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Don altruiste : les propos d’un journaliste provoquent une série de clarifications

Arnon Segal a déclaré qu'il était prêt à faire don de son rein, seulement si le receveur était juif. Explications

Le journaliste Arnon Segal. (Crédit : Capture d'écran vidéo ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Le journaliste Arnon Segal. (Crédit : Capture d'écran vidéo ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Une déclaration faite par un donneur vivant lors d’une transplantation de rein – qui a sauvé la vie de trois receveurs le 10 juillet – a suscité une série de réponses de la part du ministère de la Santé, du principal hôpital de transplantation d’Israël et du comité d’éthique de l’Association médicale israélienne (IMA).

Le site d’information Ynet a cité le journaliste Arnon Segal, qui a déclaré qu’il était prêt à faire don de son organe, seulement à condition qu’il soit donné à un Juif.

« Il s’agit de ma nation et de ma communauté », a-t-il expliqué.

L’expression « don d’organe altruiste » implique l’absence de conditions, mais en Israël, les donneurs vivants ont la possibilité d’imposer certaines conditions au receveur. Bien qu’il ne soit pas officiellement possible de limiter son don altruiste aux seuls Juifs, il existe des organisations qui aideront une personne à trouver un receveur correspondant aux critères qu’elle souhaite.

Segal, 43 ans, père de huit enfants et originaire de Jérusalem, est un militant de droite du mont du Temple. En 2022, il s’était présenté à la Knesset sur la liste du parti HaTzionout HaDatit, mais il s’était classé 20e et n’avait pas pu obtenir de siège au Parlement.

Son père, Hagaï Segal, rédacteur en chef du journal Makor Rishon, a été condamné pour coups et blessures et appartenance à une organisation terroriste pour ses activités au sein du Jewish Underground en 1980. Son frère, Amit Segal, est un journaliste bien connu de la Douzième chaîne.

Le commentateur politique Amit Segal, à gauche, soulevant une copie du ‘Hilchot Talmud Torah’ de Maïmonide pendant une interview avec le chef du parti Yahadout HaTorah, Moshe Gafni, à droite, alors que son co-présentateur Ben Caspit sourit, dans l’émission ‘Rencontre avec la presse’ de la Douzième chaîne, le 17 septembre 2022. (Crédit : La Douzième chaîne)

Segal aurait déclaré qu’il accepterait que son rein soit donné à un gauchiste ou à une personne LGBTQ. « Je respecte tout le monde », a-t-il déclaré, « mais le receveur doit être juif ».

Ses commentaires publiés par Ynet ont conduit le comité d’éthique de l’IMA à publier une déclaration selon laquelle toutes les transplantations d’organes en Israël sont effectuées de manière équitable et sans discrimination.

« Sauver des vies est la valeur la plus importante, et les décisions concernant les receveurs d’organes doivent être prises de manière professionnelle et transparente, comme le fait le Centre national de transplantation. Le comité d’éthique s’oppose à toute discrimination fondée sur la religion, la race, la nationalité ou toute autre raison non liée à l’état de santé d’une personne. »

Le professeur Eitan Mor prélève un rein de l’Israélienne Shani Markowitz au centre hospitalier Sheba, en vue d’une transplantation aux Émirats arabes unis (Crédit : Hôpital Sheba)

Le centre hospitalier Beilinson de Petah Tikva, l’hôpital où sont effectuées 70 % des transplantations d’organes dans le pays, a également publié une déclaration dans laquelle il affirme que « l’hôpital est l’agent qui effectue les transplantations d’organes » et « qu’il n’est pas impliqué dans le choix des donneurs et de leurs préférences, si ce n’est pour déterminer leur viabilité médicale ».

Le ministère de la Santé a également publié une déclaration soulignant que le système de santé de l’État ne fait aucune discrimination et que les dons d’organes sont attribués par le Centre national de transplantation sur la base d’une liste d’attente.

« Le mécanisme [de la liste] est basé sur des paramètres médicaux professionnels et tout est fait de manière équitable… et il est interdit de poser des conditions ou de demander l’identité du donneur », a déclaré le ministère.

La Dr. Tamar Ashkenazi, directrice du Centre national de transplantation, a déclaré au Times of Israel qu’aucune condition ne pouvait être imposée aux dons d’organes provenant de personnes décédées.

« Malheureusement, il y a des cas où nous ne pouvons pas sauver des vies parce que la famille de la personne en état de mort cérébrale impose des conditions. Nous devons refuser ces organes », a déclaré Ashkenazi.

De même, les appariements – ou matchs – entre donneurs vivants et receveurs effectués directement par l’intermédiaire du registre du Centre national de transplantation ne doivent comporter aucune condition concernant le receveur.

Toutefois, les appariements effectués indépendamment du registre national donnent au donneur le droit légal de décider à qui il veut faire son don.

Il existe différentes catégories de donneurs. La première est celle d’un membre de la famille qui fait un don à un patient ayant besoin d’un organe (généralement un rein). Le cas est évalué sur le plan médical, psychologique et éthique par l’hôpital concerné. Ensuite, le dossier est transmis au Centre national de transplantation, qui vérifie que les risques ont été présentés, qu’il existe un consentement éclairé de toutes les personnes concernées, qu’aucune pression n’a été exercée sur le donneur et qu’aucune somme d’argent n’a été échangée. Enfin, le dossier est transmis au ministère de la Santé pour approbation finale.

La procédure est similaire dans le cas de donneurs vivants non apparentés. Dans ce cas, le donneur fait un don à une personne qu’il ne connaît pas du tout, ou à un ami, un voisin ou un collègue de travail, par exemple. La seule différence significative dans le processus est que l’étape intermédiaire implique la délibération de la commission nationale de Transplantation du ministère de la Santé, en coordination avec le Centre national de transplantation.

Lorsque l’on choisit de faire un don à une personne que l’on ne connaît pas, il n’est pas – officiellement – possible de stipuler l’identité du receveur. Il est toutefois possible de contourner ce problème grâce à des organisations à but non lucratif comme Matnat Chaïm, qui trouve des volontaires en bonne santé pour faire des dons de rein altruistes et les associe à des personnes dans le besoin.

Fondée en 2009 par feu le rabbin Yeshayahu Heber et aujourd’hui dirigée par son épouse Rachel, l’organisation a organisé plus de 1 470 dons de rein.

Le rabbin Yeshayahu Heber recevant la médaille présidentielle du Bénévole de l’année 2014 des mains de Shimon Peres (Crédit : Matnat Chaïm/Facebook)

Le rabbin Heber est décédé du COVID en avril 2020. Son épouse a reçu le prix Israël 2023 en reconnaissance du travail du couple avec Matnat Chaïm. Nombreux sont ceux qui attribuent au succès de Matnat Chaïm le fait qu’Israël ait le plus grand nombre de dons de rein altruistes par habitant au monde.

L’organisation identifie sur ses listes une personne susceptible d’avoir besoin d’un rein et procède à l’appariement. Le donneur et le receveur doivent encore passer par la procédure requise impliquant l’hôpital, le Centre national de transplantation et le ministère de la Santé.

C’est apparemment ce qui s’est passé avec Segal.

Un document d’orientation publié sur le site web de l’organisation concernant ses lignes directrices éthiques et juridiques indique que « l’hypothèse qui sous-tend l’activité de Matnat Chaïm est que le donneur a le droit de choisir les caractéristiques d’un patient et de faire un don en fonction de ses préférences… Choisir le donneur en fonction de critères indépendants est un choix légitime, similaire au fait de faire la charité en fonction de l’inclination du donneur ». Le don de rein est véritablement un « don de vie » et le donneur a le droit de donner son don, un rein fonctionnel, à qui il veut.

« L’expérience montre que la politique consistant à permettre au donneur d’exprimer sa préférence concernant le receveur augmente considérablement le nombre de dons de rein, et nous n’avons donc aucun doute quant à cette politique, qui sert notre objectif de sauver autant de vies que possible », peut-on lire dans le document.

Segal a fait don de son rein au centre hospitalier Beilinson au profit d’un patient nommé Raphael Yisrael, qui est hospitalisé à l’hôpital Soroka à Beer Sheva. Le fils d’Yisrael, Sagiv, a donné un rein à Soroka pour Batsheva Krif, une patiente souffrant d’insuffisance rénale à Beilinson. Sa fille, Orli Lozover, a donné un rein à un autre patient, Ilan Assouline, qui est né avec un seul rein déficient.

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