Gingrich appelle le Congrès à condamner l’abstention américaine à l’ONU
Quand Trump prendra le pouvoir, il devra se préparer à “une offensive totale […] pour défaire les dégâts infligés à Israël par l’équipe d’Obama"
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
BUFFALO, New York – L’ancien président de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Newt Gingrich, a appelé lundi le Congrès à condamner l’administration Obama pour avoir permis le vote d’une résolution anti-implantations au Conseil de sécurité des Nations unies la semaine dernière.
Gingrich, fervent partisan du président élu Donald Trump depuis le début de la campagne, a fustigé sur Twitter l’acceptation américaine de la mesure qui a condamné les implantations israéliennes et appelé à un arrêt de toutes les constructions dans les zones conquises par Israël pendant la guerre des Six Jours de 1967.
Le républicain de Géorgie a accusé le président Barack Obama de « mener une guerre contre Israël » et de « prendre des mesures pour isoler puis assassiner une démocratie et un allié » en faisant s’abstenir les Etats-Unis pendant le vote, permettant ainsi le passage de la résolution.
La résolution 2334 a été approuvée vendredi par 14 voix favorables et zéro contre, et une abstention, les Etats-Unis. Un veto américain aurait empêché l’approbation de la mesure.
Le texte, initialement soumis par Le Caire, appelle Israël à « arrêter immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem Est », et demande à tous les états « de faire une distinction, dans leurs échanges en la matière, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967 », une formulation dont Israël craint qu’elle n’entraîne une poussée des efforts de boycott et de sanctions.
Expliquant la décision américaine, Ben Rhodes, le conseiller adjoint à la sécurité nationale d’Obama, a déclaré vendredi à des journalistes que les Etats-Unis ne pouvaient pas « apposer leur veto en bonne conscience » à la résolution, puisqu’elle est assez étroitement concentrée sur les implantations et comprend une formulation critiquant les incitations à la violence et le terrorisme palestinien.
Le texte ne cite cependant pas explicitement le comportement palestinien, même s’il condamne « tous les actes de violence visant des civils, y compris les actes de terreur, ainsi que tous les actes de provocation et de destruction », ce que certains dans la communauté internationale comprennent comme une tentative d’ « équilibrer » la résolution.
Réagissant au vote de la résolution, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’elle était « honteuse » et « scandaleuse », et a accusé Obama d’être de connivence avec d’autres membres du Conseil de sécurité pour faire avancer la mesure.
Il a également remis en cause l’engagement de l’administration Obama à son amitié avec Israël. Pendant la réunion hebdomadaire du cabinet dimanche, il a déclaré avoir dit au secrétaire d’Etat John Kerry que « les amis ne traînent pas leurs amis devant le Conseil de sécurité ».
Why is the Obama team waging war against Israel?why are they taking steps to isolate and then kill a democracy and an ally?
— Newt Gingrich (@newtgingrich) December 26, 2016
President-elect Trump must prepare a comprehensive offensive for Jan 29 to undo the damage to Israel the Obama team is inflicting.
— Newt Gingrich (@newtgingrich) December 26, 2016
Congress should pass resolutions January 3-4 condemning Obama attacks on Israel and demanding he not participate in French or UNSC attacks
— Newt Gingrich (@newtgingrich) December 26, 2016
Gingrich a fait écho à ce sentiment lundi, en exhortant le Congrès à voter sa propre résolution les 3 et 4 janvier, à la fin des vacances parlementaires. Il a condamné la mesure et demandé que l’administration Obama ne prenne plus aucune mesure supplémentaire en ce qui concerne Israël avant la fin de son mandat, et notamment avec la prochaine conférence de paix à Paris.
Quand Trump prendra son poste le mois prochain, il doit se « préparer à une offensive totale […] pour défaire les dégâts infligés à Israël par l’équipe d’Obama », a ajouté Gingrich.
Les dirigeants républicains du Congrès pourraient être favorables à de telles initiatives.
Paul Ryan, président de la Chambre, a déclaré que la résolution était « absolument honteuse » et que le prochain « gouvernement républicain unifié travaillerait à revenir sur les dégâts causés par cette administration ».
Le président du groupe majoritaire du Sénat, Mitch McConnell, a déclaré que l’abstention américaine était « un échec de leadership et de jugement » du président actuel.