Gil Limon exhorte Tsahal à recruter aussi des ultra-orthodoxes qui étudient à plein temps
Le procureur général adjoint estime que ne pas recruter des étudiants de yeshiva tout en enrôlant des Haredim qui ont un emploi "équivaut à une application sélective de la loi"
Le procureur général adjoint Gil Limon a ordonné mercredi à l’armée israélienne de recruter des étudiants de yeshiva à plein temps et pas seulement des membres de la communauté ultra-orthodoxe – ou Haredim – qui ont un emploi.
Tsahal se prépare à envoyer son deuxième lot de 1 000 ordres de recrutement aux hommes haredim âgés de 18 à 26 ans, à la suite de la décision de la Haute Cour du mois dernier selon laquelle il n’existe plus de cadre juridique permettant à l’État de s’abstenir d’enrôler les Haredim qui étudient en yeshiva dans le service militaire.
Au début du mois, l’armée a annoncé qu’elle entamait le processus de conscription de 3 000 hommes ultra-orthodoxes, dont les 1 000 premiers ont été envoyés le 21 juillet.
A cette fin, Tsahal a demandé à l’Institut national d’assurance – le bituah leumi – de lui fournir les détails de l’emploi des jeunes ultra-orthodoxes éligibles au service militaire et, selon l’armée, les premiers contingents à être mobilisés comprennent des hommes qui ont un emploi, sont inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur ou détiennent un permis de conduire – des indicateurs qui montrent qu’ils ne sont pas engagés dans des études à temps plein bien qu’ils aient reçu des exemptions sur cette base.
« Nous devons agir immédiatement pour mettre en œuvre la décision sur le recrutement des étudiants de yeshiva qui doivent faire leur service militaire, conformément aux besoins de l’armée et à ses capacités », a écrit Limon, selon une copie de la lettre publiée par le site d’information ultra-orthodoxe Kikar HaShabbat.
Selon Limon, « la Haute Cour a déterminé qu’à l’heure actuelle, il n’y avait pas d’infrastructure juridique pour empêcher l’enrôlement des Haredim qui étudient en yeshiva et que l’État devait agir pour appliquer les dispositions de la loi sur le service de sécurité dans leur cas ».
Actuellement, 63 000 étudiants ultra-orthodoxes de yeshiva sont éligibles au service militaire.
Les dirigeants religieux et politiques ultra-orthodoxes résisteraient farouchement et protesteraient contre tout effort visant à enrôler des étudiants de yeshiva – et il semble que l’armée ait eu l’intention d’envoyer d’abord des ordres de conscription à des hommes qui n’étudiaient pas en yeshiva, afin d’éviter un conflit ouvert avec la communauté haredi.
Ne pas recruter des étudiants de yeshiva tout en enrôlant des Haredim qui ont un emploi « équivaut à une application sélective de la loi », a-t-il ajouté.
Le ministère des Finances a, pour sa part, averti que l’enrôlement dans l’armée des Haredim qui travaillent nuirait aux efforts d’intégration de cette communauté sur le marché du travail.
Selon l’Institut israélien de la démocratie (IDI), au moins 22 % des ultra-orthodoxes qui étudient en yeshiva âgés de moins de 26 ans sont employés illégalement, en violation des conditions de leur exemption du service militaire. Ces règles ont été annulées par la récente décision de la Cour.
Ces exemptions ont été annulées par la récente décision de la Cour.
La commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset débat actuellement de la manière de réglementer la capacité des étudiants de yeshiva à s’engager dans des études universitaires et à rejoindre le marché du travail dans le cadre d’un projet de loi controversé sur l’enrôlement en cours de discussion.
Le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré devant la commission au début du mois que l’armée a actuellement besoin de 10 000 nouveaux soldats, mais qu’elle ne peut accueillir que 3 000 ultra-orthodoxes supplémentaires cette année, en raison de leurs besoins particuliers, qui viendraient s’ajouter aux 1 800 soldats haredi qui sont déjà enrôlés chaque année.
De nombreux juifs ultra-orthodoxes estiment que le service militaire est incompatible avec leur mode de vie et craignent que ceux qui s’engagent ne s’assimilent. Les Israéliens qui effectuent leur service militaire affirment toutefois que les exemptions massives accordées depuis des décennies les accablent injustement, un sentiment qui s’est renforcé depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie, au cours de laquelle des centaines de soldats ont été tués et plus de 300 000 citoyens ont été appelés à effectuer leur service de réserve.
Selon un sondage de Smith Consulting présenté ce mois-ci à la commission de contrôle de l’État de la Knesset, si 72 % des ultra-orthodoxes interrogés s’opposent à la mobilisation des Haredim à l’âge de 18 ans comme tous les autres Israéliens juifs, 59 % indiquent – à un degré ou à un autre – que la création de filières de service qui leur permettraient de conserver leur mode de vie aurait un effet bénéfique sur le nombre total d’enrôlements.
Le sondage a montré que 22 % des Haredim pensaient que la création d’unités destinées aux ultra-orthodoxes augmenterait légèrement le nombre d’enrôlements, tandis que 27 % ont indiqué qu’ils pensaient que cela stimulerait le recrutement « dans une certaine mesure, mais pas beaucoup ». Dix pour cent supplémentaires ont déclaré que cela augmenterait l’enrôlement dans une « large mesure ».
בית החייל תל אביב. מתחילה התפרעות עצור ראשון לזיזנה. גיוס לצבא ייהרג ולא יעבור.
נמות ולא נתגייס. לכלא ולא לצבא
ברגעים אלו מנסים לפרוץ לבית החייל ולמנוע פעילות לגיוס חרדים רחוב וייצמן חסום לתנועה
ישראל גבירצמן Israel Gvirsman pic.twitter.com/Yl0QkdpbQE— ????️????????Bar????????????️ בחירות עכשיו (@barakdor) July 30, 2024
Mardi, des manifestants ultra-orthodoxes se sont heurtés à la police à l’extérieur d’une conférence sur l’enrôlement dans l’armée israélienne à Tel Aviv, aux cris de « , scandant « En prison et pas à l’armée ».
Emanuel Fabian, Jeremy Sharon et Sharon Wrobel ont contribué à cet article.