« Des soupçons raisonnables » établis avant d’arrêter 3 israéliens soupçonnés d’avoir tué un Palestinien, le 7 octobre
C'est ce que le procureur de l'État Amit Aisman a déclaré devant les membres de la Commission de la Constitution, du droit et de la justice à la Knesset, ajoutant avoir ouvert une enquête sur l'incident "avec le cœur lourd"
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Le procureur de l’État a indiqué à un panel réuni à la Knesset que « des soupçons raisonnables » avaient été établis avant la mise en détention de trois civils israéliens qui étaient suspectés d’avoir tué un homme Palestinien, le 7 octobre, et d’avoir volé des armes à des soldats israéliens.
« J’ai approuvé l’ouverture de l’enquête après des consultations et seulement après que nous avons été convaincus du fait que les preuves recueillies nécessitaient l’ouverture d’une enquête, et nous l’avons fait avec le cœur lourd », a ajouté Aisman devant les membres de la Commission de la Constitution, du droit et de la Justice.
« Il y a eu des preuves qui ont permis d’établir des soupçons raisonnables », a-t-il continué.
« Même dans une situation de combat, quand une personne ne pose pas de danger, qu’elle est complètement neutralisée, sa mort peut s’apparenter à un crime », a poursuivi Aisman, selon le site d’information Ynet.
Les trois civils ne sont pas membres des forces de sécurité. Selon des informations, le 7 octobre – alors que des milliers de terroristes du Hamas envahissaient le sud d’Israël pour y commettre un pogrom – ils avaient rejoint les communautés frontalières de Gaza pour prendre part aux combats qui avaient lieu là-bas.
Le site d’information Walla a fait savoir que le principal suspect s’en était pris à un Palestinien qu’il avait identifié, à tort, comme un terroriste de l’unité d’élite Nukhba du Hamas. Il l’avait ensuite interrogé avant de l’exécuter à la fin de son interrogatoire.
Des informations ont indiqué que le suspect déclare ne jamais s’en être pris au Palestinien, niant l’avoir interrogé. Il maintient que le terroriste présumé était encore en vie lorsqu’il l’avait confié aux forces de sécurité.
Ynet a indiqué, de son côté, que deux des trois suspects étaient arrivés sans arme sur la ligne de front et qu’ils avaient volé celles qu’ils avaient trouvé sur les corps sans vie des soldats qui étaient tombés au combat.
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, a lui présenté ce dimanche un projet de loi qui accorderait aux soldats, aux officiers de police et aux citoyens ordinaires une immunité pénale et civile totale pour toute action entreprise dans le cadre de la lutte contre le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël.
Dans une déclaration, Ben Gvir a affirmé que « quiconque a sauvé une vie devrait recevoir une mention élogieuse, et non faire l’objet d’une enquête criminelle de la part du bureau de la procureure [générale, Gali Baharah-Miara] ».
« J’aimerais beaucoup croire que la loi n’est pas nécessaire, mais malheureusement la réalité prouve le contraire », a ajouté la députée Limor Son Har-Melech (Otzma Yehudit), qui a présenté le projet de loi au nom de son parti.
Selon le texte du projet de loi, « un citoyen israélien ne sera pas tenu pénalement ou civilement responsable, ne fera pas l’objet d’une enquête en tant que suspect et sera à l’abri de toute action en justice liée aux actions qu’il a effectuées ou aux ordres qu’il a donnés dans le cadre des opérations de combat ou de la défense de l’État d’Israël les 7 et 8 octobre ».
Au début du mois, Ben Gvir avait critiqué le procureur général Amit Aisman au sujet de cette affaire, l’invitant à « se rappeler qu’il est l’avocat de l’État d’Israël, et non de ses ennemis ».