En 14 mois de guerre contre le Hezbollah, Tsahal dit avoir touché plus de 12 500 cibles
L'armée fait état de 25 000 armes saisies, 2 500 à 3 500 membres du Hezbollah tués, dont 14 terroristes de tout premier plan
Alors que le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah semblait tenir, l’armée israélienne a publié vendredi matin un résumé de ses activités contre le groupe terroriste basé au Liban lors de ces 14 derniers mois de guerre.
Selon les informations données par Tsahal, l’armée israélienne a frappé plus de 12 500 cibles du Hezbollah, parmi lesquelles 1 600 centres de commandement et un millier de caches d’armes, depuis que le groupe terroriste a lancé ses premières attaques quasi quotidiennes contre les communautés israéliennes et postes militaires situés le long de la frontière, le 8 octobre 2023.
L’armée a précisé que 14 de ses unités opérationnelles avaient pris une part active à l’offensive terrestre lancée en septembre et que plus d’une centaine d’opérations spéciales avaient été menées par ailleurs.
Elle a confirmé, avec un grand degré de certitude, la mort de 2 500 membres du Hezbollah, estiment le nombre effectif de victimes à près de 3 500. Une centaine de membres d’autres organisations terroristes auraient également été tués au Liban.
Selon des chiffres non vérifiés publiés par le ministère libanais de la Santé et qui ne font pas le distinguo entre civils et hommes armés, 3 823 personnes ont été tuées par l’armée israélienne depuis le 8 octobre 2023.
Selon des sources proches du Hezbollah, l’organisation terroriste estimerait le nombre de ses membres tués par Israël ces quatorze derniers mois – et surtout ces deux derniers mois – à 4 000, du fait de l’intensification des combats. Ces mêmes sources font état d’estimations internes inédites à ce jour.
Ce chiffre pourrait être le signe d’un nombre relativement faible de victimes non-impliquées, en fort contratse avec le nombre élevé de victimes civiles revendiquées par Gaza.
Figurent notamment sur la liste des victimes l’ex-chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ainsi que 13 membres de la haute direction de l’organisation terroriste, quatre commandants du Hezbollah au niveau des divisions, 24 au niveau des brigades, 27 des bataillons, 63 des compagnies et 22 des pelotons.
L’armée israélienne a par ailleurs revendiqué la confiscation de près de 12 000 engins explosifs et drones, 13 000 roquettes, lanceurs et systèmes de missiles antichars et antiaériens et enfin 121 000 équipements de communication et ordinateurs.
L’accord de cessez-le-feu annoncé mardi soir a mis fin à 14 mois de conflit entre Israël et le Hezbollah, entamé lorsque le groupe terroriste soutenu par l’Iran a, en-dehors de toute provocation, commencé à tirer sur Israël le 8 octobre 2023, officiellement en geste de solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Ses attaques incessantes ont forcé près de 60 000 habitants du nord d’Israël à évacuer.
Israël a riposté par des frappes aériennes et le conflit est monté en intensité pendant près d’un an avant qu’Israël n’intensifie ses opérations au Liban à la mi-septembre et ne lance finalement une opération terrestre en territoire libanais qui a permis de démanteler une grande partie des infrastructures de l’organisation terroriste dans tout le sud-Liban.
L’offensive a été lancée dans le but de permettre aux 60 000 personnes évacuées de revenir chez elles, dans le nord d’Israël : la décision de leur évacuation avait été prise en raison des attaques du Hezbollah et des craintes qu’il ne mène une attaque similaire à celle du Hamas sur le sud d’Israël qui a coûté la vie à 1 200 personnes et 251 fait 251 otages à Gaza.
Depuis octobre 2023, les attaques du Hezbollah contre Israël ont causé la mort de 45 civils, auxquels s’ajoutent 76 soldats et réservistes de Tsahal tués lors d’escarmouches transfrontalières, d’attaques contre Israël ou de l’opération terrestre qui a suivi dans le sud-Liban, fin septembre.
Selon une information de la radio de l’armée, citant des chiffres officiels, du côté israélien, près de 3 000 maisons et bâtiments ont été endommagés par les attaques du Hezbollah dans la même période. Plus exactement, figurent parmi les 2 874 structures évoquées par la radio 841 d’entre elles qui devront être totalement reconstruites. Ainsi, à Kiryat Shmona, 382 bâtiments ont été endommagés et le kibboutz voisin de Manara, sans oublier Nahariya et Shlomi, en Galilée occidentale, ont également été durement touchés.
Les autorités israéliennes avaient précédemment chiffré les dégâts matériels à 1 milliard de shekels, au bas mot.
Dans le nord d’Israël et sur le plateau du Golan, ce sont près de 22 300 hectares de forêts, réserves naturelles, parcs et zones désertes qui ont été incendiés depuis le début de la guerre, estiment les autorités.
Le cessez-le-feu continue de tenir malgré des incidents qui, selon Israël et le Hezbollah, enfreignent les termes de l’accord. Des membres des cercles de sécurité israéliens estiment à 50 % les risques de reprise de la guerre au Liban, explique le site d’information Ynet.
Selon cette source, cela expliqerait que le gouvernement n’ait pas encore invité les dizaines de milliers d’habitants évacués du secteur nord à rentrer chez eux.
« Plus les règles et leurs conditions d’application sont claires, et ce dès le départ, plus elles tiennent das le temps », a déclaré sous condition d’anonymat un officier de Tsahal cité par le média.
La trêve, négociée par les États-Unis et la France, comprend un cessez-le-feu initial de deux mois au cours duquel les terroristes du Hezbollah doivent se retirer au nord du fleuve Litani, soit à environ 20 kilomètres de la frontière entre Israël et le Liban, et Tsahal retourner de son côté de la frontière. La zone tampon fera l’objet de patrouilles opérées par les soldats libanais et les Casques bleus de l’ONU.
Les autorités israéliennes ont fait savoir que l’armée se retirerait progressivement afin de garantir l’application de l’accord mais qu’elles se réservaient le droit de frapper le Hezbollah s’il enfreignait les termes de la trêve.
Un membres des autorités militaires libanaises a déclaré jeudi que l’armée libanaise se déploierait progressivement dans le sud à mesure que l’armée israélienne s’en retirerait. Cette source s’est exprimée sous couvert d’anonymat, faute d’avoir été autorisée à informer les médias.
Selon de récents chiffres publiés par l’ONU, citant des données du gouvernement libanais, plus d’1,4 million de personnes, soit près d’un quart de la population libanaise, se trouvent déplacées à l’intérieur du pays ou se sont enfuis dans les pays voisins.
Des milliers de civils libanais déplacés ont commencé à rentrer chez eux mercredi, en dépit des mises en garde des armées libanaise et israélienne les invitant à se tenir à distance de certaines zones et à attendre le retrait de l’armée israélienne, ces toute prochaines semaines.
Vendredi matin, le porte-parole de l’armée israélienne en langue arabe, le colonel Avichay Adraee, a dit aux Libanais que, jusqu’à nouvel ordre, ils ne pouvaient pas se rendre partout dans le sud, et notamment pas au niveau d’une ligne de villages et leurs environs.
????بيان #عاجل إلى سكان #لبنان
⭕️حتى إشعار آخر يحظر عليكم الانتقال جنوبًا إلى خط القرى التالية ومحيطها: شبعا، الهبارية، مرجعيون، أرنون، يحمر، القنطرة، شقرا، برعشيت، ياطر، المنصوري
⭕️جيش الدفاع لا ينوي استهدافكم ولذلك يحظر عليكم في هذه المرحلة العودة إلى بيوتكم من هذا الخط جنوبًا… pic.twitter.com/84UdCZDRxs
— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) November 29, 2024
« Ceux qui se trouveraient au sud de cette ligne s’exposeraient à un danger », a expliqué Adraee dans un message diffusé sur X. « L’armée israélienne n’a pas l’intention de vous tirer dessus : il vous est donc interdit, à ce stade, de rentrer chez vous, et ce, jusqu’à nouvel ordre. »