Des proches de victimes du 7 octobre s’opposent à la reprise du financement canadien à l’UNRWA
Dans leur requête auprès de la Cour fédérale, ils estiment que c'est "une violation patente des valeurs canadiennes" et se disent "consternés et écœurés"
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Un groupe de citoyens et résidents canadiens dont des proches ont été assassinés par le Hamas lors des attaques du 7 octobre a déposé une requête devant la Cour fédérale canadienne, auprès du procureur général, exigeant l’annulation de la décision prise par le gouvernement canadien, en mars, de reprendre le financement à l’UNRWA, l’agence des Nations unies qui fournit de l’aide humanitaire aux Palestiniens.
Les proches de victimes du Hamas ont fait valoir, dans leur requête à Arif Virani, que le rôle de l’UNRWA en matière de propagation de l’incitation à la haine des Juifs dans ses écoles, l’affiliation de plusieurs centaines d’employés de l’UNRWA au Hamas et la participation présumée d’une quinzaine d’employés de l’UNRWA aux massacres du 7 octobre contrevenaient aux lois canadiennes en matière d’aide internationale ainsi qu’aux valeurs canadiennes telles qu’elles sont exprimées dans sa Charte des droits et libertés.
La décision prise par le ministre canadien du Développement international, Ahmed Hussen, le 8 mars dernier, de reprendre le financement de l’UNRWA après son gel, le 26 janvier, « était manifestement déraisonnable », soutiennent les requérants.
La demande a été déposée par le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) avec le concours de Dikla Mizrachi, la mère canadienne de Ben Mizrachi, assassiné au festival de musique Nova, Iris Liniado, qui a la double nationalité israélo-canadienne et qui est la fille de Judih Weinstein et Gad Haggai, tous deux assassinés le 7 octobre et leurs corps pris en otage, et enfin Jacqui Vital, qui a la double nationalité israélo-canadienne, et qui est la mère d’Adi Vital-Kaploun, également assassinée le 7 octobre.
« Nos familles sont consternées et écœurées par la décision du gouvernement canadien de rétablir le financement de l’UNRWA compte tenu de ses liens et de son soutien au terrorisme qui a coûté la vie à nos proches », a déclaré le groupe par voie de communiqué conjoint lors du dépôt de la demande, la semaine dernière.
Richard Marceau, vice-président du CIJA, a fait valoir que le financement de l’UNRWA « ne ferait qu’aider le Hamas à continuer d’attaquer les Juifs et d’autres Israéliens », et a déclaré que le financement canadien devrait être gelé jusqu’à ce qu’une décision soit rendue en la matière, « surtout lorsqu’il existe d’autres organisations crédibles et qualifiées pour cette aide humanitaire, comme l’Agence canadienne de développement international (ACDI), le Programme alimentaire mondial ou le Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets. »
Le 7 octobre, 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pénétré en Israël par voie terrestre, aérienne et maritime pour tuer près de 1 200 personnes et faire 253 otages, le tout sous un déluge – plusieurs milliers – de roquettes tirées sur des villes israéliennes.
Plusieurs informations faisant état de l’implication de personnels de l’UNRWA dans le massacre du 7 octobre, étayées par les déclarations du secrétaire d’État américain Antony Blinken et des informations sur le grand nombre d’employés de l’UNRWA ayant des liens étroits avec le Hamas et d’autres groupes terroristes, ont conduit de nombreux pays, dont le Canada, à suspendre le financement de l’agence.
En février, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, affirmait que sur les 13 000 employés de l’UNRWA à Gaza, 12 % au moins étaient affiliés aux groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien (JIP), dont 1 468 employés actifs au sein du Hamas et du JIP. Parmi eux, 185 travailleurs de l’UNRWA étaient actifs dans les branches militaires du Hamas et 51 dans la branche militaire du JIP, a-t-il précisé.
Gallant a également indiqué que 12 employés au moins de l’UNRWA avaient pris une part active au massacre du 7 octobre et qu’une trentaine d’autres avaient facilité les prises d’otages et le pillage des communautés israéliennes envahies par les terroristes du Hamas.
Nombre d’informations ont révélé que les écoles et enseignants de l’UNRWA continuaient de propager la haine des Juifs et de glorifier le terrorisme.
La demande de non-renouvellement du financement de l’UNRWA fait également référence à la découverte par les troupes de Tsahal d’un centre de données souterrain du Hamas – avec une salle électrique, des batteries électriques industrielles et des zones d’habitation pour les terroristes du Hamas qui exploitent les serveurs informatiques – sous le quartier général de l’UNRWA à Gaza, en février.
À la lumière de ces éléments, la demande qualifie la décision de reprise du financement de l’UNRWA de « violation patente des valeurs canadiennes » et souligne qu’en vertu d’une loi de 2013 concernant le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, le ministre du Développement international doit s’assurer que les contributions du Canada au développement international et à l’aide humanitaire « sont conformes aux valeurs et priorités canadiennes ».
La demande estime également qu’en vertu de la loi sur la responsabilité en matière d’aide au développement de 2008, l’aide étrangère fournie par le gouvernement canadien doit être « conforme aux valeurs canadiennes, à la politique étrangère canadienne » et à « la promotion de la démocratie et des normes internationales en matière de droits de la personne ».