En Israël, un ancien milicien d’Iran repudie sa haine contre les Juifs
Converti au christianisme, il visite la Vieille Ville et se remémore l'époque où il faisait partie de la milice Basij

Un ancien membre de la milice Basij, qui a passé sa jeunesse à participer à des manifestations anti-Israël, qui plus tard a imposé la Sharia dans les rues iraniennes et affirme avoir participé à six exécutions, est en visite en Israël pour faire ce qu’il appelle un geste de bonne volonté envers le peuple Juif.
Afshin Javid est un chrétien dévoué qui vit maintenant au Canada. Il a quitté sa famille et l’Iran il y a plusieurs années de cela. Lors de son séjour en Israël, il a visité la Vieille Ville et a accordé une interview à la Deuxième chaîne qui a été diffusée mercredi.
Javid a raconté qu’il était un membre de la milice Basij, un groupe paramilitaire affilié aux Gardes révolutionnaires iraniens et connus pour leur loyauté envers le guide suprême d’Iran, l’Ayatollah Ali Khameinei.
Javid décrit comment lui et ses collègues imposaient de façon stricte la loi islamique en arrêtant et en battant les jeunes hommes et les jeunes femmes qui se parlaient. « Si une fille parle à un garçon, ou un garçon parle à une fille, vous les attrapez, vous les arrêtez et vous les battez », explique-t-il.
Il précise que son père était un fervent partisan de la Révolution islamique et qu’il a rejoint le Basij très jeune. « Je n’avais jamais rencontré une personne juive, mais je les haïssais », raconte Javid, en se remémorant le temps où il participait à des manifestations anti-Israël, où il scandait « mort à Israël » et brulait des drapeaux israéliens.

Javid a décrit l’extrême frustration de la population iranienne quant à la situation économique et ses désillusions sur les dirigeants politiques.
De nombreux jeunes Iraniens quittent le pays ou se convertissent, affirme-t-il. Il évoque aussi un « énorme » problème d’addiction aux drogues. Il mentionne aussi le taux de suicide et de divorce qui sont élevés.
On retrouve sur Facebook beaucoup d’Iraniens qui se plaignent. Ils s’insurgent contre le fait que la révolution et le régime « ne tiennent pas leurs promesses ». D’autres, explique-t-il, « essaient de rester dans le cadre de vie limité par l’islam » mais suivent une interprétation plus modérée de l’islam.
On lui a appris à se montrer indifférent face aux exécutions organisées par le régime.
Javid raconte qu’il avait pour habitude de se moquer des personnes condamnées à mort. « J’ai participé à six exécutions ». Il reconnaît qu’il « n’a jamais demandé » ce que les victimes avaient fait pour mériter ce regrettable sort. « Je m’amusais avec eux. Lorsqu’on leur mettait la corde autour du cou, je me penchais vers eux. J’attrapais leur tête… et je murmurais ‘bye bye », décrit Javid sur la Deuxième chaîne.
Au sujet des sanctions économiques imposées à l’Iran qui visent à faire échouer leur programme nucléaire, Javid soutient que ce n’est pas la meilleure manière de semer le trouble pour que la population se soulève contre le régime.
Les Iraniens luttent pour nourrir leur famille, ils n’ont pas le temps pour une révolution. « Le meilleur moyen de changer l’état d’esprit de la nation est de montrer votre amitié envers eux, et surtout leur montrer qu’il y a une meilleure manière de vivre sa vie », explique-t-il. Les boycotter et les mettre à l’écart « ne leur montre rien du tout », conclut-il.