Galant : Israël pourrait être perdant alors qu’alliés et adversaires s’unissent contre l’EI
Une fois l’EI supprimé, nous aurons à affronter presque seul l’Iran et le Hezbollah, dit l’ancien général Yoav Galant ; l’image globale d’Israël est à son plus bas niveau, selon Lapid ; nous perdons Jérusalem, selon Saar
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Les liens qui se développent entre les alliés et les ennemis d’Israël unissant leurs forces pour combattre l’Etat islamique (EI) sont une menace pour Israël, a averti mardi Yoav Galant, ministre du Logement, ancien haut commandant de l’armée israélienne devenu député Koulanou.
« Ils se battent côte à côte contre un ennemi commun, Daesh [acronyme arabe de l’EI], construisent des liens, et apprennent d’une expérience commune, et cela crée de nouveaux défis pour Israël », a déclaré Galant pendant la conférence internationale annuelle de l’institut pour les études de sécurité nationale à Tel Aviv.
« Dans le cadre de ces actions communes, les portes sont ouvertes pour l’Iran, et la signification de ceci est d’une portée considérable. »
Quand la menace de l’EI aura été éliminée, Israël affrontera l’Iran et son bras armé basé au Liban, le Hezbollah, quasiment seul, a-t-il déclaré. « Nous devons isoler l’Iran et le Hezbollah, et empêcher une situation dans laquelle ils nous isolent. »
Parallèlement, le dirigeant du parti Yesh Atid, Yair Lapid, a déclaré à la conférence que la perception d’Israël dans le monde n’avait jamais été aussi mauvaise, et cette détérioration menace la sécurité nationale du pays.
« Il y a un effort constant pour affirmer que la situation n’est pas si mauvaise, a déclaré Lapid. Cette affirmation n’est pas basée sur des faits, mais sur l’incapacité du public à distinguer des raffinements diplomatiques et des poignées de mains avec des sourires devant les caméras d’une réelle coopération politique. »
Lapid, qui était ministre des Finances dans le gouvernement précédent, a déclaré qu’avec une « gestion adéquate » de la politique étrangère, basée sur un plan de travail organisé, il serait possible de restaurer le statut particulier d’Israël aux yeux des Etats-Unis, de l’Europe, et de certains Etats musulmans, et de renforcer significativement la sécurité nationale d’Israël.
« Il y a d’excellentes personnes aux Affaires étrangères – ils devraient être impliqués », a-t-il ajouté.
L’ancien ministre du Likud Gideon Saar, vu comme un futur rival potentiel pour le dirigeant du parti (Is’est retiré de la course des primaires au Likud), Benjamin Netanyahu, a déclaré aux participants de la conférence que « de nos propres mains, nous perdons Jérusalem, sans que l’on ne tire un seul coup de feu pour préserver sa majorité juive ». Il a appelé à une action immédiate.
Mardi également, le chef de l’opposition, Isaac Herzog (Union sioniste) a accusé Netanyahu d’avoir intensifié sa politique de peur ces dernières années, l’accusant d’être alarmiste et de courir derrière un appât pour ses propres intérêts politiques.
Il a déclaré aux volontaires du service communautaire et aux conseillers, au centre Begin à Jérusalem, que les Israéliens ressentaient un désespoir et qu’il y avait un manque d’optimisme sur les chances de sortir de l’impasse du conflit israélo-palestinien.
« Netanyahu comprend qu’il doit descendre au plus bas possible – et c’est le racisme, a déclaré Herzog. La tension est si profonde, et c’est pourquoi ce qu’il dit a influencé certains groupes de la société israélienne. »
« Plus nous intégrerons la population arabe dans la société, [plus] nous pourrons intégrer [nos] intérêts, a-t-il déclaré. Dans les hôpitaux et les maisons de retraites, les arabes s’occupent des juifs. Netanyahu les a humiliés et les a exclus et cela cause une frustration profonde qui peut être reportée à des endroits où nous ne voulons pas aller. »
Plus tôt mardi, le ministre de l’Education Naftali Bennett (HaBayit HaYehudi) a prévenu qu’un « point mort » dans la pensée créative sur la sécurité menaçait Israël bien plus qu’une impasse diplomatique avec les Palestiniens.
Stuart Winer a contribué à cet article.