestants d’approcher était une pratique « réservée aux régimes sombres et dictatoriaux ».
« Le rôle de la police est de trouver un équilibre entre les besoins de sécurité, les besoins de la communauté et le droit fondamental de manifester dans un pays démocratique, mais apparemment les officiers semblent avoir mis leurs compétences au service de la dictature qui est en marche », peut-on lire dans le communiqué de presse de l’organisation.
בשעה זו מוגשת לבג"צ עתירה דחופה לקבלת צו על תנאי ובקשה לדיון דחוף על מנת לאפשר להמוני המפגינים לקיים מחאה דמוקרטית במושב נווה אטי"ב, בו מתארחים ראש הממשלה ורעייתו. במקום צפויה מחאה בשעה 17:00.
מהמוחים נמסר:
"החל מאתמול בערב, הציבה המשטרה מחסומים בכניסות ליישוב, ובנקודות נוספות… pic.twitter.com/AT9Jd8eZvw— דמוקרטTV (@Democrat_TV) August 8, 2023
Mirit Hagilboa, l’une des manifestantes qui a tenté de rejoindre les tentes à l’extérieur de Neve Ativ, a déclaré au site d’information Walla qu’elle était frustrée par la présence de la police.
« Le niveau de sécurité n’est pas proportionnel au nombre de manifestants. Les gens sont venus de tout le pays pour exprimer leur opposition de manière légale et on les en a empêchés », a-t-elle affirmé.
Baruch, un habitant, explique à la Douzième chaîne que les habitants « sont complètement assiégés. Nous ne pouvons pas atteindre les vergers, les entrées sont fermées et un technicien ne peut même pas venir réparer mon tracteur. »
Baruch dit que la police et les dirigeants de la communauté s’étaient mis d’accord à l’avance sur les dispositions de sécurité « et rien de tout cela n’est respecté ».
« Nous sommes totalement impuissants. »