Duel entre Shiappa et Finkielkraut sur le voile et l’antisémitisme en banlieue
Le philosophe croise le fer via la presse avec la nouvelle secrétaire d'Etat à l'égalité homme-femme, autour de quelques-uns de ces thèmes favoris : le port du voile et l'antisémitisme en banlieue
L’échange épistolaire, entre Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité homme-femmes et Alain Finkielkraut connait un troisième épisode, via le journal Libération.
Sur les ondes de RCJ, face à Elisabeth Lévy il affirmait avoir « regretté publiquement que La République en marche ait jugé bon de présenter dans l’Essonne un candidat contre Malek Boutih qui sollicitait pourtant l’investiture du parti du Président et qu’ « en même temps» soit nommé au gouvernement Marlène Schiappa, une militante connue pour son opposition à la loi sur les signes religieux à l’école, » explique le philosophe-académicien dans sa réponse à la réponse de Marlène Schiappa.
Mais Marlène Shiappa, connue pour avoir créé l’association « Maman travaille », lui reproche de « tronquer l’interview », de ne pas avoir chercher des « éléments contradictoires » sur internet, et de ne pas tenir compte qu’elle est « membre de la plus vieille association laïque de France ».
Elle affirme n’avoir jamais « milité contre l’interdiction du port du voile par les enseignantes ou par les élèves à l’école ».
Le chroniqueur de L’Esprit de l’escalier, exhume alors le passage d’une lettre ouverte écrite à Manuel Valls publiée par le Huffington Post en 2014: « Interdire le voile, écrivait l’actuelle secrétaire d’Etat, c’est reconnaître le voile comme signe religieux, donc reconnaître une religion, interdire le voile à l’école est donc contraire à la loi de 1905. Interdire aux femmes voilées d’accompagner les sorties scolaires de leurs enfants relève ni plus ni moins de l’islamophobie. »
Dans la même lettre ouverte datant de 2014, la secrétaire d’Etat affirmait que les « quartiers populaires ne sont pas antisémites » suite aux déclarations contraires de l’ancien Premier ministre Manuel Valls qui constatait « la montée de l’antisémitisme, qui se nourrit dans les quartiers populaires. »
« Au lieu de poursuivre de sa vindicte ceux qui ont le malheur de lui rappeler ses propres prises de position, répond le philosophe, Marlène Schiappa devrait, toutes affaires cessantes, lire le dernier état des lieux publié par Bensoussan La France soumise (avec une préface lumineuse d’Elisabeth Badinter) et le rapport de Malek Boutih intitulé Génération radicale. »