Gershon Baskin: Si Israël veut ses otages, il faut proposer au Hamas une offre qu’il ne peut pas décliner
Selon ce négociateur de la libération de Gilad Shalit, Israël doit rapidement prendre l'initiative et faire une offre au Hamas, assortie de conditions précises
Gershon Baskin, un des acteurs des négociations qui ont conduit à la libération du soldat israélien Gilad Shalit en 2011, a donné une interview à la Douzième chaîne jeudi au sujet de l’impasse entre Israël et le Hamas concernant la libération des otages encore à Gaza.
En effet, le Hamas refuse de négocier tant que les combats se poursuivent et exige un cessez-le-feu permanent avant toute forme de reprise des pourparlers à propos des otages.
« Il est temps de les prendre au sérieux. Cela fait trois semaines qu’ils répètent qu’ils ne négocieront pas tant que les combats n’auront pas cessé », a déclaré Baskin.
« La seule façon de les faire plier est de mettre sur la table un accord qu’ils ne pourront pas refuser », a affirmé Baskin.
« Tout le monde dit qu’un accord tous contre tous est l’unique moyen d’obtenir la libération des otages. Je crois qu’Israël n’est pas prêt à un tel accord. »
« Il lui faut par conséquent proposer un autre type d’accord, susceptible a minima de garantir la libération des femmes, enfants, personnes âgées et malades qui restent. »
« Israël devrait présenter au Hamas une longue liste de terroristes qu’il est prêt à libérer et la rendre publique pour faire pression sur le Hamas, pour faire en sorte que les Palestiniens des prisons israéliennes, à Gaza comme en Cisjordanie, fassent eux aussi en sorte que le Hamas parvienne à un accord. »
Baskin a reconnu que cela forcerait Israël à libérer des prisonniers coupables de meurtre, mais qu’il convient d’apprendre de ses erreurs en les libérant en Cisjordanie – et non à Gaza -, là où il sera plus facile de les surveiller et de les arrêter à nouveau si nécessaire.
Il a ajouté qu’Israël avait le choix entre près de 8 000 prisonniers palestiniens et qu’il était préférable que ce soit lui qui présente une offre plutôt que d’attendre que le Hamas le fasse.
« Il faut savoir si nous voulons ou non récupérer nos otages », a déclaré Baskin.
« Nous sommes encore très loin d’un accord si nous n’en prenons pas l’initiative. »