Israël en guerre - Jour 370

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État palestinien : Paris soutient un calendrier de 2 ans pour aboutir à un règlement

Des députés ont vivement débattu d'une proposition de résolution pour "inviter" le gouvernement français à reconnaître l'État palestinien

Stéphanie est la rédactrice en chef du Times of Israël en français.

L'Assemblée nationale française. Illustration. (Crédit : Pol/CC BY 3.0/Wikimedia commons)
L'Assemblée nationale française. Illustration. (Crédit : Pol/CC BY 3.0/Wikimedia commons)

Après le Royaume-Uni, la Suède et l’Espagne, l’Irlande, c’est au tour de la France et plus particulièrement ses députés qui la représentent de débattre sur la question de la reconnaissance de l’État palestinien.

La proposition de résolution, déposée par les députés socialistes, semble a priori partie pour être adoptée par l’Assemblée nationale.

La France soutient un calendrier de deux années pour aboutir à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie Laurent Fabius, au moment où les Palestiniens s’apprêtent à demander à l’ONU le retrait israélien en 2016.

« Aux Nations unies, nous travaillons avec nos partenaires pour essayer de faire adopter une résolution du Conseil de sécurité en vue d’une relance et d’une conclusion des négociations pour laquelle le terme de deux années est le plus souvent évoqué. Et le gouvernement français peut reprendre ce chiffre à son compte », a déclaré Fabius lors d’un débat à l’Assemblée sur la reconnaissance de l’Etat palestinien.

Le Times of Israël a suivi en direct pour vous le débat.
Vous pouvez revoir les moments forts de ce débat sur ce lien.

Guigou : contribuer à un mouvement de la paix

« Il y a 700 personnes qui ont signé une pétition. Quand il ne se passe rien, c’est la violence qui se passe. Le gouvernement reste libre de ses choix, » a déclaré Elisabet Guigou auteur du projet.

Capture d’écran Elisabeth Guigou (Crédit : YouTube)
Capture d’écran Elisabeth Guigou (Crédit : YouTube)

Bruno Le Roux craint une 3ème Intifada

« Le chemin de la paix se rétrécit chaque jour. » Le résultat de ce vote, selon lui, est un résultat attendu.

Il appelle à la paix et veut y croire, car là-bas elle est éphémère et regrette « les espoirs déçus ». Il faut se méfier des enthousiasmes. »

Il veut mettre fin à l’idée qu’il n’y aura jamais de fin. La résolution n’a d’autre but que de relancer l’effort, la dynamique pour la paix, a indiqué le président du groupe socialiste à l’Assemblée.

Il appelle à la fin de la « colonisation » israélien, « qui se poursuit et qui met en danger la coexistence ».

« Nous somme la France et notre voix compte ».

Bruno Le Roux en (à gauche) en 2012 (Crédit : CC BY SA 3.0)
Bruno Le Roux en (à gauche) en 2012 (Crédit : CC BY SA 3.0)

Bruno Le Roux appelle à une reconnaissance d’Israël par l’État palestinien

La France rappelle son attachement à la paix et rejette l’importation du conflit en France.

Rappel de l’article 136 du règlement par Estrosi

Le député UMP Christian Estrosi demande le retrait de cette résolution car le Hamas est impliqué dans la reconnaissance.

Lellouche s’est exprimé pour s’opposer à la résolution

Pierre Lellouche s’insurge de l’injonction du Premier ministre israélien aux députés français.

Le député UMP de Paris juge que la résolution aurait plus de force si l’initiative rassemblait la droite et la gauche.

Le groupe socialiste a choisi de casser le bipartisanisme et reproche des visées électorales en direction d’un électorat musulman.

« Une telle reconnaissance ne fera que radicaliser un peu plus une position israélienne dangereuse à long terme pour la pérennité même de l’Etat d’Israël, sans aider aucunement le président palestinien. »

Il s’oppose enfin à ce type de démarche.

Capture d’écran Pierre Lellouche à l'Assemblée nationale (Crédit : LCP)
Capture d’écran Pierre Lellouche à l’Assemblée nationale (Crédit : LCP)

Vigier regrette qu’il n’y ait pas de concertation globale

Philippe Vigier président de l’UDI aurait souhaité que le gouvernement agisse au coeur de la solution à deux États, « la seule » valable rappelée par l’ambassadeur israélien.

Il craint que cette résolution attise les haines sur le sol français.

« Le vote d’une telle résolution ne risque-t-il pas de raviver les tensions communautaires et fragiliser la paix sociale ? », se demande Vigier. « Chacun des députés du groupe UDI se déterminera en conscience avec sa propre liberté de vote. »

« C’est par un travail de mobilisation consensuelle et de convergence diplomatique, que la question israelo-palestinienne trouvera enfin la voix de la paix. »

Il s’oppose à la résolution.

Capture d’écran Philippe Vigier (Crédit : LCP)
Capture d’écran Philippe Vigier (Crédit : LCP)

De Rugy des EELV : « nous accueillons ce texte avec fierté »

Le député Vert de Loire-Atlantique rappelle le discours de François Mitterrand prononcé le 4 mars 1982 à la Knesset, en soulignant la nécessité de la fermeté.

Il indique que la « colonisation » entrave la paix, rappelle les propos d’Elie Barnavi, l’ancien ambassadeur d’Israël en France, aux médias médias français, notamment à l’Humanité et au Figaro pour la coexistence de 2 États et dont le texte était intitulé « L’Assemblée a raison d’appeler Hollande à reconnaître l’État palestinien ».

Il salue l’initiative de Laurent Fabius pour son traitement du problème.

Il reconnaît « l’importation et les graves dérives antisémites sur notre sol » suite à l’opération Bordure protectrice.

Les députés EELV votent en faveur de cette question sensible.

Schwarzenberg désapprouve la résolution « déséquilibrée »

Le président du groupe RRDP estime que cela n’est pas recevable vis-à-vis de la résolution. Il reconnaît la noble intention des auteurs de la résolution. Il déplore le nombre de victimes « de part et d’autre » dues aux affrontements et aux attentats terroristes.

Le président du groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste rappelle le gouvernement d’union formé le 2 juin entre le Fatah et le Hamas. Ce dernier veut la suppression d’Israël, récite l’article 11 de la charte du Hamas. L’article 13 proclame « Vive le Djihad ». « La résolution passe sous silence ce problème qui ne résout pas la question. »

A son tour, il s’inspire du discours de Mitterrand de 1982. « Le conflit n’est pas fatal. »

Capture d’écran 2014 Roger Gérard Schwarzenberg (Crédit : LCP)
Capture d’écran 2014 Roger Gérard Schwarzenberg (Crédit : LCP)

Asensi du groupe GDR en faveur de la résolution

François Asensi, député du Front de Gauche en Seine Saint-Denis s’insurge du cycle de malheur pour les Palestiniens.

« On ne choisit pas la liberté d’un peuple au détriment d’un autre, » assène t-il.

« Rabin et Arafat ont incarné un véritable espoir », qu’il salue. Il s’interroge sur l’échec des accords d’Oslo. « Le prisonnier peut-il négocier sa liberté. » Il fustige l’inaction de l’ONU et du Conseil de Sécurité de l’Onu.

Il condamne la « colonisation », qui mine la société. « Il est bien temps » d’y remédier et de reconnaître l’État palestinien.

« C’est la voix de la France dont il est question. » « Il appelle l’Assemblée à être à la hauteur de la diplomatie de De Gaulle. »

« Il est inconcevable que le gouvernement ne reconnaisse pas officiellement la Palestine au lendemain du vote. »

« Soyons à la hauteur de ce peuple pacifiste. » qu’il remercie pour cette « leçon de dignité ».

Capture d’écran François Asensi (Crédit : LCP)
Capture d’écran François Asensi (Crédit : LCP)

Guigou s’exprime à propos de la résolution qu’elle a rédigée

La députée PS de Seine St Denis relate l’histoire depuis la mort de Rabin. Elle refuse « l’indifférence coupable et l’inaction meurtrière », et appelle à 2 États vivant côte à côte.

L’auteur de la résolution déclare que celle-ci veut contribuer à la reprise des pourparlers en s’exprimant au nom de Shimon Peres. « il faut concourir modestement » à la paix.

« La France a le devoir » de jouer son rôle.

« Notre démarche se veut une contribution au mouvement de la paix. » Elle salue l’organisation de la conférence pour la reprise des pourparlers voulue par François Hollande.

A son tour, elle se réclame du discours de Mitterrand pour rappeler à « chacun, l’irréductibilité du droit de vivre. »

Capture d’écran Elisabeth Guigou (Crédit : LCP)
Capture d’écran Elisabeth Guigou (Crédit : LCP)

Poniatowski, seul député UMP favorable (pour l’instant)

Axel Poniatowski, député UMP, regrette qu’il n’y ait pas eu d’initiative commune, qui aurait pu enrichir le texte.

« Le débat porte sur le moment, Est-ce le bon moment pour reconnaître la Palestine ? » Des députés répondent haut et fort « oui ». La question mérite d’être posée. « Je pense que c’est précisément le bon moment », déclare-t-il, sous les applaudissements des députés de gauche.

Il accuse « le statu quo » qui « fait le jeu des extrêmes », « car cela fait 70 ans que ça dure ».

D’un point de vue européen, c’est précisément l’absence de toute perspective de paix, qui est l’occasion de renforcer l’Autorité palestinienne. « Le rapprochement du Fatah et du Hamas » permettrait cette démarche de reconnaissance.

« La paix ne peut être que le résultat de la prise de conscience : la poursuite du carnage ou la coexistence équilibrée. »

« Bouger les lignes » – Il « respecte les positions de ceux qui sont réticents ». « Ça fait soixante dix ans que ça dure, la reconnaissance des deux Etats a été votée par les Nations unies en 47 et devait entrer en application en 48 », souligne-t-il. « Est-ce qu’on va encore attendre 70 ans ? Pour faire avancer les choses, pour la protection à la fois d’Israël et des Palestiniens, il faut faire bouger les lignes. »

Capture d’écran Axel Poniatowski (Crédit : lcl)
Capture d’écran Axel Poniatowski (Crédit : lcl)

Meyer Habib : cette résolution va importer le conflit

Le député UDI des Français de l’étranger condamne l’initiative de la résolution. « Il s’agit d’une guerre de religion qui déforme l’islam. »

« Le gouvernement d’union est l’équivalent de Daesh ou d’Al Qaida, il n’y a pas de bon terrorisme. »

« Reconnaître la Palestine, ce serait récompenser des terroristes et les laisser continuer. »

IL critique les manuels d’histoire du Fatah qui ne mentionne pas Israël. Jérusalem est la capitale d’Israël depuis plus de 3 000 ans. Il s’interroge « pourquoi on ne reconnaît pas la Catalogne ».

« 20 manifestations prévues » en faveur des Palestiniens.

Le député a été hué pendant son discours.

Capture d’écran Meyer Habib (Crédit : LCP)
Capture d’écran Meyer Habib (Crédit : LCP)

Collard : « Israël n’est pas un État raciste, ni d’apartheid. »

Le député du Gard élu du FN (sans être membre de ce parti) s’exprime pour les non inscrits, « si vous reconnaissez la résolution, vous embrassez la haine, le Hamas, la mort des villes d’Israël ! Nous voulons tous un État palestinien, mais pas un qui reconnaît dans son article 13 la suppression de l’État d’Israël. »

Il a fustigé violemment l’attitude de ses collègues socialistes qui ont hué Meyer Habib et ne l’ont même pas écouté attentivement. Il rejette cette résolution qui n’est pas digne de l’action internationale nécessaire.

Capture d’écran Gilbert Collard (Crédit : LCP)
Capture d’écran Gilbert Collard (Crédit : LCP)

Goasguen : « Nous ne somme pas dupes (…) de la démarche politicienne des socialistes. »

Le député maire du 16ème arrondissement de Paris indique que l’Espagne n’a pas de réaction unilatérale contre Israël. « Nous sommes seuls avec la Suède. » « Mais quel État allons-nous reconnaître ? Qui représente la Palestine, Il n’y a pas d’élections depuis 2006, et le Hamas a gagné celles de 2007. » « Quel est le territoire de cet État ? »

« Nous ne voterons pas ce papier. »

Capture d’écran Claude Goasguen (Crédit : LCP)
Capture d’écran Claude Goasguen (Crédit : LCP)

Laurent Fabius : « la résolution doit être soutenue par tous les amis d’Israël »

« La spirale du talion » : le ministre socialiste du Quai d’Orsay récite la résolution du 29 novembre 1947 de l’Assemblée générale de l’ONU.

Il rappelle la position de De Gaulle, qui avait demandé en novembre 1967 aux Israéliens de se retirer des implantations et celle de Mitterrand. Il souligne la constance de la diplomatie française, dont l’adhésion à l’UNESCO, par l’intermédiaire de Nicolas Sarkozy, fait partie.

« Notre conviction est que le règlement du conflit et l’avènement d’une paix durable ne seront que le fruit de deux Etats « vivant côte à côte, avec Jérusalem pour capitale. »

« La France reconnaîtra la Palestine, mais quand et comment, et avec quelle méthode, c’est le vrai débat qu’appelle cette résolution. » affirme t-il.

Il rappelle les initiatives suédoise, anglaise, irlandaise et espagnole qui refusent « l’attente, le fatalisme et l’inertie ».

Il déplore « la méfiance dans un conflit insoluble, même si la solution des 2 États est partagée par les deux parties. »

Il évoque le Hamas qui rejette les accords d’Oslo, regrette que « les obstacles se multiplient », salue la « ténacité » de John Kerry pour son rôle dans la relance des pourparlers.

L’opération Bordure protectrice a eu des répercussions sur les habitants de Gaza, « et à Gaza précisément. »

« Le conflit, tel un rocher de Sisyphe », « la rechute se reproduit lors des sommets de Camp David, de Taba. »

Il ne s’agit pas « d’une injonction mais d’une invitation », pour contrecarrer tout problème de constitutionnalité soulevé par le président du groupe UMP, Christian Jacob, cette semaine lors d’une conférence de presse, .

« Nous ne voulons pas d’une reconnaissance en trompe l’oeil. » « Nous refusons que la négociation soit le mode d’un statu quo intenable. »

« Le constat historique est que les parties ne viennent jamais à conclure, notamment pour des raisons de politique intérieure. Il faut donc essayer de faire évoluer cette méthode. […] Certains diront d’une pression. » C’est ce que la France est en train de faire au conseil de sécurité de l’ONU. »

« L’Égypte et la Jordanie accueillent des réfugiés palestiniens. La France souhaite attirer la Ligue arabe, les pays du Conseil de Sécurité, dont les États-Unis. »

« Aux Nations unies, nous travaillons avec nos partenaires pour essayer de faire adopter une résolution du Conseil de sécurité en vue d’une relance et d’une conclusion des négociations pour laquelle le terme de deux années est le plus souvent évoqué. Et le gouvernement français peut reprendre ce chiffre à son compte », a déclaré Fabius lors d’un débat à l’Assemblée sur la reconnaissance de l’Etat palestinien.

« Nous voulons éviter l’écueil de négociations sans fin (…) nous devrions aussi fixer un calendrier car en l’absence de calendrier comment convaincre qu’il ne s’agira pas d’un énième processus sans perspectives réelles ? », a-t-il demandé.

« Parallèlement à ces négociations aux Nations Unies, la France veut créer les conditions d’un effort collectif international en faveur de la paix », a ajouté M. Fabius, en relançant l’idée d’une conférence internationale sur le Proche-Orient. « La France est disposée à en prendre l’initiative », a-t-il déclaré sans fixer de date.

« Et si ces efforts échouent, si cette tentative ultime de solution négociée n’aboutit pas, alors il faudra que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant sans délai l’Etat de Palestine, et nous y sommes prêts », a-t-il conclu.

La position du statu quo n’est pas tolérable, affirme t-il. Il refuse un clivage entre les peuples et déclare, « la résolution doit être soutenue par tous les amis d’Israël. »

Les députés se sont levés pour applaudir le discours, mais l’hémicycle est quasiment vide…

Capture d’écran Laurent Fabius (Crédit : LCP)
Capture d’écran Laurent Fabius (Crédit : LCP)

Avec AFP

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