Elections en Jordanie: moins d’islamistes et de femmes au nouveau Parlement
Le scrutin a été marqué par une faible participation dans un contexte de crise économique aggravée par la pandémie de nouveau coronavirus.
Le nouveau Parlement jordanien comptera moins d’islamistes et de femmes selon les résultats des législatives annoncés jeudi à Amman par la Commission électorale indépendante.
Les élections, qui se sont tenues mardi, étaient sans enjeu majeur, le Parlement jouant un rôle limité dans un pays où le roi nomme le Premier ministre et les 65 membres du Sénat.
Le scrutin a été marqué par une faible participation dans un contexte de crise économique aggravée par la pandémie de nouveau coronavirus.
Seuls 29,9 % des quelque 4,5 millions d’électeurs ont voté pour choisir les 130 députés de la Chambre dont 15 sièges réservés aux femmes. Le taux de participation était de 36 % aux législatives de 2016.
La nouvelle Chambre verra l’entrée de 100 nouveaux venus, dont une vingtaine d’officiers supérieurs de l’armée à la retraite, mais elles reste dominée par les clans tribaux et les hommes d’affaires.
Seules 15 femmes ont été élues alors qu’elles étaient 20 au Parlement sortant, a déclaré en conférence de presse le président de la Commission électorale, Khaled al-Kalaldeh.
D’autre part, la Coalition nationale pour la réforme, formée notamment par le Front de l’action islamique (FAI), n’a remporté que huit sièges contre 16 en 2016, a-t-il ajouté.
Bras politique de la branche jordanienne des Frères musulmans – aujourd’hui dissoute -, le FAI reste cependant la seule force d’opposition au Parlement.
Mourad al-Adayleh, secrétaire général du FAI, qui disposait du plus grand nombre de députés au Parlement sortant, a assuré à l’AFP que son parti avait en réalité remporté 10 sièges dont deux au sein d’une autre liste.
Malgré le couvre-feu mis en place juste après le scrutin mardi soir afin de lutter contre la propagation du virus, des rassemblements et des célébrations ont eu lieu dans différentes régions du pays pour fêter les candidats victorieux, selon des images sur les réseaux sociaux.
D’autres images montrent des partisans en colère de candidats ayant perdu, coupant des routes à l’ouest de la capitale à l’aide de pneus et de poubelles incendiées.
Les services de la Sûreté générale ont fait état de dizaine d’interpellations pour ces troubles.