Israël en guerre - Jour 369

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Gantz ouvre et referme la porte à un gouvernement avec Netanyahu

Après avoir semblé approuver une coalition avec le Premier ministre, le chef de Kakhol lavan dit avoir mal entendu une question posée et confirme vouloir remplacer Netanyahu

Le leader de Kakhol lavan Benny Gantz s'exprime devant les journalistes à la Knesset alors que son parti soumet sa liste de candidats à la commission centrale électorale, le 1er août 2019 (Crédit : Flash90)
Le leader de Kakhol lavan Benny Gantz s'exprime devant les journalistes à la Knesset alors que son parti soumet sa liste de candidats à la commission centrale électorale, le 1er août 2019 (Crédit : Flash90)

Le leader de Kakhol lavan Benny Gantz a semblé ouvrir la porte, jeudi, à la possibilité d’un gouvernement d’unité avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu après les élections du mois de septembre avant de démentir hâtivement cette intention et d’insister sur sa volonté de remplacer le Premier ministre.

« Nous appellerons de nos vœux un gouvernement d’unité et un accord immédiatement après les élections », a dit Gantz aux journalistes réunis à la Knesset alors que Kakhol lavan enregistrait officiellement sa liste auprès de la commission centrale électorale avant la date-limite de dépôt qui était fixée à jeudi soir.

Interrogé sur son éventuelle ouverture à l’idée de rejoindre un gouvernement d’unité avec Netanyahu à l’issue de la révélation du plan de paix américain, Gantz a paru répondre par l’affirmative.

« Nous avons déclaré qu’Israël venait avant tout le reste et que nous soutiendrons aussi tout ce qui est bon pour Israël », a dit Gantz.

Mais quelques minutes plus tard, après que ses propos ont fait les gros titres, il a fait une deuxième déclaration à la presse en insistant sur le fait qu’il avait mal compris la question et qu’il ne servirait pas dans le même gouvernement que le Premier ministre.

« Je n’entends pas bien de l’oreille droite », a expliqué Gantz. « Je suis venu pour remplacer Netanyahu, pas pour siéger à ses côtés. »

Malgré cette clarification, le parti travailliste de centre-gauche s’en est pris à Gantz pour ne pas avoir exclu de rejoindre une coalition avec Netanyahu, son leader, Amir Peretz, qualifiant Khakol lavan de « bluff massif ».

Le leader de Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, lors d’un événement de campagne pour son parti à Tel Aviv, le 30 juillet 2019 (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Les propos tenus par Gantz ont été prononcés alors que le chef de Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a appelé à un gouvernement d’unité entre le parti du Likud au pouvoir et Kakhol lavan après les élections. Liberman a indiqué qu’il recommanderait comme Premier ministre le dirigeant du parti majeur qui soutiendrait une telle initiative.

Ni le Likud, ni Kakhol lavan ne devraient, selon les sondages actuels, obtenir suffisamment de soutien pour former une majorité au pouvoir à l’issue du vote du 17 septembre sans Yisrael Beytenu. Ce qui place Liberman dans un rôle d’arbitre.

Le Likud a, jusqu’à présent, rejeté l’idée d’un gouvernement d’unité, déclarant qu’il cherchera à établir une coalition avec les partis de droite et les partis religieux.

Alors que les formations politiques soumettaient leurs listes électorales, le président de la Liste arabe unie, Aymen Odeh, a indiqué que si les conditions étaient favorables, il « réfléchirait sérieusement » à rejoindre un gouvernement qui serait dirigé par Gantz, estimant toutefois un tel scénario « improbable ».

« Je ne pense pas que Gantz soit prêt », a déclaré Odeh au Times of Israel, alors que lui et d’autres leaders de l’alliance s’enregistraient aux élections. « Mais s’il se tourne vers nous et qu’il prend la direction juste de la paix et de l’égalité, alors nous l’écouterons ».

Un porte-parole de la Liste arabe unie a clamé plus tard qu’Odeh ne faisait qu’exprimer son ouverture à une coopération générale avec le responsable de Kakhol lavan et ne parlait pas de le rejoindre au gouvernement.

Jeudi également, la formation ultra-orthodoxe Shas a exclu l’idée de prendre part à un gouvernement qui serait dirigé par Gantz.

Le député de Shas Yoav Ben Tzur parle aux journalistes à la Knesset alors que son parti soumet sa liste électorale à la commission centrale des élections, le 1er août 2019 (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

« Cette question n’est même pas pertinente car une telle situation n’arrivera pas », a dit le député Yoav Ben Tzur, du Shas, qui a présenté la liste des candidats de sa formation.

Shas et Yahadout HaTorah, un autre parti ultra-orthodoxe, se sont opposés à la présence de Yair Lapid, défenseur d’une législation consacrée au recrutement des étudiants ultra-orthodoxes dans l’armée, dans les rangs de Kakhol lavan.

Lapid, dont la formation Yesh Atid a fusionné avec Hossen LeYisrael de Benny Gantz pour former Kakhol lavan avant le précédent scrutin du mois d’avril, succéderait au poste de Premier ministre à Gantz pendant le mandat si l’alliance devait remporter le scrutin dans le cadre d’un accord de rotation passé entre les deux leaders.

Ces nouvelles élections organisées au mois de septembre ont été précipitées par le refus de Liberman de rejoindre un gouvernement dirigé par Netanyahu en l’absence de l’adoption, sans modification, d’un projet de législation sur le service militaire des étudiants de yeshivot ultra-orthodoxes – une demande rejetée par les formations haredim.

Sans Yisrael Beytenu, il a manqué un siège à Netanyahu pour obtenir une majorité et plutôt que de voir un autre candidat désigné par le président Reuven Rivlin avoir la charge de former un gouvernement, il a préféré demander la dissolution de la Knesset et organiser un nouveau scrutin.

Le liste électorale soumise par Kakhol lavan, jeudi, est presque identique à celle qui avait été présentée au mois d’avril. Les seuls changements sont des changements dans l’ordre des candidats au-delà de la trentième place.

La liste a été présentée par le député Yoaz Hendel de la faction Telem, qui appartient à Kakhol lavan, par le député Orna Barbivai (Yesh Atid) et la parlementaire Orit Farkash Hacohen (Hossen LeYisrael).

Après avoir déposé la liste, Hendel a dit que « nous sommes heureux d’être ici mais nous sommes tristes que ce soit au détriment des milliards de shekels sortis des poches des citoyens israéliens pour des élections qui n’étaient pas nécessaires ».

Farkash Hacohen a déclaré que la liste était « variée, ample, permettant une représentation incroyable » et expliqué qu’elle « na pas changé depuis la dernière fois, pas plus que ses dirigeants n’ont changé, déterminés comme ils le sont de faire naître un réel changement ».

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