Israël en guerre - Jour 372

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Gantz à Blinken : Israël sera forcé de riposter aux attaques incessantes du Hezbollah

Le ministre membre du cabinet de guerre renforce la pression sur la communauté internationale pour que celle-ci restaure le calme à la frontière nord par la voie diplomatique

Illustration : De la fumée noire s'élève après une frappe israélienne aux abords de Yaroun, un village libanais à la frontière du sud du Liban, le 10 décembre 2023. (Crédit : Hassan Ammar/ AP)
Illustration : De la fumée noire s'élève après une frappe israélienne aux abords de Yaroun, un village libanais à la frontière du sud du Liban, le 10 décembre 2023. (Crédit : Hassan Ammar/ AP)

Le ministre membre du cabinet de guerre Benny Gantz s’est entretenu lundi avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken et a informé ce dernier que la recrudescence des attaques du Hezbollah nécessiterait une réponse israélienne ferme, alors que les tirs de roquettes du groupe terroriste libanais continuaient de viser des villes situées à la frontière nord d’Israël.

« Gantz a indiqué que la multiplication des agressions et des attaques du Hezbollah, soutenu par l’Iran, exigeait d’Israël qu’il élimine cette menace qui pèse sur la population civile du nord d’Israël », selon un communiqué de presse israélien.

Gantz a ajouté que « la communauté internationale a actuellement un rôle important à jouer et qu’elle doit agir pour s’assurer que le Liban mette fin à ces agressions le long de sa frontière », poursuit le communiqué.

Les États-Unis n’ont pas publié de communiqué.

Le message reflétait manifestement une intensification des pressions exercées par Israël sur les États-Unis et d’autres membres de la communauté internationale pour rétablir le calme à la frontière par la voie diplomatique. Jérusalem espère que les États-Unis, la France ou d’autres médiateurs étrangers parviendront à faire appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU).

Cette résolution a mis fin à la deuxième guerre du Liban en 2006 et appelait au désarmement de toutes les forces armées non étatiques au Liban – à savoir le Hezbollah – ainsi qu’à un retrait de toutes les forces armées de la région située entre la frontière israélo-libanaise et le fleuve Litani, à l’exception de l’armée libanaise et de la mission de maintien de la paix de l’ONU, la FINUL.

Au fil des ans, le Hezbollah a transgressé la résolution et a accumulé armes et forces près de la frontière, sans véritable intervention de la FINUL.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken rencontrant le ministre Benny Gantz, à Tel Aviv, le 3 novembre 2023. (Crédit : Département d’État)

Les pressions se sont intensifiées à Jérusalem sur la nécessité de réagir à ces violations, plutôt que de les laisser impunies, par crainte que le groupe terroriste libanais n’attaque Israël comme l’a fait le Hamas le 7 octobre, lorsque des milliers de ses terroristes ont infiltré la frontière du sud d’Israël, massacrant près de 1 200 personnes et prenant 240 otages dans la bande de Gaza.

Les attaques menées par le Hezbollah le long de la frontière nord avec le Liban n’ont jamais cessé depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Les échanges de tirs quotidiens avec le Hezbollah et les groupes palestiniens alliés font craindre une conflagration plus large.

Dans la nuit de lundi à mardi, le Hezbollah a tiré plusieurs missiles antichars depuis le sud du Liban sur une maison de la ville de Metula, dans le nord d’Israël. Selon David Azoulay, chef du conseil régional de Metula, une quinzaine de maisons de cette ville du nord ont été endommagées et une a été complètement détruite lors de l’attaque.

Dans un communiqué, le groupe terroriste a affirmé que l’attaque était une réponse à la mort du maire du village libanais de Taybeh, Hussein Ali Mansour, qui aurait été tué au cours d’un bombardement de Tsahal lundi, alors que le Hezbollah multiplie ses attaques transfrontalières.

Le Hezbollah a affirmé qu’une maison touchée à Metula était utilisée par l’armée israélienne.

L’attaque n’a pas fait de blessés. Les habitants de Metula ont été, pour la plupart, évacués en raison des attaques du Hezbollah.

Tsahal a répondu par des tirs d’artillerie en direction de la source des tirs.

Jusqu’à présent, les accrochages à la frontière ont causé la mort de quatre civils du côté israélien, ainsi que celle de six soldats de Tsahal. Plusieurs roquettes ont également été tirées depuis la Syrie, mais n’ont pas fait de blessés.

Du côté libanais, plus de 120 personnes ont été tuées, selon un bilan de l’AFP. Le Hezbollah a déclaré lundi que deux autres de ses membres avaient été tués, ce qui porte le total du groupe à 100, dont certains ont été tués en Syrie.

Les responsables israéliens de la Défense estiment que le bilan du Hezbollah est plus lourd et que le groupe terroriste dissimule le nombre réel de morts dans ses rangs.

Seize autres terroristes palestiniens ont également été tués du côté libanais de la frontière, ainsi qu’au moins 14 civils et trois journalistes.

Les attaques de lundi comprenaient également un barrage d’au moins huit roquettes tirées depuis le Liban sur la ville de Maalot-Tarshiha, dans le nord du pays, dans la matinée. L’attaque n’a fait aucun blessé.

Des images ont montré le système de défense aérienne Dôme de fer interceptant plusieurs des projectiles, et Tsahal a déclaré que six des roquettes ont été abattues avec succès par le système.

Les deux autres roquettes ont apparemment atterri dans des zones ouvertes.

Tsahal a déclaré avoir répondu par des tirs d’artillerie sur les sources des tirs dans le sud du Liban.

Tsahal a annoncé plus tard avoir frappé une cellule du sud du Liban qui a tiré des roquettes sur la région de Shtula, dans le nord d’Israël, ainsi qu’un lanceur utilisé pour lancer des projectiles sur la région de Yiftah un peu plus tôt.

Tsahal a également déclaré avoir effectué une autre frappe aérienne contre un complexe militaire du Hezbollah dans le sud du Liban, en réponse à des tirs de roquettes sur la Galilée plus tôt lundi.

Une photo prise du côté israélien de la frontière montre des forces de sécurité libanaises et des partisans du Hezbollah à la frontière israélo-libanaise, le 7 octobre 2023. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)

Accusations d’utilisation de phosphore blanc

Séparément, le Washington Post a rapporté lundi qu’Israël avait utilisé du phosphore blanc fourni par les États-Unis lors d’une frappe récente au Liban, notant que plusieurs civils avaient été blessés au cours de l’incident et qu’Amnesty avait réclamé une enquête pour crime de guerre.

Le reportage, qui s’est basée sur des investigations menées sur le terrain par le journal, affirme que les obus contenant ce matériau incendiaire ont été utilisés dans le village frontalier de Dhayra en date du 16 octobre. Quatre maisons ont brûlé et au moins neuf personnes ont été blessées.

Le journal a indiqué de manière erronée qu’Israël avait fait la promesse, en 2013, de ne plus utiliser de phosphore blanc. En réalité, l’armée avait déclaré qu’elle allait limiter son utilisation, passant largement à d’autres moyens de créer des écrans de fumée pour les soldats. Elle avait toutefois noté qu’elle se réservait le droit d’utiliser de tels obus dans des cas particuliers, qui n’avaient pas été détaillés, dans des circonstances approuvées par la Cour suprême (ces usages n’avaient pas été rendus publics pour des raisons de sécurité).

Le droit international n’interdit pas l’utilisation du phosphore blanc, et les États-Unis l’ont utilisé à la fois en Syrie et en Irak dans les combats contre l’Etat islamique (EI). Cependant, la légalité de son utilisation, comme pour toute munition, dépend des circonstances.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré que les États-Unis étaient « préoccupés » par l’article du Washington Post.

 » Nous allons poser des questions pour essayer d’en savoir un peu plus », a indiqué Kirby lors d’un point de presse.

L’utilisation « légitime » du phosphore blanc a pour but « d’éclairer et de produire de la fumée pour dissimuler des mouvements », a précisé John Kirby.

Une photo prise du côté israélien de la frontière avec le Liban montre des obus exposer sur les collines qui entourent le village libanais d’Aita al-Shaab, le 8 décembre 2023. (Crédit : Jalaa Marey/AFP)

« Lorsque nous fournissons des matériaux tels que du phosphore blanc à une autre armée, c’est pour qu’il soit utilisé de cette manière légitime et en accord avec le droit des conflits armés », a-t-il ajouté.

Kirby a poursuivi en rappelant que l’administration avait clairement indiqué à plusieurs reprises qu’elle ne souhaitait pas l’ouverture d’un second front dans la guerre entre Israël et le Hamas.

« Nous ne voulons absolument pas que ce conflit déborde sur le Liban », a affirmé Kirby. « C’est pourquoi ces informations nous préoccupent », a expliqué Kirby.

L’armée israélienne a réagi à ces allégation en déclarant que « les forces israéliennes n’utilisent que des armes légales ».

« Les principaux obus fumigènes utilisés par l’armée israélienne ne contiennent pas de phosphore blanc. Comme de nombreuses armées occidentales, l’armée israélienne dispose également d’obus fumigènes contenant du phosphore blanc, qui sont légaux en vertu du droit international, et le choix de les utiliser est influencé par des considérations opérationnelles et par leur disponibilité par rapport à d’autres solutions », précise l’armée israélienne.

« Ces obus sont destinés à servir d’écran de fumée, et non à commettre une attaque ou un incendie, et ils ne sont pas légalement définis comme des armes incendiaires », poursuit le communiqué.

L’armée israélienne a précisé qu’en vertu des procédures en vigueur en son sein, les obus au phosphore blanc ne doivent pas être utilisés dans les zones urbaines, « sauf dans certains cas exceptionnels ».

« Ces restrictions sont conformes au droit international et sont même plus strictes que ces dernières. »

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