Gallant: Contester la Déclaration d’indépendance nuit à la réputation morale d’Israël
Le ministre de la Défense semblait critiquer les propos d'Ilan Bombach, avocat du gouvernement, qui avait exprimé des doutes sur la valeur juridique du document
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a défendu jeudi la Déclaration d’indépendance d’Israël en tenant des propos en opposition avec les positions prises par son propre gouvernement.
S’exprimant lors d’une cérémonie du corps blindé de Tsahal marquant les 50 ans de la guerre du Kippour, Gallant a déclaré : « Quiconque met en question le statut de la Déclaration d’indépendance porte atteinte au pilier moral central de l’État d’Israël. »
« C’est précisément dans les moments où il semble qu’il n’y ait plus à quoi se raccrocher, dans les moments de grande douleur et de terrible tragédie, que nous, en tant que peuple, nous accrochons au bien du pays, au drapeau, aux symboles et à la Déclaration d’indépendance – ce parchemin qui est le premier chapitre de la constitution non écrite d’un pays sans constitution », a déclaré Gallant.
« Aujourd’hui encore, la Déclaration d’indépendance incarne les fondements sur lesquels l’État d’Israël a été construit. C’est un État juif, un État démocratique, avec des droits égaux pour tous ses citoyens », a-t-il ajouté.
Il a tenu ces propos à la suite du tollé occasionné par les observations formulées par l’avocat représentant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une audience très médiatisée de la Haute Cour la semaine dernière.
Au cours de l’audience sur les requêtes soumises contre la première loi adoptée dans le cadre du plan de refonte du système judiciaire – la loi sur la « raisonnabilité » – Me Ilan Bombach a déclaré que la Déclaration d’indépendance était en fait un document écrit « de manière précipitée », approuvé par 37 signataires « non-élus », et qu’elle ne saurait donc être une source d’autorité juridique.
Bombach, qui représente le gouvernement devant la Haute Cour depuis que la procureure générale Gali Baharav-Miara a refusé de le faire, a déclaré que les signataires de la Déclaration d’Indépendance n’avaient pas été élus et qu’il était « impensable » de dire que le texte fondateur « devrait définitivement exercer une contrainte sur tous ceux qui sont arrivés après ».
« Ainsi, parce que 37 personnes ont, à une époque, eu l’autorisation de signer la Déclaration d’Indépendance de manière précipitée, une Déclaration qui n’en était qu’à l’état d’ébauche jusqu’au dernier moment, la Déclaration d’indépendance devrait définitivement exercer une contrainte sur tous ceux qui sont arrivés après ? », a-t-il ajouté.