Envisageant une frappe contre l’Iran, Trump s’entretient avec Netanyahu et ses conseillers
Aucune décision n'a été prise mardi soir, selon le WSJ, après la réunion du président américain avec son équipe de sécurité nationale et son entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien

Alors qu’il semble sérieusement envisager de se joindre à la guerre entre Israël et l’Iran, le président américain Donald Trump s’est entretenu, mardi dans la soirée, avec son Conseil national de sécurité et avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, vraisemblablement pour évaluer les mesures que Washington sera amené à prendre dans la région.
Parallèlement, l’armée américaine s’apprêterait à venir en aide à Israël. Un plus grand nombre d’avions de combat, d’avions ravitailleurs et de porte-avions américains étaient en route vers la région, lundi dans la soirée – et des missiles iraniens étaient prêts à frapper des bases américaines dans les pays voisins.
Netanyahu a conclu sa conversation téléphonique avec Trump vers une heure du matin. Le Premier ministre a fait savoir qu’il avait parlé avec Trump presque tous les jours depuis le début du lancement de l’Opération « Rising Lion » contre l’Iran, la semaine dernière.
Trump a indiqué mardi qu’il cherchait à obtenir la « capitulation inconditionnelle » de l’Iran et que Washington ne renonçait que « pour l’instant » à assassiner le guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei.
La réunion du président américain avec son Conseil national de sécurité sur le conflit a duré une heure et demie, a déclaré un responsable de la Maison Blanche au New York Times.
Aucune décision n’a été prise quant à la poursuite de l’attaque, a rapporté le Wall Street Journal.
Le journal a déclaré qu’une frappe n’était « qu’une des options envisagées » et que Trump « tenait bon » dans l’espoir que l’Iran, une fois sous pression, s’engagera à démanteler pacifiquement son programme nucléaire.

Selon trois responsables américains cités par l’agence Reuters, Washington déploierait un plus grand nombre d’avions de combat dans la région, prolongeant le déploiement d’autres avions de chasse.
Les États-Unis ont également envoyé une trentaine d’avions ravitailleurs en Europe et ils ont mis en état d’alerte tous leurs soldats présents au Moyen-Orient, soit plus de 40 000 hommes. De plus, deux porte-avions se dirigent vers la région, dont l’USS Nimitz, qui a annulé son escale prévue au Vietnam, selon le Wall Street Journal.
De son côté, le Département d’État américain a annoncé que l’ambassade des États-Unis à Jérusalem serait fermée jusqu’à vendredi, invoquant des raisons de sécurité et les directives du Commandement du Front intérieur de l’armée israélienne. Les sections consulaires de Jérusalem et de Tel Aviv ont également été fermées. Le communiqué a précisé qu’aucune information n’était disponible concernant les aides dont bénéficieront les citoyens américains qui souhaitent quitter le pays.
Une source proche des discussions a déclaré à Reuters que Trump et son équipe envisagent plusieurs options, notamment celle de se joindre à Israël pour frapper des sites nucléaires iraniens.
Des responsables américains ont déclaré au New York Times qu’Israël aurait besoin du soutien des États-Unis pour porter des coups plus importants au programme nucléaire iranien.
Selon ces responsables, cette aide pourrait probablement prendre la forme d’une frappe menée par des bombardiers furtifs américains B-2, utilisant des bombes Massive Ordnance Penetrator, des bombes antibunker (bombe à charge pénétrante), contre la centrale nucléaire de Fordo, qui est construite dans les profondeurs d’une montagne que les munitions israéliennes ne pourraient pas pénétrer seules.

Les responsables ont noté que les États-Unis pourraient – ce qui est moins probable – aider Israël en fournissant une couverture aérienne aux commandos israéliens qui pénètrent en Iran pour mener des opérations sur le terrain.
Un haut responsable militaire israélien a déclaré mardi au Wall Street Journal qu’Israël avait un plan pour Fordo et la capacité de le mettre en œuvre seul, sans donner plus de détails.
L’Iran s’est préparé à frapper des bases américaines si les États-Unis entrent en guerre
Si les États-Unis s’impliquent directement dans la guerre, l’Iran devrait réagir, éventuellement en attaquant des bases militaires américaines dans la région.
La République islamique a préparé des missiles et autres pour lancer d’éventuelles frappes contre les forces américaines au Moyen-Orient, a rapporté le New York Times.
Une source proche des services de renseignement américains a déclaré à Reuters que l’Iran avait déplacé certains lanceurs de missiles balistiques, mais qu’il était difficile de déterminer s’ils étaient destinés à viser les forces américaines ou Israël.
Le New York Times, qui a cité deux officiels iraniens, a annoncé que les frappes contre les bases américaines commenceraient probablement par celles situées en Irak, mais qu’elles s’élargiraient à tous les pays arabes ayant participé aux attaques américano-israéliennes.
Des responsables américains ont déclaré au New York Times que cela ne nécessiterait pas beaucoup de préparation, évoquant les bases iraniennes situées à portée de frappe de Bahreïn, du Qatar et des Émirats arabes unis.

L’Iran pourrait également réagir à l’implication américaine en plaçant des mines explosives dans le détroit d’Ormuz, à l’entrée du golfe Persique, afin de maintenir les forces navales américaines à l’intérieur du golfe, selon le New York Times.
Les milices pro-Iran pourraient également cibler les bases américaines dans la région
Le groupe terroriste des Houthis, qui est soutenu par l’Iran au Yémen et qui avait accepté une trêve avec les États-Unis au mois de mai (tout en continuant d’envoyer des missiles balistiques en direction d’Israël), devrait reprendre ses frappes contre les navires dans la mer Rouge, selon le New York Times.
Les groupes terroristes pro-Iran en Syrie et en Irak attaqueront probablement aussi les bases américaines dans ces pays. Une milice soutenue par l’Iran en Jordanie avait tué trois soldats américains au mois de janvier 2024 lors d’une attaque au drone contre une base militaire américaine.

Le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, qui servait depuis longtemps de force dissuasive contre les attaques israéliennes contre l’Iran, ne s’est pas impliqué dans le nouveau conflit, après qu’une guerre dévastatrice avec Israël a détruit une grande partie de son arsenal et réduit considérablement son influence.
L’opération menée par Israël en Iran, qui en est maintenant à son sixième jour, a été lancée dans le but d’éliminer le programme nucléaire iranien, que l’État juif considère comme une menace existentielle, ainsi que les capacités de la République islamique en matière de missiles balistiques. En réponse, l’Iran a lancé des centaines de missiles et de drones en direction d’Israël.
Téhéran, qui a juré détruire l’État juif, insiste sur le caractère pacifique de son programme nucléaire. Toutefois, Téhéran enrichit de l’uranium à des niveaux qui n’ont rien de pacifique et empêche les inspecteurs internationaux de contrôler ses installations nucléaires. La République islamique a également considérablement développé ses capacités en matière de missiles balistiques.