Israël en guerre - Jour 527

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En Israël, l’angoisse de familles voyant la libération de Palestiniens ayant tué des proches

Des proches de victimes du terrorisme, dont les meurtriers figurent sur la liste des prisonniers qu'Israël s'est engagé à libérer en échange des otages du Hamas, estiment que la peine de mort permettrait de régler le dilemme dans lequel ils se trouvent

Des prisonniers palestiniens accueillis à la sortie d'un bus de la Croix-Rouge après avoir été libérés d'une prison israélienne, dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 8 février 2025. (Crédit : Mahmoud Illean/AP)
Des prisonniers palestiniens accueillis à la sortie d'un bus de la Croix-Rouge après avoir été libérés d'une prison israélienne, dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 8 février 2025. (Crédit : Mahmoud Illean/AP)

Pour Hillel Fuld, regarder des otages israéliens libérés de Gaza rentrer au pays et être accueillis chez eux avec joie a été une expérience éprouvante. Car parmi les milliers de prisonniers palestiniens devant être libérés en échange, figure le meurtrier de son frère.

« C’est comme un coup de poing dans le ventre », raconte à l’AFP Fuld, consultant en haute technologie et influenceur sur les réseaux sociaux à Beit Shemesh, une ville à l’ouest de Jérusalem.

« D’un côté, nous libérons des centaines de monstres pour chaque otage israélien. C’est tragique, c’est horrible », ajoute-t-il.

« De l’autre, nous voyons ces otages retrouver leurs familles. Comment pourrions-nous ne pas payer ce prix ? Qui pourrait regarder une mère en face et lui dire que nous n’allons pas sortir sa fille de l’enfer ? », interroge-t-il.

Son frère aîné, Ari Fuld, a été tué par un adolescent palestinien en 2018 en Cisjordanie.

Ari Fuld, qui a été poignardé à mort par un terroriste palestinien à l’extérieur d’un centre commercial de Cisjordanie le 16 septembre 2018. Son meurtrier devrait être libéré dans le cadre d’un accord sur la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, en janvier 2025. (Facebook)

Comme nombre d’autres habitants du pays, Hillel Fuld a suivi ces dernières semaines les libérations d’otages israéliens de la bande de Gaza retransmises en direct à la télévision, dans le cadre de la première des trois phases de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Suspension

Depuis l’entrée en vigueur de la trêve le 19 janvier, le Hamas a libéré 25 otages vivants, enlevés lors de son attaque sans précédent le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, en échange de plus de 1 100 prisonniers palestiniens relâchés par Israël.

Samedi, Israël a toutefois reporté à la dernière minute la libération de 602 prisonniers de sécurité palestiniens, dans le cadre du septième échange prévu pendant la première phase du cessez-le-feu.

Khalil Youssef Ali Jibrin, qui avait 17 ans quand il a tué Ari Fuld, figure parmi les prisonniers dont la libération est prévue. Des images filmées par les caméras de surveillance ont montré Jibrin poignardant la victime dans le dos.

Ari Fuld, un Israélien né aux États-Unis, a poursuivi Jibrin et lui a tiré dessus avant de succomber à ses propres blessures. Jibrin a été soigné par des ambulanciers, arrêté et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par un tribunal militaire israélien.

Sa sortie de prison a été retardée après l’annonce par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, que les libérations de prisonniers palestiniens seraient suspendues jusqu’à ce que le Hamas cesse d’organiser des cérémonies « humiliantes » lors des libérations d’otages israéliens.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu tenant une photo d’Ariel et de Kfir Bibas, dans un message vidéo, le 21 février 2025. (Crédit : Capture d’écran/GPO)

Sur les 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, 62 sont toujours retenus à Gaza, dont 35 sont morts, selon l’armée israélienne.

Pourtant, Hillel Fuld ne peut se faire à l’idée que le meurtrier de son frère va être libéré. « Je n’en reviens pas », dit-il.

Israël a été confronté à un dilemme similaire en 2011.

À l’époque, le Hamas avait obtenu la libération de 1 027 prisonniers palestiniens, notamment de son chef Yahya Sinwar, l’instigateur du pogrom du 7 octobre, en échange du soldat israélien Gilad Shalit, otage du Hamas pendant cinq ans.

« C’est un sentiment horrible […], c’est tout simplement dramatique et injuste, mais c’est un sentiment encore plus horrible au niveau national de voir ce qui se passe », dit Micah Avni, un habitant de Tel Aviv dont le père, Richard Lakin, a été tué dans un attentat perpétré en 2015 par des terroristes palestiniens dans un bus à Jérusalem.

Richard Lakin (à gauche) lit un livre à sa petite-fille, avec son fils Micah Avni, en janvier 2014. (Crédit : autorisation)

Le meurtrier de son père, Bilal Abou Ghanim, figure également sur la liste des prisonniers qui devaient être libérés samedi. Condamné à trois peines de réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué Lakin et deux autres personnes, il fait partie des 108 prisonniers palestiniens qui devaient être expulsés dans un pays étranger à leur sortie de prison.

« C’est une tragédie nationale », dit Avni en parlant des récentes libérations d’otages.

Avni et Fuld estiment tous deux que pour éviter que de telles situations ne se reproduisent, Israël devrait adopter la politique du « tirer pour tuer », et si l’agresseur survit, appliquer la peine de mort.

Et Avni d’ajouter : « La seule place pour un terroriste qui a assassiné quelqu’un est la mort ».

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