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Faisant allusion à un soutien, les Adelson font une donation maximale à Cruz

Le puissant couple a contribué à hauteur de 2700$ à la campagne du sénateur du Texas, une indication possible d’un futur soutien

Le candidat aux présidentielles républicain, le sénateur du Texas Ted Cruz, le 25 avril 2015 à Las Vegas, Nevada. (Crédit : Ethan Miller / Getty Images / AFP)
Le candidat aux présidentielles républicain, le sénateur du Texas Ted Cruz, le 25 avril 2015 à Las Vegas, Nevada. (Crédit : Ethan Miller / Getty Images / AFP)

WASHINGTON – Sheldon et Miriam Adelson ont donné chacun le montant maximal de 2 700 dollars à la campagne présidentielle de Ted Cruz, suggérant que le puissant couple se dirigeant vers un soutien au sénateur du Texas dans la course républicaine.

Les donations des Adelson, le maximum autorisé pour des donations directes à une campagne, ont été annoncées dans différents médias dimanche après avoir été révélées dans les fichiers de la commission de l’élection fédérale.

Les Adelson, qui ont une forte influence dans la politique républicaine et le militantisme pro-Israël, n’ont pas répondu aux demandes de commentaires des médias.

Les donations à la campagne de Cruz n’indiquent pas nécessairement que le couple a choisi un candidat. L’année dernière, ils ont donné un montant similaire au sénateur Lindsey Graham (Caroline du Sud), qui a depuis abandonné sa campagne.

Ces dernières semaines, le couple avait suggéré qu’il était partagé entre Cruz, dont la campagne a ciblé le gratin du parti républicain et qui a les faveurs de Miriam Adelson, et le sénateur Marco Rubio (Floride), qui émerge comme le favori des officiels du parti et que Sheldon Adelson admire.

Jewish Republicans say the party should expect to hear from donors such as Sheldon Adelson, pictured at a meeting of the Republican Jewish Coalition, about how to do better in the next election. (Photo credit: Ron Kampeas/JTA)
Sheldon Adelson et sa femme Miriam. (Crédit: Ron Kampeas/JTA)

Les donations à Cruz, à la veille du caucus de l’Iowa, peuvent être vues comme un signe que les Adelson se dirigent vers Cruz comme candidat favori.

Rubio et Cruz sont fermement pro-Israël, le sujet le plus important pour les Adelson. Ils mènent également une bataille féroce pour la deuxième place, derrière Donald Trump, le favori républicain.

Sheldon Adelson, dirigeants de casinos, et Miriam, médecin, pourrait encore donner plus à un comité d’actions politiques (PAC) non relié directement à la campagne.

C’est ainsi qu’ils ont aidé à propulser la candidature du républicain Newt Gingrich (Georgie) en 2012, en injectant des millions de dollars aux PAC qui soutenaient l’ancien président de la Chambre des représentants.

Les donations à Graham, toujours sur le long terme, ont été perçues plus comme de la gratitude envers le sénateur qui avait été un leader de causes pro-israéliennes ; les Adelson ayant précisé à ce moment qu’ils ne donnaient pas encore leur soutien à un candidat.

Ted Cruz, l’ultra-conservateur qui a battu Trump

Le sénateur du Texas Ted Cruz ne bredouille jamais, son regard est fixe, sa diction cadencée, ses phrases précises, des talents d’orateur qui lui ont permis de devenir un champion de la droite religieuse et de remporter les « caucus » républicains de l’Iowa lundi.

Il y a quelques mois, il n’était qu’un candidat républicain parmi d’autres, et était d’ailleurs loué par son principal adversaire, Donald Trump, pour ses positions fermes contre le gouvernement fédéral de Barack Obama, contre l’impôt, contre l’avortement ou pour le droit à s’armer.

Il est devenu depuis le principal rival du milliardaire dans la lutte pour obtenir l’investiture républicaine, et l’homme d’affaires new-yorkais fait désormais de Cruz sa principale cible, l’accusant d’être un horrible personnage ou d’être né au Canada, il y a 45 ans, sous-entendant qu’il serait inéligible à la présidence des Etats-Unis.

Nul doute qu’après la victoire de Cruz (27 %) en Iowa, devant un Donald Trump (24 %) qui avait pourtant dominé les sondages, le milliardaire va redoubler d’efforts pour tenter de reprendre la main.

Les deux hommes labourent le même terrain, celui des Américains en colère contre les élites politiques. Ils jouent la surenchère, par exemple dans leurs spots télévisés respectifs tirant l’alarme sur l’immigration clandestine. Ou encore dans leur dénonciation de la « théorie » du changement climatique. Ted Cruz a juré d’annihiler les jihadistes de l’organisation Etats islamique avec un « tapis de bombe ».

La stratégie de Cruz dans l’Iowa était entièrement construite sur l’électorat protestant évangélique, majoritaire au sein des républicains.

Il leur promettait de démanteler totalement « Obamacare », la réforme de Barack Obama pour réformer le système de santé, et de défendre les Chrétiens américains face aux menaces de dissolution posées par les démocrates.

Pour appuyer son message, Ted Cruz n’a pas hésité à utiliser ses enfants dans des vidéos, voire à faire cuire du bacon sur le canon de son fusil dans un stand de tir, une façon de rappeler l’attachement des Texans à leurs armes.

Il y a deux semaines, il s’est toutefois retrouvé vivement critiqué pour avoir dénigré « les valeurs de New York », qui défendent selon lui l’avortement, le mariage gay, l’argent et les médias.

Mais Rafael Edward Cruz, qui était le premier candidat officiel à l’investiture républicaine, a depuis longtemps choisi son positionnement, au coeur du Tea Party.

Il agace ses aînés

Il ne siège au Sénat que depuis janvier 2013, l’un des deux sénateurs représentant le Texas, et doit sa victoire à la mobilisation locale de la mouvance ultra-conservatrice, qui surprend alors l’establishment républicain.

Dès ses débuts, il agace ses aînés par son manque de déférence et sa volonté d’être sous le feu des projecteurs dans l’illustre institution où sa jeunesse devrait l’inciter à l’humilité. Son grand combat a lieu à l’automne 2013.

Alors qu’un compromis budgétaire se profile entre chefs républicains et démocrates alliés à Barack Obama, il défend une ligne dure: pas de budget sans abrogation totale d’Obamacare.

Il agite en coulisses, emmène avec lui des dizaines d’élus du Tea Party à la Chambre, et tient tête aux dirigeants républicains, humiliés, qui gardent une dent contre ce quadragénaire qui prétend leur apprendre à gouverner. Ted Cruz, même si l’obstruction a échoué, a gagné ses galons.

Cruz est né à Calgary, au Canada, le 22 décembre 1970, d’une mère américaine et d’un père cubain, Rafael Cruz, torturé par le régime de Batista et exilé à 18 ans aux Etats-Unis sans parler anglais.

Il grandit au Texas, où le lycéen est déjà fasciné par la Constitution. Après des études à l’université de Princeton puis à l’école de droit d’Harvard, dont il sort diplômé quatre ans après Barack Obama, il entame une brillante carrière juridique avant de revenir au Texas pour devenir l’équivalent de l’avocat d’appel de l’Etat (« solicitor general »), en 2003.

Le poste se transforme en tremplin national pour défendre des causes conservatrices et plaider devant la Cour suprême, ce qu’il fit neuf fois, remportant cinq victoires.

Le récent rapprochement avec Cuba est pour lui une « terrible erreur ». Défenseur inconditionnel d’Israël, il est aussi vent debout contre l’accord nucléaire qui s’est conclu avec l’Iran.

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