Des ONG appellent les USA à faire pression pour la libération d’un militant émirati
19 ONG, dont HRW et Amnesty International, demandent à Blinken d'utiliser la COP28 comme moyen de pression sur les autorités émiraties au sujet d'Ahmed Mansoor, emprisonné.
Des organisations de défense des droits de l’Homme ont appelé mercredi les États-Unis à faire pression sur les Émirats arabes unis pour qu’ils libèrent un militant émirati détenu « arbitrairement » depuis 2017, à l’approche de la conférence de l’ONU sur le climat prévue à Dubaï.
L’opposant et militant des droits humains Ahmed Mansour a été condamné à dix ans d’emprisonnement en 2018 pour avoir, selon les autorités, critiqué le pouvoir et terni l’image de son pays sur les réseaux sociaux.
Dans une lettre conjointe envoyée au chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, 19 ONG, parmi lesquelles Human Rights Watch (HRW) et Amnesty international, ont appelé à exercer des pressions diplomatiques sur Abou Dhabi pour obtenir la libération de Mansour.
« Nous vous demandons instamment d’appeler le gouvernement des Émirats arabes unis à libérer immédiatement et sans condition Ahmed Mansour », est-il souligné.
Dans leur missive, les ONG demandent au chef de la diplomatie américaine de « lancer cet appel publiquement et de l’évoquer dans le cadre des contacts avec les responsables des Émirats arabes unis au plus haut niveau ».
Les défenseurs des droits de l’Homme ont intensifié leurs efforts en faveur de la libération du militant à l’approche de la conférence de l’ONU sur le climat (COP28), qui se tiendra à Dubaï en novembre et décembre.
« Washington devrait saisir cette occasion, alors que les Émirats arabes unis tentent d’améliorer leur image au niveau international avant la conférence sur le climat, pour faire pression publiquement et en privé sur les autorités émiraties », a déclaré dans un communiqué Joey Shea, chercheur sur les Émirats arabes unis pour HRW.
Déjà arrêté et condamné une première fois en 2011, Ahmed Mansour avait reçu en 2015 le prestigieux prix Martin Ennals pour les droits de l’Homme.
Il est notamment connu pour avoir lancé l’alerte en 2016 sur le logiciel d’espionnage israélien Pegasus, dans le cadre d’une collaboration avec l’ONG CitizenLab pour identifier un message suspect qu’il avait reçu, avait alors indiqué le laboratoire de recherche canadien.
Son arrestation en mars 2017 en vertu d’une loi sur la cyber-criminalité avait été vivement critiquée par les ONG, notamment HRW et Amnesty.
Début août, les Émirats arabes unis ont déclaré qu’ils autoriseraient les défenseurs de l’environnement à « se rassembler pacifiquement » lors de la COP28, malgré l’interdiction des manifestations sans autorisation dans l’Etat du Golfe.