Elazar Stern dirigera la délégation israélienne à Bruxelles à la place de Lapid
Le ministre des Renseignements de Yesh Atid assistera à la réunion du Conseil d'association UE-Israël, qui aura lieu pour la première fois en dix ans
Le ministre des Renseignements, Elazar Stern, prendra la tête de la délégation israélienne à Bruxelles lundi pour la première réunion du Conseil d’association UE-Israël depuis une décennie.
Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères dimanche, la réunion « fera le point sur les relations entre Israël et l’UE, et discutera de la coopération et du développement de ces relations. »
Le Premier ministre Yair Lapid – qui est également ministre des Affaires étrangères – ne se rendra pas dans la capitale belge, mais le ministère des Affaires étrangères a indiqué qu’il « dirigera la réunion ». Le Premier ministre israélien participera à la rencontre par visioconférence.
Stern, ancien général de Tsahal, est un membre du parti Yesh Atid de Lapid.
La partie européenne sera présidée par le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell.
Le chef de la diplomatie européenne a promis lundi des discussions « franches » avec le Premier ministre israélien Yaïr Lapid, en particulier sur la situation « inquiétante » dans les Territoires palestiniens.
« Nous allons discuter de manière franche et ouverte (…) de la situation dans les Territoires palestiniens et du processus de paix qui est à l’arrêt », a assuré M. Borrell avant le début à Bruxelles d’une réunion du conseil d’association UE-Israël, instance qui ne s’était pas réunie depuis une décennie.
« Après une longue pause de 10 ans, nous redonnons vie à cette plateforme », s’est-il félicité.
Le chef de la diplomatie de l’UE a relevé le soutien exprimé lors de l’assemblée générale de l’ONU par Yaïr Lapid à un accord de paix fondé sur la solution à deux Etats. « C’est aussi ce à quoi nous sommes favorables, nous devons explorer comment progresser de manière concrète », a souligné Josep Borrell.
Le Conseil d’association, une réunion destinée à traiter de questions d’intérêt commun, est censé se tenir chaque année entre Israël et l’UE. Mais la dernière rencontre entre les deux parties remonte à 2012. Depuis qu’il a été nommé ministre des Affaires étrangères en juin dernier, Lapid s’est fixé pour objectif de relancer ce forum.
La semaine dernière, l’UE a souligné que le « processus de paix au Moyen-Orient » serait discuté, affirmant que l’organisme « espère tirer parti de la dynamique générée lors de l’Assemblée générale des Nations unies. »
Lors de son intervention à l’ONU le mois dernier, Lapid a soutenu une solution à deux États, la qualifiant de « bonne chose pour la sécurité d’Israël, pour l’économie d’Israël et pour l’avenir de nos enfants. »
L’UE n’a pas mentionné l’Iran – sur lequel Lapid s’est longuement attardé dans son discours à l’Assemblée générale – dans sa déclaration relative à la prochaine réunion, tandis que les Palestiniens n’ont pas été évoqués dans les déclarations d’Israël.
Selon l’UE, la prochaine réunion portera également sur la guerre en Ukraine, la crise énergétique mondiale et l’insécurité alimentaire, entre autres sujets.
Les négociations entre Israël et le Liban sous l’égide des États-Unis concernant la frontière maritime entre les deux pays, dont les enjeux ont des répercussions sur l’approvisionnement en gaz naturel de l’Europe et la stabilité régionale, devraient également être abordées.
Lors d’une conférence de presse en juillet, au cours de laquelle il a annoncé que l’UE avait décidé de reprendre les réunions avec Israël, Borrell a déclaré que la position de l’Union européenne « n’a pas changé en ce qui concerne le processus de paix au Moyen-Orient ».
« Nous savons que la situation sur le terrain dans les territoires palestiniens se détériore, et je pense que les ministres ont convenu que ce Conseil d’association serait une bonne occasion de s’engager avec Israël sur ces questions », a-t-il poursuivi.
Lapid a qualifié le vote des ministres des Affaires étrangères de l’UE en juillet de « preuve de la puissance diplomatique d’Israël et de la capacité du gouvernement à créer de nouvelles opportunités avec la communauté internationale. »
Un haut fonctionnaire européen a déclaré au Times of Israel, en juillet, que Borrell avait hésité à reconvoquer ce forum important après la mort de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh et l’annonce de la construction de nouveaux logements au-delà de la ligne verte, en mai.
« Deux événements inacceptables en termes de diplomatie : la mort de la journaliste et l’annonce de 4 000 nouvelles colonies », avait déclaré le fonctionnaire.
Israël a signé un Accord d’association qui définit sa relation avec l’UE en 1995 et l’a ratifié en 2000. Israël a annulé le Conseil en 2013, lorsque l’UE a provoqué la colère de Jérusalem en publiant de nouveaux règlements selon lesquels aucun organisme israélien qui opère ou a des liens au-delà de la ligne verte ne peut recevoir de financement de l’UE ou avoir une quelconque coopération avec l’UE.
Pendant sa présidence du Conseil de l’UE, la France a tenté d’avancer les rencontres avec Israël. « Nous souhaitons approfondir les relations entre l’UE et Israël en convoquant le Conseil d’association », a déclaré en mai l’envoyé de la France en Israël, Eric Danon. « Nous travaillons actuellement dans cette perspective, en tenant compte des conditions politiques et techniques liées aux règles et au cadre de l’UE. »
Pendant plusieurs années, certains États de l’UE ont empêché la tenue de ces réunions.
Lors de la réunion de Lapid avec ses homologues de l’Union européenne en juillet 2021, la plupart des pays ont soutenu l’idée de programmer une réunion du Conseil d’association et de renforcer les relations bilatérales en général, ont confié des sources au Times of Israel.
Cet été, un groupe multipartite de 158 membres du Parlement européen a signé une lettre appelant les dirigeants de l’UE à reprendre le Conseil d’association.