Google et Amazon en lice pour l’AOR de la plateforme israélienne de supercalcul pour l’IA
L'appel d'offres de 240 millions de shekels de l'Autorité israélienne de l'innovation vise à créer une infrastructure de supercalcul pour les startups et la recherche en IA
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Les grandes entreprises technologiques Google et Amazon vont participer à un appel d’offres restreint (AOR) pour fournir une infrastructure de données au supercalculateur israélien, visant à équiper l’industrie high-tech et le milieu universitaire de capacités de calcul accélérées pour former de grands modèles d’intelligence artificielle (IA).
L’appel d’offres, dirigé par l’Autorité israélienne de l’innovation, qui est chargée de définir la politique technologique du pays, fait partie du programme national d’IA d’un milliard de shekels, visant à maintenir et renforcer la position d’Israël en tant que leader mondial dans le contexte de l’évolution rapide de la technologie.
« Nous voulons que les entreprises israéliennes participent activement à cette grande révolution de l’IA en collectant les données pertinentes, en les téléchargeant dans le cloud, et en les utilisant pour obtenir des analyses, afin de fournir des services et développer de nouveaux produits », a déclaré Aviv Zeevi, chef de la division de l’infrastructure technologique à l’Autorité de l’Innovation d’Israël, au Times of Israel. « Nous ne voulons pas que les entreprises israéliennes soient freinées par un manque d’infrastructure ou des coûts trop élevés pour former les données. »
Les superordinateurs sont des machines de nouvelle génération capables de traiter exponentiellement plus de données que les ordinateurs classiques, avec des capacités de calcul ultra-rapides. Ils utilisent un grand nombre d’unités de traitement graphique (GPU) — offrant des capacités de traitement et de calcul avancées que les ordinateurs ordinaires ne peuvent pas atteindre — pour exécuter des simulations complexes, répondre à des questions sur la nature et le changement climatique et développer de nouvelles technologies pilotées par l’IA dans des domaines comme le transport, la médecine et la découverte de médicaments.
Israël est encore classé parmi les dix premiers écosystèmes d’intelligence artificielle, mais il est loin d’exploiter pleinement le potentiel de cette technologie révolutionnaire alors que la concurrence dans la course mondiale à l’IA s’intensifie.
Au cours de l’année écoulée, les leaders de l’industrie et les entrepreneurs ont exprimé leurs inquiétudes sur le fait qu’Israël risque de manquer la vague de l’IA et doit mettre en œuvre une stratégie à long terme pour allouer des fonds et des ressources afin de renforcer l’éducation, la recherche académique, d’encourager les startups et de fournir l’infrastructure et la puissance de calcul nécessaires pour faire tourner les modèles d’IA.
L’Autorité israélienne de l’innovation craint que le manque d’infrastructures locales de supercalcul pour l’IA ne limite l’avantage concurrentiel de l’industrie high-tech israélienne, alors que de nombreux gouvernements dans le monde fournissent déjà une infrastructure de supercalcul pour le milieu universitaire et l’industrie locale.
Le supercalculateur à venir, avec un accès basé sur le cloud, est destiné à combler cette lacune en le rendant accessible aux chercheurs et aux entreprises à moindre coût.
« Avec cet appel d’offres, nous ciblons un besoin très spécifique de plateforme basée sur les GPU », a indiqué Zeevi. « Nous espérons construire une infrastructure d’au moins 2 000 GPU, qui seront spécifiquement dédiés à la formation de modèles d’IA et seront accessibles à l’industrie et au milieu universitaire israéliens, car les infrastructures existantes sont soit au sein de certaines entreprises comme Intel ou Nvidia, soit accessibles depuis l’étranger. »
Dans le cadre de l’appel d’offres gouvernemental de 240 millions de shekels pour la construction de l’infrastructure de supercalcul, Google et Amazon devront soumettre leurs propositions dans les deux prochaines semaines. L’Autorité israélienne de l’innovation espère choisir le lauréat en décembre et signer un contrat au début de l’année prochaine.
En 2021, Google et Amazon avaient été retenus dans le cadre d’un appel d’offres gouvernemental pour construire et fournir des centres de données régionaux basés sur le cloud aux entités publiques locales dans le cadre du projet Nimbus.
Israël abrite environ 9 000 startups, dont plus de 2 200 entreprises technologiques basées sur l’IA dans des domaines comme la finance, la santé, l’alimentation, l’énergie, l’agriculture, le transport, la fabrication et la construction. Avec 73 startups, Israël se classe troisième au monde après les États-Unis et le Royaume-Uni dans le domaine des entreprises développant des technologies d’IA générative.