En 2022, Israël condamné à l’ONU plus que tous les autres pays réunis – UN Watch
La résolution de l'Assemblée générale soutenant une enquête de la Cour internationale de justice vient compléter 15 mesures anti-israéliennes contre 13 pour le reste du monde
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
NEW YORK — L’Assemblée générale des Nations unies a adopté un plus grand nombre de résolutions contre Israël que contre toutes les autres nations réunies en 2022, favorisent ce que les observateurs qualifient de focalisation continue et disproportionnée à l’encontre de l’État juif au sein de l’instance mondiale.
L’Assemblée générale a ainsi approuvé 15 résolutions anti-israéliennes l’année dernière contre 13 qui critiquent les autres pays, selon un bilan réalisé par le groupe de veille pro-israélien UN Watch.
La Russie a été au centre de six résolutions condamnant l’invasion de l’Ukraine. La Corée du nord, l’Afghanistan, le Myanmar, la Syrie, l’Iran et les États-Unis ont été visés par une résolution chacun.
Aucune résolution n’a été adoptée contre l’Arabie saoudite, la Chine, le Liban, la Turquie, le Venezuela et le Qatar, des pays aux antécédents médiocres en matière de droits de l’Homme ou qui ont été impliqués dans des conflits régionaux.
Depuis 2015, l’Assemblée générale a adopté 140 résolutions condamnant Israël, en particulier pour son traitement des Palestiniens, pour ses relations avec les nations voisines et autres mauvais comportements présumés. Au cours de la même période, elle a adopté 68 résolutions contre les autres pays, a fait remarquer UN Watch.
Dans la résolution approuvée vendredi par l’Assemblée – constituée de 193 nations – cette dernière a lancé un appel à la Cour internationale de justice en lui demandant d’intervenir dans le conflit israélo-palestinien.
Cette résolution dont les Palestiniens ont fait la promotion a été adoptée par 87 voix « Pour », 26 votes « Contre » et 53 abstentions.
La résolution, qui était intitulée « pratiques et activités de colonisation israéliennes affectant les droits du peuple palestinien et des autres populations arabes dans les territoires occupés », appelle la Cour internationale de justice, à la Haye, « à rendre son conseil juridique dans les meilleurs délais » sur « l’occupation israélienne prolongée, la colonisation et l’annexion des territoires palestiniens ».
La Cour internationale de justice est l’instance judiciaire la plus importante des Nations unies et elle est chargée d’intervenir en tant qu’intermédiaire dans les conflits entre les pays. Si ses jugements sont contraignants et qu’ils influencent l’opinion publique, le tribunal n’a aucun outil permettant de faire appliquer concrètement ses décisions. Elle se distingue de la Cour pénale internationale dont le siège se trouve, lui aussi, à La Haye.
Les autres mesures israéliennes adoptées l’année passée ont concerné « le Golan syrien occupé », les réfugiés palestiniens, la prolifération nucléaire, la pollution au Liban, les implantations et les négociations de paix dans l’impasse.
L’ONU a adopté de nombreuses résolutions anti-israéliennes dans le passé et l’État juif et les États-Unis accusent l’instance de partialité. Israël estime que les Palestiniens, qui bénéficient du statut d’observateur non-membre aux Nations unies, tentent d’utiliser l’instance mondiale pour éviter de devoir se lancer dans des négociations de paix.
L’État juif a condamné la résolution sur la Cour internationale de justice, disant qu’elle était partiale et qu’elle ne prenait pas en considération les inquiétudes d’Israël en matière de sécurité. L’ex-Premier ministre Yair Lapid avait lancé une véritable campagne diplomatique, contactant plus de 50 leaders du monde pour rassembler une opposition crédible qui rejetterait cette mesure.
Gilad Erdan, envoyé d’Israël aux Nations unies, a qualifié cette résolution de « souillure morale ». Il a critiqué par ailleurs l’usage, pour désigner le mont du Temple de Jérusalem, de son seul nom arabe et du choix fait d’organiser le vote pendant Shabbat.
De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait savoir qu’Israël ne se sentait en rien lié à « cette décision méprisable ».
Le nouveau gouvernement de la ligne dure de Netanyahu, qui a été investi jeudi, devrait encore attiser davantage les tensions avec les Nations unies et avec la communauté internationale.
Parmi tous les partenaires de coalition de Netanyahu, aucun ne soutient ouvertement la solution à deux États avec les Palestiniens. Certains prônent l’annexion de la Cisjordanie sans accorder l’égalité des droits aux Palestiniens qui vivent dans les secteurs concernés et un grand nombre d’entre eux s’opposent avec véhémence à la coordination avec l’Autorité palestinienne, ou à son renforcement.
En plus des résolutions, deux enquêtes ont été ouvertes sur Israël au sein de l’ONU, chacune à durée illimitée – l’État juif est le seul pays à être soumis à une telle attention. Les membres des deux enquêtes sont de féroces critiques d’Israël et ils ont tenu des propos antisémites dans le passé.
La rapporteuse spéciale des Nations unies à la tête de l’une des équipes d’investigation – dont les propos antisémites ont été révélés dans le cadre d’un reportage paru, le mois dernier, dans le Times of Israel – a fait savoir, la semaine dernière, qu’Israël lui avait interdit l’entrée dans les secteurs palestiniens.
Le ministère des Affaires étrangères n’a pas répondu à une demande de réaction du Times of Israel.