Gangs utilisés contre Israël : Téhéran convoque le chargé d’affaires temporaire suédois
La Suède peine à contenir la violence des luttes entre gangs criminels depuis plusieurs années, faisant face chaque semaine à des fusillades et à des explosions
Téhéran a convoqué le chargé d’affaires temporaire suédois, a annoncé dimanche le ministère des Affaires étrangères iranien, dénonçant des accusations « sans fondement et malveillantes » après que les services de renseignement suédois ont accusé Téhéran de recourir à des gangs criminels pour s’attaquer à Israël et à ses intérêts en Suède.
« A la suite du niveau d’accusations sans fondement et malveillantes d’un responsable suédois contre (…) l’Iran, le chargé d’affaires temporaire de l’ambassade de Suède à Téhéran a été convoqué » au département de l’Europe de l’Ouest, a écrit le ministère iranien sur X.
L’ambassade d’Iran à Stockholm avait déjà dénoncé vendredi de « fausses informations » à la suite d’informations des services de renseignements suédois. Le même jour, le chargé d’Affaires iranien avait été convoqué par le ministre suédois des Affaires étrangères.
Jeudi, le quotidien suédois Dagens Nyheter (DN), citant des documents du Mossad, les services de renseignement israéliens, a écrit que le chef du réseau Foxtrot – l’un des principaux gangs de Suède – Rawa Majid, et son principal rival Ismail Abdo, qui dirige le gang Rumba, travaillaient pour des intérêts iraniens.
La Suède peine à contenir la violence des luttes entre gangs criminels depuis plusieurs années, faisant face chaque semaine à des fusillades et à des explosions.
Quelques heures après cette publication, les services de renseignement suédois ont affirmé, dans un communiqué, que « le régime iranien utilis(ait) des réseaux criminels pour commettre des actes de violence contre d’autres Etats » sur le territoire suédois.
Ceux-ci visent en particulier « des intérêts, cibles et activités israéliens et juifs en Suède », ont-ils ajouté.
Cette mise en cause intervient après des coups de feu « suspects » tirés mi-mai à proximité de l’ambassade d’Israël à Stockholm, et trois mois après la découverte d’un « engin activé » dans son enceinte. L’ambassadeur d’Israël avait alors évoqué une « tentative d’attentat ».
« La Suède ne sera pas une plateforme où les acteurs étatiques utilisent les réseaux criminels pour promouvoir leurs propres intérêts », a affirmé jeudi à l’AFP le ministre des Affaires étrangères Tobias Billström, dans un message.
La Suède estime être désormais l’un des théâtres des tensions entre Israël et l’Iran, qui se sont récemment exacerbées, sur fond de guerre dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, a expliqué le chef des services de renseignement, Daniel Stenling, au cours d’une conférence de presse.
Vendredi, l’ambassade d’Iran a regretté ces accusations. « Malheureusement, certains médias suédois ont cité les affirmations fausses et sans fondement des médias et des institutions affiliées à ce régime brutal (Israël, ndlr) et ont publié des déclarations fausses et fabriquées contre la République islamique d’Iran », avait-elle écrit dans un communiqué.
L’Iran « s’attend à ce que les médias suédois ne fassent pas confiance aux affirmations et aux rapports publiés par le régime israélien » et qu’ils œuvrent pour « la fin des crimes du régime sioniste en Palestine ».
La Suède a des relations très tendues avec Téhéran, l’un de ses ressortissants Johan Floderus, un diplomate de l’Union européenne, étant détenu depuis avril 2022 en Iran. Les relations avec Israël ne sont pas particulièrement au beau fixe non plus.