Greenblatt : Pas de consensus international sur le conflit israélo-palestinien
"Certains tentent, par réflexe, de prétendre qu'il existe un consensus international sur la façon de gérer le conflit. Ce n'est pas vrai," a déclaré l'envoyé américain pour la paix
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
WASHINGTON — Après avoir été exposé à des critiques pour son discours prononcé au Conseil de sécurité des Nations unies le mois dernier, – et de façon plus large pour l’approche adoptée par l’administration Trump sur le conflit israélo-palestinien – l’envoyé américain pour la paix au Moyen-Orient a répondu à l’ambassadeur allemand aux Nations unies, lequel avait déclaré que Washington avait « abandonné le consensus international ».
Dans un podcast diffusé vendredi soir, Jason Greenblatt a déclaré à Malcom Hoenlein, directeur sortant de la Conférence des Présidents des Organisations juives qu’il n’y avait aucun consensus sur la gestion du conflit au sein de la communauté des nations.
« Il n’y a pas de consensus international sur ce conflit », a déclaré Greenblatt. « Certains tentent, par réflexe, de prétendre qu’il existe un consensus international sur la façon de gérer le conflit. Ce n’est pas vrai. »
« En réalité, nous ne parvenons même pas à obtenir une condamnation consensuelle du Hamas. Le Hamas est une organisation terroriste qui asservit deux millions de Palestiniens à Gaza, qui est déterminé à détruire Israël, tire des milliers de roquettes sur Israël. S’il n’y a pas de consensus international à ce sujet, il n’y a pas de consensus international sur une résolution ici. »
https://twitter.com/jdgreenblatt45/status/1159942344503910400
Greenblatt s’est exprimé sur le John Batchelor Show, animé par le journaliste de droit John Batchelor. Hoenlein fait souvent partie des invités de ce programme.
En juillet, Greenblatt a prononcé un discours virulent à New York dans lequel il a fustigé ce qu’il a décrit comme une « illusion d’un consensus international » sur le conflit, et notamment sur le fait que les Palestiniens avaient droit à une capitale à Jérusalem-Est.
« Il est vrai que l’OLP et l’Autorité palestinienne continuent à affirmer que Jérusalem-Est doit être la capitale des Palestiniens », avait dit Greenblatt. « Mais souvenons-nous bien qu’une aspiration n’est pas un droit ».
Il avait également déclaré que le droit international ne dicterait pas les termes d’un accord de réconciliation.
« Nous avons tous entendu des arguments convaincants clamant que le droit international dit une chose ou une autre sur tel ou tel aspect du conflit israélo-palestinien. Certains de ces arguments sont persuasifs, au moins auprès de certains publics. Mais aucun d’entre eux n’a été
concluant », a-t-il estimé.
Ce discours avait été perçu comme un aperçu de ce que pourrait contenir – ou ne pas contenir – le plan de paix de Donald Trump. Son administration s’est distanciée d’un appel à la solution à deux Etats, et s’est montrée, au cours des trois dernières années, favorable à Israël.
L’ambassadeur allemand aux Nations unies Christoph Heusgen avait fustigé les propos de Greenblatt.
« Nous estimons que le droit international n’est pas un menu à la carte », avait déclaré Heusgen. « Il y a d’autres exemples dans lesquels les représentants américains insistent sur le droit international, insistent sur la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment sur la Corée du nord. »
En juin, l’administration Trump a dévoilé le volet économique de son plan de paix, appelé « De la Paix à la Prospérité » qui prévoit, sur le plan théorique, l’injection de 50 milliards de dollars dans les territoires palestiniens pour y doper l’économie et l’entrepreneuriat.
L’Autorité palestinienne a rejeté ce plan. Les dirigeants palestiniens estiment que le transfert, par Trump, de l’ambassade américaine à Jérusalem, a disqualifié les Etats-Unis de leur rôle de médiateur dans les négociations, et a depuis refusé de négocier avec Washington.