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Elections anticipées en Israël : ce qu’il faut savoir

L'opposition est fracturée ; plusieurs enquêtes pèsent sur l'actuel Premier ministre et la situation sécuritaire n'arrange rien

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu annonce la tenue d'élections en avril 2019, lors d'une réunion de faction du Likud à la Knesset, le 24 décembre 2018. (Yonatan Sindel/FLASH90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu annonce la tenue d'élections en avril 2019, lors d'une réunion de faction du Likud à la Knesset, le 24 décembre 2018. (Yonatan Sindel/FLASH90)

En Israël, où les coalitions sont souvent hétéroclites et fragiles, la tenue d’élections anticipées est une constante : aucun gouvernement n’est allé au terme de son mandat depuis 1988.

Une anticipation du scrutin prévu fin 2019 était dans l’air, notamment depuis la démission en novembre du ministre de la Défense, Avigdor Liberman, chef du parti ultra-nationaliste Yisrael Beytenu, en désaccord sur la trêve conclue à Gaza.

Avec le départ des cinq députés de ce parti, la coalition ne détenait plus qu’une seule voix de majorité au Parlement israélien.

Récemment, le Likud, parti de droite de M. Netanyahu, a échoué à obtenir une majorité pour faire passer une loi sur la conscription des juifs ultra-orthodoxes.

Au-delà de cet échec avancé comme principal argument pour des élections anticipées, les leaders de la coalition ont invoqué des enjeux « budgétaires » et « nationaux ».

Shai Nitzan, le procureur de l’Etat, pendant une conférence au ministère de la Justice à Tel Aviv, le 21 décembre 2016. (Crédit: Tomer Neuberg/Flash90)

Certains commentateurs estiment que c’est surtout le spectre des affaires qui a guidé ce choix.

La semaine dernière, le bras droit du procureur général Avishai Mandelblit, Shaï Nitzan, a transmis à son supérieur ses recommandations concernant trois enquêtes pour « corruption » visant M. Netanyahu.

Il n’existe pas de calendrier précis pour une éventuelle inculpation, mais la mi-avril est évoquée. Les observateurs jugent qu’en cas d’inculpation, le Premier ministre sera en meilleure posture pour se défendre s’il a été réélu.

Alors qu’il ne serait pas légalement tenu de démissionner, M. Netanyahu pourrait jouer la carte des électeurs face à une décision judiciaire motivée politiquement, selon lui.

Quelles chances pour Netanyahu ?

Aucun des sondages ne prévoit la fin du long mandat de Benjamin Netanyahu, qui serait alors en passe de battre le record de longévité (plus de 13 ans) du père fondateur de l’Etat d’Israël, David Ben Gourion.

À gauche, le chef du parti travailliste Avi Gabbay, lors d’une conférence à Tel Aviv le 11 juillet 2017 ; Yair Lapid a une conférence à Herzliya, le 22 juin 2017. (Crédits : Miriam Alster/Flash90 ; Jack Guez/AFP/Getty Images via JTA)

L’opposition au gouvernement actuel est fracturée. Elle comprend au centre gauche l’Union sioniste d’Avi Gabbay et au centre le mouvement Yesh Atid de Yair Lapid.

Parmi les outsiders potentiels figure l’ancien chef d’état-major Benny Gantz, qui pourrait, selon les sondages, décrocher de 13 à 20 sièges.

Agé de 59 ans, il a occupé cette fonction de 2011 à 2015, période marquée par deux guerres dans la bande de Gaza. Il n’a pas de préférence politique partisane établie, mais le parti qu’il serait susceptible de créer ou de rejoindre est souvent qualifié de « centriste ».

Le paysage électoral compte en outre l’expérimentée Tzipi Livni, 60 ans, ex-ministre des gouvernements d’Ariel Sharon, Ehud Olmert et Benjamin Netanyahu, nommée cheffe de l’opposition parlementaire à l’été 2018.

Mais son alliance avec le parti travailliste, avec qui elle a cofondée l’Union sioniste en 2015, brouille sa stratégie, selon des analystes.

Face à cette opposition disparate, Benjamin Netanyahu a maintenu son cap : « La coalition actuelle constitue le socle de la prochaine (…). Nous allons demander un mandat clair pour continuer à diriger le pays avec notre politique ».

Situation sécuritaire : quel impact ?

Après des mois de violences à la frontière avec Gaza, le calme est revenu avec la trêve conclue le 13 novembre par l’entremise de l’Egypte.

La situation à la frontière nord – celle avec le Liban – pourrait en revanche s’inviter dans la campagne.

S’élevant le mois dernier contre la perspective d’élections anticipées, Benjamin Netanyahu avait argué d’une situation sécuritaire trop sensible.

Israël a par la suite lancé, le 4 décembre, une opération de détection et de destruction de tunnels le long de sa frontière avec le Liban. L’armée a affirmé avoir localisé quatre tunnels creusés par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, un de ses ennemis soutenu par l’Iran.

Alors qu’on lui rappelait ses déclarations du mois dernier, M. Netanyahu a affirmé mardi que la mission sur les tunnels était désormais presque accomplie.

Un « plan de paix » peut-il s’immiscer dans la campagne ?

Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 26 septembre 2018 à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. (AFP PHOTO / Nicholas Kamm)

Le président américain Donald Trump a dit vouloir aboutir à « l’accord ultime » entre Israël et Palestiniens. Ses contours devaient être publiés avant la fin 2018. Mais à ce jour rien n’a été officiellement présenté et Washington ne donne plus de date.

Benjamin Netanyahu a dit être impatient de travailler sur ce plan de paix, mais rien ne se produira vraisemblablement d’ici la tenue des élections.

Un haut responsable à la Maison Blanche a indiqué lundi que Washington « évaluait le meilleur calendrier », après l’annonce du scrutin en Israël.

Les Etats-Unis sont en outre toujours en butte au refus des Palestiniens de traiter avec eux, à la suite de leur décision de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël.

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