Echange de prisonniers : 2 Syriens du Golan refusent de quitter Israël
Jérusalem serait prêt à libérer deux prisonniers sécuritaires en échange d'une Israélienne détenue à Damas ; les autorités espèrent résoudre le problème dans les jours à venir

Un accord de libération de prisonniers entre Israël et la Syrie, négocié par la Russie, est en suspens en raison du refus de deux prisonniers de sécurité syriens, détenus dans l’Etat hébreu, qui refusent d’être transférés à Damas, ont fait savoir des responsables israéliens aux médias israéliens mercredi.
Israël et la Syrie négocient intensivement pour la libération d’une Israélienne arrêtée par les autorités syriennes après son entrée par erreur à Qouneitra, dans le sud de la Syrie. La femme n’a pas été identifiée. Mais selon la Douzième chaîne, il s’agirait d’une femme d’une vingtaine d’années, originaire de la communauté ultra-orthodoxe de Modiin Illit. On ignore pourquoi elle est entrée en Syrie.
En échange de sa libération, Israël devait relâcher deux résidents du Golan incarcérés : Nihal al-Maqt et Dhiab Qahmuz.. Cependant, ils refusent de retourner en Syrie dans le cadre de cet accord, ce qui entrave le bon déroulement de l’échange, selon les médias israéliens.
Israël a pris le plateau du Golan à la Syrie en 1967 pendant la guerre des Six Jours et l’a annexé en 1981. De nombreux résidents de la région ont la nationalité syrienne et se considèrent syriens.
D’autres problèmes logistiques et bureaucratiques non spécifiés ont également contribué à ce retard, a déclaré la Douzième chaîne, ajoutant qu’Israël pourrait devoir fournir des garanties à la Syrie que les deux hommes ne seront pas de nouveau arrêtés s’ils restent dans le pays.
Malgré ce problème, des responsables ont déclaré qu’ils pensaient que la question serait résolue et que l’accord serait conclu dans les jours à venir.

Lorsqu’un accord sera conclu, l’Israélienne devrait retourner en Israël via la Russie plutôt que par le poste frontière de Qouneitra avec la Syrie, en raison du rôle de médiateur de Moscou, a rapporté le radiodiffuseur Kan.
Auparavant, les médias syriens avaient déclaré que l’Israélienne était entrée accidentellement dans le pays près de Qouneitra. L’incident s’est produit il y a deux semaines, selon Kan, qui suggère qu’elle a traversé la frontière syrienne de son plein gré.

Le conseiller à la sécurité nationale Meir Ben Shabbat et le coordinateur des questions relatives aux otages Yaron Bloom sont revenus de Moscou où ils étaient allés négocier la libération de l’Israélienne, selon les médias israéliens.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans une interview accordée à la Radio de l’Armée, a refusé de commenter les négociations mais a déclaré que « nous travaillons pour sauver des vies. Je peux juste dire que j’utilise mes relations personnelles » avec le président russe Vladimir Poutine pour obtenir sa libération.
Israël est « au sommet des négociations sensibles » sur cette question, a-t-il déclaré. « Je crois que nous allons la résoudre. »
Al-Maqt, qui réside à Majdal Shams, sur le plateau du Golan, est issu d’une famille de prisonniers, tous opposés à la domination israélienne sur la zone. Israël a pris le plateau du Golan à la Syrie en 1967 pendant la guerre des Six Jours et l’a annexé en 1981. Al-Maqt avait été condamnée en 2017 par un tribunal israélien pour incitation.
Al-Maqt a confié à la télévision syrienne Al-Ikhbariya être assignée à résidence.
Qahmuz, un résident de Ghajar sur le plateau du Golan, a été condamné à 16 ans de prison en 2018 pour avoir planifié un attentat terroriste à la bombe en coordination avec le Hezbollah au Liban. Les Qahmuz ont une histoire familiale avec les forces de l’ordre israéliennes.

Mardi, le cabinet israélien a tenu une réunion sur une « question humanitaire » classée concernant la Syrie. Les ministres du cabinet ont été appelés à un vote urgent et imprévu tenu par vidéoconférence pour discuter de la question humanitaire non spécifiée, que la Russie aidait à coordonner.
Les détails de la réunion, qui a duré moins d’une heure, ont été en grande partie interdits de publication par la censure militaire.
Ces dernières semaines, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Benny Gantz et le ministre des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi ont été en contact avec leurs homologues russes Vladimir Poutine, Sergey Shoygu et Sergey Lavrov, respectivement, à ce sujet.
La Russie, qui est étroitement alliée au régime syrien, a régulièrement servi d’intermédiaire entre Jérusalem et Damas, qui n’entretiennent pas de relations officielles.