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GB/antisémitisme : boycott de 48h contre Twitter

Des responsables politiques, des célébrités et d'autres mènent une campagne après la réaction jugée inadéquate de Twitter à la diatribe anti-juive d'un rappeur britannique

Illustration : un téléphone montrant l'icone Twitter, le 10 juillet 2019. (Crédit : AP Photo/Jeff Chiu)
Illustration : un téléphone montrant l'icone Twitter, le 10 juillet 2019. (Crédit : AP Photo/Jeff Chiu)

Une foule de responsables politiques britanniques, de célébrités, de personnalités et d’autres utilisateurs ont annoncé qu’ils quittaient Twitter pendant deux jours à partir de lundi matin pour protester contre la haine antisémite sur la plateforme.

La protestation, sous le hashtag #NoSafeSpaceForJewHate [pas de refuge pour l’antisémitisme], a été déclenchée suite à la réaction tardive de Twitter concernant une récente diatribe antisémite du rappeur britannique Wiley. Les groupes anti-haine ont intensifié la pression sur les réseaux sociaux pour qu’elles mettent un frein aux discours de haine généralisée.

Wiley, 41 ans, de son vrai nom Richard Cowie, a publié vendredi un flot de tweets antisémites, revendiquant des liens entre la communauté juive et le Ku Klux Klan, ainsi que des tropes répétés sur les Juifs et l’argent.

Les tweets sont restés en ligne pendant 12 heures avant que Twitter ne supprime finalement certains d’entre eux dans le cadre de sa « politique liée aux comportements haineux », bien que d’autres demeurent. Il a également publié des contenus antisémites sur Instagram, qui semblent ne pas avoir été supprimés.

Wiley pose pour les photographes à son arrivée au NME music awards 2017 à Londres, le mercredi 15 février 2017.
(Photo par Vianney Le Caer/Invision/AP)

Le rappeur, qui compte un demi-million d’abonnés sur Twitter, a été suspendu de la plateforme pendant sept jours. Au milieu d’une vague de protestations, sa société de gestion a déclaré qu’elle avait coupé tous les liens avec lui. Il fait également l’objet d’une enquête policière.

Parmi les personnes et les organisations qui resteront muettes sur la plateforme jusqu’à mercredi, on trouve le grand rabbin britannique Ephraim Mirvis et son prédécesseur Jonathan Sacks, des membres du Parlement britannique, des élus israéliens et des organisations juives de premier plan au Canada et aux États-Unis.

Avant de rejoindre la campagne, Ephraim Mirvis a envoyé une lettre au PDG de Twitter, Jack Dorsey, pour lui demander d’agir contre l’antisémitisme sur la plateforme qu’il a cofondée il y a plus de dix ans. « Votre inaction équivaut à de la complicité », a-t-il écrit.

La protestation a pris racine après que l’actrice juive Tracy-Ann Oberman, devenue célèbre pour son rôle dans « EastEnders », a tweeté vendredi soir qu’elle envisageait d’abandonner Twitter à cause des deux jours de publications agressivement antisémites de Wiley.

C’est un militant britannique nommé Saul Freeman qui a suggéré à l’actrice l’idée du boycott, rapporte le Jewish News. L’intéressé consacrait auparavant son énergie à la lutte contre l’antisémitisme au sein du Parti travailliste anglais.

Tracy-Ann Oberman a annoncé le boycott samedi en utilisant le hashtag #NoSafeSpaceForJewHate. Au cours du week-end, des centaines, voire des milliers de personnes ont annoncé leur intention d’y prendre part. Parmi eux, des Juifs et des alliés.

Un porte-parole des organisateurs du mouvement a expliqué samedi que l’action « vise à montrer que la communauté juive et ses alliés en ont assez des plateformes comme Twitter qui servent de porte-voix à l’antisémitisme, amplifiant la haine des Juifs à des millions d’autres utilisateurs des réseaux sociaux ».

Le porte-parole a qualifié la réponse de Twitter de « complètement inadéquate ».

« A moins d’un changement immédiat dans la façon dont Twitter fonctionne, il y aura d’autres actions, y compris des poursuites judiciaires, contre l’organisation », a fait savoir le porte-parole.

Le Holocaust Educational Trust (HET) et la Campagne contre l’antisémitisme du Royaume-Uni, ainsi que le Centre Simon Wiesenthal, basé aux États-Unis, ont annoncé qu’ils se joindraient au boycott.

« Ces dernières semaines ont vu des gens du monde entier se rassembler pour se dresser contre l’antisémitisme et le racisme. Nous ne serons pas divisés. Il est temps que les firmes de réseaux sociaux se montrent à la hauteur des valeurs que leurs utilisateurs attendent », a déclaré le HET dans un communiqué.

L’auteur-compositeur-interprète britannique Billy Bragg a retweeté le message de HET et écrit : « Les réseaux sociaux ne font pas assez pour contrer la propagation des discours de haine sur leurs plateformes. Je participerai au boycott de 48 heures de @Twitter en solidarité avec la communauté juive ».

Et Sarah Brown, une dirigeante associative mariée à l’ancien Premier ministre Gordon Brown, a encouragé son million d’abonnés à y prendre part. « La meilleure façon d’être un allié maintenant est de participer à ce boycott de 48 heures sur Twitter en solidarité avec la communauté juive », a-t-elle écrit. « L’antisémitisme est inacceptable. Je m’absente donc [de Twitter] pendant 48 heures. J’espère que vous aussi ».

Les députés conservateurs Tom Tugendhat et Chris Clarkson ont également apporté leur soutien au mouvement.

Le Parti travailliste contre l’antisémitisme (LAAS), qui a fait la promotion de la campagne de protestation, a dénoncé Twitter , qui selon lui, a démontré son « échec répété à s’attaquer à l’antisémitisme sur la plateforme ».

La députée travailliste Dame Margaret Hodge, l’historien Simon Schama, la présentatrice de télévision Rachel Riley, la chanteuse Beverley Knight, l’acteur David Schneider et la Campagne contre l’antisémitisme participeront également, a indiqué le LAAS, selon des informations publiées dimanche par le journal britannique Evening Standard.

L’ancienne députée travailliste Luciana Berger, qui a quitté le parti pour son problème d’antisémitisme, s’est également jointe à l’action.

Bien qu’il ne se soit pas engagé à se joindre au mouvement, la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a critiqué dimanche Twitter pour ne pas avoir agi plus rapidement afin de supprimer les messages de Wiley et a tweeté : « Les sociétés de réseaux sociaux doivent agir beaucoup plus rapidement pour supprimer cette haine épouvantable de leurs plateformes ».

Cet effort rappelle le Blackout Tuesday, une journée de juin où de nombreux utilisateurs de médias sociaux ont répondu à un appel à la publication d’un fond noir pour montrer leur solidarité avec le mouvement Black Lives Matter. Cette initiative avait attiré une large attention – et aussi des critiques sur le fait qu’elle avait réduit au silence les partisans du mouvement à un moment où leur voix était nécessaire.

Cette critique a également été formulée en réponse au boycott de #NoSafeSpaceForJewHate.

« C’est tellement mal conçu que cela semble presque délibéré », a tweeté @MaxSparber en réponse à l’annonce d’Oberman. « On ne combat pas les mauvais discours en boycottant une plateforme. »

« L’antisémitisme s’épanouit surtout dans les endroits où les Juifs sont absents. Il est facile d’être un ‘autre’ quand on n’est pas là », a tweeté @avishaiw. « Donc … Nous allons continuer à être ici. Pas en sortant. Et je conseille aux autres Juifs de ne pas partir. Désolé. »

Les géants des réseaux sociaux Twitter et Facebook sont tous deux confrontés au boycott de grandes entreprises qui disent retirer leur publicité des plateformes pour protester contre les discours de haine en ligne.

Sarah Personette, vice-présidente de Global Client Solutions chez Twitter, a déclaré le mois dernier que la « mission de l’entreprise est de servir la conversation publique et de s’assurer que Twitter est un lieu où les gens peuvent établir des connexions humaines, chercher et recevoir des informations authentiques et crédibles, et s’exprimer librement et en toute sécurité ».

Elle a ajouté que Twitter est « respectueux des décisions de nos partenaires et continuera à travailler et à communiquer étroitement avec eux pendant cette période ».

Le rappeur américain Jay Electronica se produit sur scène lors de la deuxième journée du Governors Ball Music Festival de 2018, le 2 juin 2018, à New York. (Crédit
: Steven Ferdman/Getty Images via JTA)

La campagne de retrait au Royaume-Uni s’est accompagné d’une nouvelle controverse, cette fois-ci lorsque le rappeur américain Jay Electronica a semblé traiter les Juifs d’antisémites dans une série de tweets contre le rabbin Abraham Cooper, qui s’est récemment entretenu avec Nick Cannon des théories conspirationnistes antisémites défendues dans l’émission en ligne de la star américaine de la télévision.

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