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Greenblatt: Israël ne devrait pas annexer avant la révélation du plan de paix

Selon l'envoyé américain, une initiative unilatérale "n'aidera personne à ce stade". Il a déploré le boycott du sommet du Bahreïn par l'AP, qui "ne sert pas la population"

L'envoyé spécial des États-Unis Jason Greenblatt prend la parole lors d'une conférence à New York, le 16 juin 2019. (Marc Israel Sellem/POOL)
L'envoyé spécial des États-Unis Jason Greenblatt prend la parole lors d'une conférence à New York, le 16 juin 2019. (Marc Israel Sellem/POOL)

L’envoyé spécial pour le Moyen-Orient Jason Greenblatt a déclaré mardi qu’Israël ne devait pas faire avancer des plans de possibles annexions de certaines parties de la Cisjordanie, tout du moins pas avant la révélation du plan de paix de l’administration Trump.

« Je ne pense pas qu’il faille entreprendre des initiatives unilatérales, au moins jusqu’à ce que nous rendions notre plan public. Je ne pense pas que ce type de démarche aidera qui que ce soit à ce stade », a-t-il déclaré devant les caméras de la Douzième chaîne.

Greenblatt a confirmé à la chaîne d’information que les responsables israéliens ne seraient pas présents lors du sommet économique de Bahreïn où les Etats-Unis doivent présenter le volet économique de leur plan.

« Pour dépolitiser le sujet, nous avons décidé de ne pas accueillir les autorités israéliennes là-bas et de n’y inviter que le secteur privé israélien », a-t-il ajouté.

Greenblatt a indiqué que les responsables israéliens seraient intégrés plus tard dans la discussion et que cela « sera très utile pour les idées qui sont générées – et pour les améliorer également ».

Tout en exprimant sa confiance en Israël et en réprimandant l’Autorité palestinienne pour son boycott de la conférence, il a mis en garde contre d’éventuels plans d’annexion de la Cisjordanie. Il n’a pas néanmoins exclu une telle initiative une fois que le plan très attendu de l’administration Trump sera révélé.

Les Palestiniens se sont opposés avec force à la conférence qui aura lieu à Manama, le 25 et le 26 juin, et ils ont vivement recommandé aux Etats arabes de ne pas s’y rendre, affirmant qu’elle accordera la priorité aux questions économiques sur la solution politique à apporter au conflit israélo-palestinien.

Une vue du quartier d’affaires de Manama, la capitale du Bahreïn (Crédit : CC-BY Jayson De Leon/Wikimedia Commons)

Greenblatt a défendu le sommet, disant qu’il était la première partie d’un programme en deux temps qui a pour objectif d’envisager quels seraient les profits économiques dont les Palestiniens pourraient jouir en cas de conclusion d’un accord de paix. Il a ajouté que les affirmations disant que l’atelier de travail n’était consacré qu’à la paix économique ou qu’il était une tentative « d’acheter les Palestiniens » étaient « totalement mensongères ».

L’idée, a-t-il continué, est un travail de présentation : « Si nous concluons un accord politique, voilà ce qui peut arriver, voilà ces nombreuses choses formidables dont pourraient bénéficier les Palestiniens ».

Greenblatt a dit ne pas avoir été déçu par les Palestiniens parce qu’il n’a pas été surpris par leur décision de boycotter la rencontre. « Ils prennent des décisions qui ne servent pas la paix, mais qui ne servent pas non plus la population », a-t-il déploré.

Interrogé sur un possible échec du plan, il a déclaré : « Je pense que nous devons travailler pour réussir quelque chose mais si nous échouons, je saurais très bien pourquoi ».

Dimanche, Greenblatt s’est fait l’écho de l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël David Friedman, qui avait affirmé que l’Etat juif avait le droit de conserver une partie de la Cisjordanie.

« Sous certaines circonstances, je pense qu’Israël a le droit de conserver une partie, mais probablement pas la totalité, de la Cisjordanie », avait déclaré Friedman.

Un responsable américain avait indiqué par la suite, sous couvert d’anonymat, que l’Etat juif n’avait présenté aucun plan d’annexion pour des secteurs de la Cisjordanie et qu’aucune initiative de ce type n’était discutée avec les Etats-Unis.

L’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, prend la parole lors de la conférence annuelle de l’AIPAC à Washington le 26 mars 2019. (Jim Watson/AFP)

Au cours de la campagne des élections générales du mois d’avril, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait promis d’annexer les implantations de Cisjordanie petit à petit, une initiative soutenue depuis longtemps par presque tous les députés de son alliance de partis religieux et de droite. Il avait ajouté qu’il espérait pouvoir le faire avec le soutien des Etats-Unis.

Friedman, dans une interview accordée au New York Times, avait refusé de dire comment les Etats-Unis pourraient répondre à une annexion unilatérale israélienne, affirmant que « nous ne saurions vraiment pas quoi répondre avant de comprendre de nombreuses choses : combien de parties de territoires, sur quels termes, pourquoi une telle démarche aurait du sens, pourquoi elle serait favorable pour Israël, pourquoi elle serait favorable pour la région… Pourquoi elle ne va pas créer davantage de problèmes qu’elle n’en résout… Ce sont des choses que nous voudrions pouvoir comprendre et je ne veux préjuger de rien. »

L’AFP a contribué à cet article.

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