Des scientifiques font pression pour annuler l’accord pétrolier israélo-émirati
46 experts ont dressé une carte des dangers potentiels pour l'environnement, les populations d'Eilat et d'Ashkelon et les installations de dessalement
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

La Société israélienne des sciences de l’écologie et de l’environnement a exprimé lundi son opposition « sans équivoque » à un accord controversé signé par la société publique Europe Asia Pipeline Company (EAPC) avec un consortium israélo-émirati pour acheminer le pétrole du Golfe à Eilat, sur la mer Rouge, et l’acheminer par voie terrestre jusqu’à Ashkelon, sur la côte sud de la Méditerranée, pour le recharger sur des pétroliers à destination de l’Europe.
Cette décision intervient après que 46 scientifiques de haut niveau ont dressé, dans une nouvelle étude, une carte des dangers potentiels d’une fuite de pétrole pour l’environnement, les populations d’Eilat et d’Ashkelon et d’Israël en général, ainsi que les installations de dessalement de la mer Méditerranée.
Parmi les nombreuses conclusions, l’étude indique qu’une enquête sur les risques environnementaux menée pour la société d’oléoducs a omis d’inclure une série de risques pour les réserves d’eau du pays, la santé publique, les écosystèmes terrestres et marins, et l’économie d’Eilat.
L’étude des risques pour le golfe d’Eilat n’était « pas précise » en ce qui concerne les marées, un sujet qui a « un impact critique et immédiat sur la dispersion du pétrole et ses implications », affirment les scientifiques.
L’opposition publique à l’accord est si répandue que le gouvernement a accepté de le revoir.
Les ministres de l’Energie, de la Protection de l’environnement, de la Santé, des Affaires étrangères, de la Défense et du Tourisme s’opposent tous à l’accord.
Seuls le ministère des Finances et l’autorité des entreprises publiques ont fait part de leur soutien.