« La spirale du talion » : le ministre socialiste du Quai d’Orsay récite la résolution du 29 novembre 1947 de l’Assemblée générale de l’ONU.
Il rappelle la position de De Gaulle, qui avait demandé en novembre 1967 aux Israéliens de se retirer des implantations et celle de Mitterrand. Il souligne la constance de la diplomatie française, dont l’adhésion à l’UNESCO, par l’intermédiaire de Nicolas Sarkozy, fait partie.
« Notre conviction est que le règlement du conflit et l’avènement d’une paix durable ne seront que le fruit de deux Etats « vivant côte à côte, avec Jérusalem pour capitale. »
« La France reconnaîtra la Palestine, mais quand et comment, et avec quelle méthode, c’est le vrai débat qu’appelle cette résolution. » affirme t-il.
Il rappelle les initiatives suédoise, anglaise, irlandaise et espagnole qui refusent « l’attente, le fatalisme et l’inertie ».
Il déplore « la méfiance dans un conflit insoluble, même si la solution des 2 États est partagée par les deux parties. »
Il évoque le Hamas qui rejette les accords d’Oslo, regrette que « les obstacles se multiplient », salue la « ténacité » de John Kerry pour son rôle dans la relance des pourparlers.
L’opération Bordure protectrice a eu des répercussions sur les habitants de Gaza, « et à Gaza précisément. »
« Le conflit, tel un rocher de Sisyphe », « la rechute se reproduit lors des sommets de Camp David, de Taba. »
Il ne s’agit pas « d’une injonction mais d’une invitation », pour contrecarrer tout problème de constitutionnalité soulevé par le président du groupe UMP, Christian Jacob, cette semaine lors d’une conférence de presse, .
« Nous ne voulons pas d’une reconnaissance en trompe l’oeil. » « Nous refusons que la négociation soit le mode d’un statu quo intenable. »
« Le constat historique est que les parties ne viennent jamais à conclure, notamment pour des raisons de politique intérieure. Il faut donc essayer de faire évoluer cette méthode. […] Certains diront d’une pression. » C’est ce que la France est en train de faire au conseil de sécurité de l’ONU. »
« L’Égypte et la Jordanie accueillent des réfugiés palestiniens. La France souhaite attirer la Ligue arabe, les pays du Conseil de Sécurité, dont les États-Unis. »
« Aux Nations unies, nous travaillons avec nos partenaires pour essayer de faire adopter une résolution du Conseil de sécurité en vue d’une relance et d’une conclusion des négociations pour laquelle le terme de deux années est le plus souvent évoqué. Et le gouvernement français peut reprendre ce chiffre à son compte », a déclaré Fabius lors d’un débat à l’Assemblée sur la reconnaissance de l’Etat palestinien.
« Nous voulons éviter l’écueil de négociations sans fin (…) nous devrions aussi fixer un calendrier car en l’absence de calendrier comment convaincre qu’il ne s’agira pas d’un énième processus sans perspectives réelles ? », a-t-il demandé.
« Parallèlement à ces négociations aux Nations Unies, la France veut créer les conditions d’un effort collectif international en faveur de la paix », a ajouté M. Fabius, en relançant l’idée d’une conférence internationale sur le Proche-Orient. « La France est disposée à en prendre l’initiative », a-t-il déclaré sans fixer de date.
« Et si ces efforts échouent, si cette tentative ultime de solution négociée n’aboutit pas, alors il faudra que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant sans délai l’Etat de Palestine, et nous y sommes prêts », a-t-il conclu.
La position du statu quo n’est pas tolérable, affirme t-il. Il refuse un clivage entre les peuples et déclare, « la résolution doit être soutenue par tous les amis d’Israël. »
Les députés se sont levés pour applaudir le discours, mais l’hémicycle est quasiment vide…
Capture d’écran Laurent Fabius (Crédit : LCP)
Avec AFP