Des policiers soupçonnés d’avoir effacé des photos de l’arrestation d’un Palestinien
Les caméras corporelles des 16 officiers ayant procédé à l'arrestation étaient éteintes, mais certaines des personnes impliquées ont filmé l'altercation sur leur téléphone

Le département des enquêtes internes de la police (PIID) a interrogé mardi six des agents impliqués dans l’arrestation d’un Palestinien de Jérusalem-Est le mois dernier. Ils sont soupçonnés d’avoir supprimé les images de l’altercation au cours de laquelle une étoile de David aurait été marquée sur le visage du suspect.
Alors que la PIID enquêtait déjà sur les 16 officiers ayant procédé à l’arrestation pour des soupçons d’agression, les six officiers interrogés à nouveau mardi pourraient en plus de cela être accusés d’obstruction à la justice, selon la chaîne publique Kan.
Le PIID a d’abord considéré qu’il n’y avait pas d’images de l’arrestation d’Arwah Sheikh Ali, 22 ans, le 16 août dernier, car les 16 agents avaient éteint leurs caméras corporelles lors de l’incident.
Cependant, Kan a rapporté que les enquêteurs ont récemment découvert des images de l’arrestation provenant des téléphones portables de certains agents et pensent qu’il y a eu d’autres images, mais qu’elles ont été supprimées des téléphones portables et des caméras GoPro de quelques agents impliqués.
Ali a déposé une plainte officielle auprès de la PIID du ministère de la Justice plusieurs jours après l’arrestation, qui a fait la une des journaux en raison de sa nature apparemment brutale.
« Un policier m’a mis un taser sur la tête. J’ai senti quelque chose de chaud sur mon visage. Ce n’est pas la police, c’est la mafia », a déclaré Ali, résident du camp de réfugiés de Shuafat, au site d’information Ynet après avoir déposé sa plainte.

Ali a affirmé que les officiers lui avaient couvert les yeux et ligoté les mains et les pieds avant de lui marquer la joue gauche lors de son arrestation violente à son domicile pour suspicion de trafic de drogue. Il a également déclaré aux journalistes que sa femme et ses enfants étaient présents.
La police affirme que la marque sur le visage d’Ali a été causée par les lacets de la botte d’un agent qui a été pressée contre son visage pendant qu’ils le maîtrisaient.
Répondant aux allégations de brutalité, la police a nié toute animosité raciste pour les actions des officiers et a accusé Sheikh Ali d’avoir violemment résisté à son arrestation.
Le juge du tribunal de première instance de Jérusalem, Amir Shaked, a déclaré lors d’une des audiences de la détention provisoire d’Ali que la police n’avait « aucune explication raisonnable » pour expliquer l’apparition des ecchymoses. Il a également déclaré que la police n’avait pas d’explication sur le fait que les caméras corporelles ne fonctionnaient pas sur les 16 officiers qui auraient participé à l’arrestation.

Le commandant du district de Jérusalem, Doron Turgeman, a soutenu les policiers impliqués.
« Il s’agit d’une tentative erronée de présenter les circonstances de l’incident sous un jour complètement déformé, » a déclaré Turgeman.
« La distance entre les dommages causés au visage du suspect lors de l’arrestation et le faux récit qu’ils essaient de présenter est loin de la réalité », a ajouté Turgeman. « Je fais confiance aux officiers qui étaient sur place et à leur crédibilité.