Israël en guerre - Jour 349

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Des Républicains, dont Haley, fustigent Biden pour ses critiques de Netanyahu

Nikki Haley a évoqué des "propos scandaleux" ; Marco Rubio a suggéré que le président américain serait responsable si Israël était attaqué par le Hezbollah, le Hamas ou l'Iran

(L) Nikki Haley à Dover, dans le New Hampshire, le 27 mars 2023. (Crédit : AP Photo/Charles Krupa) et, à droite, Marco Rubio au Capitole de Washington, le 9 février 2023. (Crédit : AP Photo/J. Scott Applewhite, File)
(L) Nikki Haley à Dover, dans le New Hampshire, le 27 mars 2023. (Crédit : AP Photo/Charles Krupa) et, à droite, Marco Rubio au Capitole de Washington, le 9 février 2023. (Crédit : AP Photo/J. Scott Applewhite, File)

La potentielle candidate à la Maison Blanche, Nikki Haley, et le sénateur de Floride, Marco Rubio, s’en sont pris au président américain Joe Biden, mercredi, pour ses critiques du Premier ministre Benjamin Netanyahu et pour sa condamnation de la réforme judiciaire très controversée.

« Il est scandaleux que Joe Biden donne des leçons à Israël sur une question qui est totalement intérieure », a écrit Haley sur Twitter. « Nous ne voudrions pas que le gouvernement israélien exerce des pressions sur l’Amérique sur des questions qui concerneraient notre Cour suprême et il ne le ferait pas de toute manière. Nous devons laisser les Israéliens prendre eux-mêmes leurs décisions ».

Haley, ancienne gouverneure de Caroline du sud et ambassadrice des États-Unis à l’ONU sous l’administration Trump, s’enorgueillit régulièrement de ses antécédents pro-israéliens dans le cadre de sa campagne visant à être choisie comme candidate républicaine à la Maison Blanche aux élections de 2024. Toutefois, elle fait face à la concurrence, entre autres, de son ancien patron et actuel gouverneur de Floride, Ron DeSantis.

Biden devrait se représenter à sa réélection.

De son côté, le sénateur Marco Rubio, qui représente la Floride et qui a fait part récemment de son malaise face à la situation sécuritaire d’Israël dans le contexte du plan de refonte judiciaire de la coalition, qui prévoit d’affaiblir considérablement la Haute-cour, a laissé entendre que les propos tenus par Biden constituaient une menace pour l’État juif.

« Si pendant cette période d’ores et déjà dangereuse, Israël était attaqué par le Hezbollah, le Hamas ou l’Iran, ce serait parce que Joe Biden a décidé de s’impliquer dans la politique israélienne », a écrit Rubio sur Twitter.

Le président américain Joe Biden parle aux journalistes avant d’embarquer dans Air Force one à l’aéroport international Raleigh-Durham de Morrisville, en Caroline du nord, le 28 mars 2023. (Crédit : AP Photo/Carolyn Kaster)

Lindsey Graham, sénateur de Caroline du sud, qui avait aussi fait part de sa réticence face au projet de réforme judiciaire dans le passé, a écrit dans une série de tweets consacrés à un entretien téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen, des posts qui disaient notamment que « Israël et les États-Unis entretiennent un lien indestructible ».

L’accroc le plus récent et le plus grave survenu dans les relations bilatérales – qui se sont lentement dégradées depuis que Netanyahu a repris le pouvoir, il y a trois mois et demi, à la tête du gouvernement le plus à droite de toute l’Histoire d’Israël – a eu lieu mardi, lorsque Biden a été interrogé sur la question de la démocratie israélienne et sur le projet de réforme radicale du système judiciaire de la coalition, à Jérusalem, avant d’embarquer à bord d’Air Force One.

Le président a déclaré aux journalistes qu’il espérait que Netanyahu « renoncera » à sa réforme, se disant « très préoccupé » par la bonne santé de la démocratie israélienne.

« Ils ne peuvent pas continuer sur cette voie et j’ai été assez clair sur ce point », a ajouté Biden. « J’espère que le Premier ministre agira pour trouver un véritable compromis, mais cela reste à voir. »

Biden a aussi répondu un « non » lorsqu’il lui a été demandé s’il inviterait le Premier ministre israélien à la Maison-Blanche, ajoutant : « Pas à court-terme ».

Netanyahu, de son côté, a répondu peu après en disant qu’il était reconnaissant de l’amitié que lui portait Biden et de l’engagement de longue date de ce dernier en faveur d’Israël, notant que l’alliance entre les États-Unis et Israël était « inébranlable » et qu’elle saurait dépasser les désaccords. Il a déclaré que son gouvernement était déterminé à corriger ce qu’il a appelé « un déséquilibre des pouvoirs » entre les trois branches de gouvernement, mais qu’il tentait de le faire en trouvant le consensus le plus large possible.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la séance plénière de la Knesset, à Jérusalem, le 27 mars 2023. (Crédit: Yonatan Sindel/ Flash90)

Toutefois, Netanyahu a ensuite repoussé Biden, disant qu’Israël « est un pays souverain qui prend ses décisions en se basant sur la volonté exprimée par le peuple, pas sur la base des pressions exercées par les pays étrangers, même s’il s’agit de notre meilleur ami ».

La Maison Blanche a salué mercredi les propos tenus par Netanyahu, un éloge qui a paru être une tentative de la part de l’administration Biden de faire baisser la température après les tensions entre Jérusalem et Washington.

La radicalité du projet de réforme avancé par le gouvernement Netanyahu a un peu plus tendu des relations bilatérales d’ores et déjà mises à l’épreuve par les politiques mises en œuvre par Israël à l’égard des Palestiniens. La procureure-générale israélienne a averti que l’enveloppe de législations – qui accorderait à la coalition le contrôle presque total de la nomination des juges dans le pays et qui restreindrait de manière drastiques le pouvoir de la Haute-cour – accorderait une toute-puissance presque sans limite au gouvernement sans offrir par ailleurs de protections institutionnelles aux droits individuels, mettant en péril le caractère démocratique de l’État juif.

A LIRE : Des Républicains US déplorent les conséquences de la réforme sur la sécurité d’Israël

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