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Gallant aux familles des otages : Netanyahu maintient les troupes à Gaza sans raison

Les États-Unis craignent de voir la coordination affectée par le limogeage, et doutent des assurances de Netanyahu qui dit ne pas vouloir élargir la purge au sein de la Sécurité

Le ministre de la Défense Yoav Gallant rencontre les familles des soldats tombés au combat lors de son dernier jour de travail après avoir été limogé, le 7 novembre 2024. (Crédit : ministère de la Défense)
Le ministre de la Défense Yoav Gallant rencontre les familles des soldats tombés au combat lors de son dernier jour de travail après avoir été limogé, le 7 novembre 2024. (Crédit : ministère de la Défense)

L’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant aurait déclaré aux familles des otages détenus à Gaza que l’armée israélienne n’a aucune raison de rester dans la bande, et que le Premier ministre Benjamin Netanyahu maintient des soldats à Gaza « par volonté d’y rester ».

Cette conversation a eu lieu quelques heures avant l’entrée en vigueur de son licenciement jeudi soir et la nomination d’Israel Katz comme nouveau chef de la Défense, approuvée par la Knesset.

Selon un reportage de N12, Gallant, abruptement limogé par Netanyahu mardi soir, aurait expliqué aux familles que le Premier ministre est le seul à décider d’accepter ou non un accord sur les otages et qu’il a « tenté mais échoué » à influencer Netanyahu sur cette question.

« Le chef du Shin Bet, le chef d’état-major et, si je ne m’abuse, le chef du Mossad, étaient également d’accord avec moi “, a affirmé Gallant, expliquant qu’il avait dit à Netanyahu que ” les conditions étaient réunies » pour un accord en juillet, et que depuis, tous deux se disputaient sur les paramètres de cette proposition.

Le chef de la Défense limogé a également affirmé que lui et le chef de Tsahal, Herzi Halevi, demeuraient sceptiques quant aux arguments avancés pour justifier le maintien des troupes dans la bande de Gaza, tant sur le plan sécuritaire que diplomatique.

« Ce qu’il n’y avait pas, je peux vous le dire, ce sont des considérations de sécurité. Le chef de Tsahal et moi-même avons expliqué qu’il n’existait aucune raison sécuritaire de rester dans le corridor de Philadelphi », aurait-il déclaré, en référence à cette bande de terre à Gaza qui longe la frontière avec l’Égypte et que Netanyahu a présentée comme l’un des principaux gains stratégiques de la guerre.

« Netanyahu a dit qu’il s’agissait d’une considération diplomatique ; je vous assure qu’il n’y a eu aucune considération diplomatique », aurait ajouté Gallant, selon le reportage télévisé, qui s’appuie sur des témoignages de familles ayant assisté à la réunion. D’autres organes de presse israéliens ont publié des comptes rendus similaires de la réunion et des propos de Gallant.

Yoav Gallant, alors ministre de la Défense, lors d’une cérémonie d’État marquant l’anniversaire du calendrier hébraïque de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, au cimetière militaire du Mont Herzl à Jérusalem, le 27 octobre 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

« Il n’y a plus rien à faire à Gaza. Les principaux objectifs ont été atteints », a-t-il déclaré. « Je crains que la seule raison du maintien de notre présence à Gaza soit la volonté d’y rester », a-t-il ajouté, évoquant peut-être l’insistance de Netanyahu pour une victoire totale sur le Hamas et les appels de l’extrême droite à occuper et à réinstaller des Israéliens dans la bande de Gaza.

Gallant a également estimé que le maintien de la présence israélienne dans la bande de Gaza pour établir la stabilité était « une erreur qui ne valait pas le sacrifice de la vie des soldats ».

Quant à « l’après-guerre », Gallant a expliqué aux familles d’otages que, selon lui, « il ne serait pas bon pour Israël de gouverner Gaza » et qu’Israël devait mettre en place un organe de gouvernement « qui ne soit ni le Hamas ni Israël, parce que sinon le prix sera lourd ».

« Si cela ne se fait pas, a-t-il dit, la situation perdurera », mettant ainsi en garde contre le danger pour les soldats si Israël s’éternise dans la bande de Gaza.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontrant le ministre de la Défense Yoav Gallant et des commandants de l’armée israélienne, dans le bunker situé sous les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, Sur une photo diffusée le 26 octobre 2024. (Crédit : Avi Ohayun/GPO)

Ces propos sont soulignent les divergences les plus flagrantes entre Gallant, qui a soutenu un accord de cessez-le-feu pour ramener les otages chez eux, et Netanyahu, qui a refusé de mettre fin à la guerre dans le cadre d’un accord sur les otages.

Partenariat avec les États-Unis

Alors que son licenciement est devenu effectif jeudi soir, Gallant a publié un message d’adieu, indiquant qu’il s’était entretenu avec le Secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, pour le remercier « de sa collaboration et de son profond engagement en faveur de la coopération en matière de défense entre nos deux pays et de la sécurité de l’État d’Israël ».

Il a loué Washington pour son « soutien extraordinaire » à la suite de l’invasion, du pogrom et de la prise d’otages du 7 octobre 2023 par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud d’Israël.

« J’ai eu l’honneur et le privilège de servir mon pays et de travailler ensemble pour renforcer les liens entre nos deux nations. Nos liens sont essentiels à la sécurité et à la prospérité de l’État d’Israël et du peuple juif », a-t-il écrit sur X.

Gallant était en effet le principal intermédiaire pour les discussions entre l’administration Biden et Israël, les tensions avec Netanyahu étant fréquentes.

Au lendemain du licenciement de Gallant, Netanyahu a fait savoir à l’administration Biden qu’il ne prévoyait pas de purge supplémentaires au sein de la direction de la sécurité d’Israël, ont confié deux responsables américains au site d’information Axios.

La presse israélienne a toutefois rapporté qu’il prévoyait de renvoyer également le chef d’état-major de Tsahal, Halevi, et le chef du Shin Bet, Ronen Bar.

Selon l’article d’Axios, les responsables américains ne sont cependant pas convaincus de la crédibilité de Netanyahu.

Ils ont également exprimé leur inquiétude quant au fait que la coordination des guerres à Gaza et au Liban, et la lutte contre une attaque iranienne attendue, pourraient être entravées par sa décision de licencier Gallant.

« Il nous reste beaucoup de travail dans les mois à venir. Nous n’avons pas de relation avec Katz, et nous craignons que cela rende la coordination plus difficile », a expliqué un membre de l’administration Biden à Axios.

Netanyahu a limogé Gallant mardi, déjà renvoyé en mars 2023 puis réintégré sous la pression populaire.

Le Premier ministre a annoncé qu’Israel Katz, ministre des Affaires étrangères, prendrait la Défense, et que Gideon Saar deviendrait ministre des Affaires étrangères.

Une cérémonie de passation des pouvoirs est prévue vendredi matin.

Les politiciens de l’opposition ont accusé Netanyahu de privilégier ses intérêts politiques au détriment de la sécurité nationale, certains estimant que la décision était motivée par la tentative de faire passer une loi exemptant les ultra-orthodoxes du service militaire obligatoire, une mesure à laquelle Gallant s’était opposé.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant s’adressant à des officiers et des soldats, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 30 octobre 2024. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Des manifestations ont éclaté pour la deuxième soirée consécutive à Jérusalem et dans d’autres villes du pays pour protester contre le limogeage de Gallant.

Israël est en guerre depuis le 7 octobre 2023, date du pogrom perpétré par le Hamas dans le sud du pays, au cours duquel les terroristes du groupe ont assassiné plus de 1 200 personnes et enlevé 251 otages pour les emmener à Gaza, où 97 d’entre eux sont toujours détenus ; nombres d’entre eux ne sont plus en vie.

Suite aux tirs de roquettes incessants, qui ont déplacé des dizaines de milliers d’habitants du nord d’Israël, tirés par les groupes terroristes mandataires de l’Iran, notamment le Hezbollah au Liban, les combats se sont étendus et Israël a lancé une opération aérienne et terrestre pour y mettre fin.

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