Quatre morts dans des violences au sein de la communauté arabe israélienne
Deux hommes ont perdu la vie dans le cadre de heurts entre clans bédouins ; deux frères ont été tués par arme à feu à Ramle, dans un conflit qui serait lié à la pègre

De nouvelles violences ont touché la communauté arabe israélienne dans la nuit de mercredi à jeudi, avec la mort de quatre personnes qui ont perdu la vie dans un contexte apparent de conflits entre gangs.
Deux frères ont ainsi été abattus à Ramle dans la matinée de jeudi.
Les victimes, Matin et Jalal al-Shamali, ont été grièvement blessées par des coups de feu. Elles se trouvaient vraisemblablement aux abords d’une école primaire et d’un terrain de jeu de la ville.
La police appelée sur les lieux a indiqué que les victimes avaient été trouvées blessées dans une voiture. Elles ont été emmenées dans un hôpital voisin où leur mort a été prononcée.
Selon Ynet, les victimes avaient deux autres frères qui avaient eux-mêmes été tués par balles en 2019 et 2020. Ces trois incidents seraient liés à un conflit violent entre familles dans la ville.
La police a annoncé qu’elle enquêtait sur le double homicide qui a été commis jeudi matin et qu’elle recherche des suspects. Aucune arrestation n’a encore été effectuée.
Et mercredi soir, ce sont deux hommes jeunes hommes qui ont été abattus soir dans le village bédouin d’Ararat an-Naqab, également connu sous le nom d’Arara BaNegev, dans le sud du pays, lors d’une fusillade qui a impliqué plusieurs habitants et des policiers. Au moins quatre personnes ont également été blessées.
Des médias locaux arabophones ont rapporté que l’une des victimes, Wahib Abdelqader Abu Arar, âgé d’une vingtaine d’années, a été tué par la police à son arrivée sur les lieux d’un violent affrontement entre des clans locaux rivaux, dans le cadre d’un conflit qui fait actuellement des ravages dans ce village du Neguev.
Les secouristes appelés sur les lieux ont constaté, vers 22 heures, qu’Abu Arar était dans un état critique, a déclaré un porte-parole du service de secours du Magen David Adom (MDA).
Ils l’ont d’abord transporté vers un dispensaire local, puis il a été rapidement pris en charge à l’hôpital Soroka de Beer Sheva, où il a succombé à ses blessures.
Quelques heures plus tard, vers minuit, un autre homme a été tué lors d’une fusillade qui a aussi fait un blessé léger. Les secouristes ont pratiqué une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) sur l’homme, âgé de 27 ans et identifié par les médias comme étant Imad Suleiman Abu Arar, alors qu’ils le transportaient à l’hôpital Soroka. Il a rapidement succombé à ses blessures.
Des images publiées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs maisons en flammes mercredi soir, vraisemblablement à la suite de ces affrontements. Une école aurait également été incendiée au cours de la nuit.
Ces dernières années, la société arabe a connu une augmentation massive des crimes violents, qui ont fait plus de 200 victimes par an en 2023 et 2024.
De nombreux dirigeants communautaires accusent les forces de l’ordre d’être responsables de la hausse du taux d’homicides, les accusant de négligence puisque la majorité des affaires restent non résolues.
Dans un rapport annuel, l’organisation à but non-lucratif Abraham Initiatives a estimé que l’an dernier, les forces de l’ordre n’avaient résolu qu’un peu moins de 15 % des affaires de meurtre impliquant des Arabes israéliens.
L’organisation a documenté une augmentation des taux de meurtre dans la communauté depuis 2023, la première année de mandat du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir.
En 2024, Abraham Initiatives a recensé 230 homicides dans la communauté arabe, et en 2023, l’organisme de veille en a dénombré 244, soit plus du double de l’année précédente. L’organisation a attribué cette augmentation à l’abandon par Ben Gvir du plan de son prédécesseur, élaboré en coordination avec les dirigeants arabes locaux, pour lutter contre le crime organisé dans la communauté.
La police n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires.