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Enquête sur la grenade paralysante de la police qui a blessé une enfant de 9 ans

Le ministère de la Justice examine la réponse des policiers à la violente manifestation ultra-orthodoxe à Jérusalem en violation des réglementations liées au coronavirus

Une grenade paralysante lancée par la police frappe une fillette de 9 ans lors d'émeutes dans le quartier ultra-orthodoxe de Mea Shearim, le 16 avril 2020. (Capture d'écran : Twitter)
Une grenade paralysante lancée par la police frappe une fillette de 9 ans lors d'émeutes dans le quartier ultra-orthodoxe de Mea Shearim, le 16 avril 2020. (Capture d'écran : Twitter)

Le ministère de la Justice a ouvert une enquête interne sur un incident survenu la semaine dernière, au cours duquel une fillette de 9 ans a été blessée par une grenade paralysante lancée par des policiers lors d’affrontements dans le quartier de Mea Shearim à Jérusalem.

Le département des enquêtes internes de la police du ministère va « enquêter » sur l’incident avant de décider d’ouvrir une enquête approfondie, a confirmé dimanche un porte-parole au Times of Israel.

Des émeutes ont éclaté jeudi soir dans le quartier ultra-orthodoxe, où des manifestants ont lancé divers objets sur les forces de police dans le cadre d’une manifestation contre l’interdiction des prières communes et les restrictions sur l’utilisation des mikveh [bain rituel] en pleine pandémie de coronavirus.

Cette manifestation a eu lieu après la prolongation par le gouvernement des règles de fermeture dans plusieurs quartiers de la capitale, principalement Haredi, jusqu’au 19 avril. Elle n’a pas été coordonnée avec les autorités et n’a pas respecté les directives du ministère de la Santé sur la distanciation sociale.

Lorsque les forces de police sont arrivées pour disperser la foule, certains manifestants ont lancé des pierres, des barres de métal, des œufs et d’autres objets sur les policiers.

Des violences ont également éclaté à l’intérieur d’une des synagogues locales après l’entrée des policiers.

Les images de surveillance d’une rue voisine montrent des policiers lançant une grenade paralysante, qui a touché involontairement une fillette de neuf ans qui n’avait pas participé à l’émeute, et a explosé par ricocher à côté d’une poussette avec un bébé à l’intérieur.

La jeune fille, Zissel Margaliot, a déclaré au site d’information Ynet qu’elle avait été blessée près de l’œil et qu’elle avait senti que sa tête était « en feu ». Elle a dit qu’elle a couru, paniquée, à la recherche de personnes qui l’aideraient.

Zissel Margaliot, blessée par une grenade paralysante de la police lors d’une émeute à Mea Shearim à Jérusalem, le 17 avril 2020. (Capture d’écran/Ynet)

Les parents de Margaliot ont dit qu’ils avaient emmené Zissel dans une clinique médicale privée plutôt que dans un hôpital, craignant une infection potentielle du coronavirus.

La police a déclaré dans un communiqué que 12 personnes ont été arrêtées et que les officiers « n’ont pas remarqué la présence de la mère et de l’enfant dans l’œil du cyclone » alors qu’ils dispersaient les émeutiers.

Le commandant de la police de Jérusalem Nord, le général de brigade Ofer Shomer, a déclaré au radiodiffuseur public Kan que les officiers avaient fait un usage « raisonnable » de la force.

Trois policiers ont été blessés pendant les émeutes, selon la police, dont un qui a dû être hospitalisé.

Le ministre de la Santé Yaakov Litzman, qui dirige le parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, a réagi en condamnant les attaques contre la police comme étant « contraires à la loi et à la halakha », tout en s’exprimant contre la police.

« Nous devons empêcher les comportements policiers sauvages, l’usage excessif de la force et le lancement de grenades paralysantes dans des quartiers densément peuplés et peuplés de jeunes enfants », a-t-il déclaré, ajoutant que de telles actions « mettent en danger des vies humaines, suscitent la haine et contribuent à ébranler l’ordre public ».

Le ministre de la Santé Yaakov Litzman lors d’une conférence de presse sur le coronavirus au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 11 mars 2020. (Crédit : Flash90)

Un député du Shas, un autre parti ultra-orthodoxe, a également condamné l’incident.

« Il faut faire preuve de fermeté face aux émeutiers qui utilisent la violence en général et envers les forces de sécurité en particulier », a déclaré le député Michael Malchieli.

« Mais voir des vidéos aussi hideuses que celle-ci où une grenade paralysante est lancée au visage d’une petite fille est inacceptable quelle que soit la situation », a-t-il ajouté. « Il faut faire preuve de plus de prudence dans les zones densément peuplées. » La vidéo montre que la grenade a rebondi et qu’elle ne visait pas l’enfant.

Le ministre de la Sécurité publique, Gilad Erdan, a toutefois publié un communiqué à l’attention des forces de police, qui relèvent de la compétence de son bureau.

« Nous devons nous rappeler que l’État envoie des policiers israéliens en mission de sauvetage et, en tant que ministre en charge de la police, je n’ai pas l’intention de les abandonner lorsque la critique devient une campagne d’incitation à la division », a-t-il écrit dans un post sur Facebook.

Le bureau d’Erdan a refusé dimanche de commenter l’enquête du Département des enquêtes internes de la police.

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