Guterres demande à Israël d’autoriser la presse étrangère à entrer dans Gaza
Estimant que la situation permet aux "faux récits" de proliférer, le chef de l'ONU affirme qu'une "guerre de l'information" aggrave l'impact de la guerre entre Israël et le Hamas
Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé lundi Israël à autoriser les journalistes étrangers à entrer dans la bande de Gaza, affirmant qu’une « guerre de l’information » aggravait l’impact de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas.
« Refuser aux journalistes internationaux l’accès à la bande de Gaza, c’est permettre à la désinformation et aux faux récits de prospérer », a-t-il écrit sur X.
Sa déclaration a coïncidé avec celle de l’Association de la presse internationale (FPA), qui aide les reporters étrangers à couvrir les événements en Israël, à Gaza et en Cisjordanie, dans laquelle elle demande à Israël d’autoriser la presse étrangère à retourner dans l’enclave palestinienne.
« L’interdiction faite à la presse indépendante d’accéder à une zone de guerre pendant une période aussi longue est sans précédent pour Israël », peut-on lire dans la déclaration. « Cela soulève des questions sur ce qu’Israël ne veut pas que les journalistes internationaux voient. »
An information war has added to the trauma of the war in Gaza – obscuring facts and shifting blame.
Denying international journalists entry into Gaza is allowing disinformation and false narratives to flourish.
— António Guterres (@antonioguterres) April 8, 2024
« La décision d’être ou non sur le terrain à Gaza devrait revenir à chaque média international », a ajouté la FPA. « L’interdiction générale a limité la capacité du monde à témoigner du coût réel de la guerre pour toutes les parties. »
En janvier, la Haute Cour a décidé qu’Israël pouvait continuer à interdire aux journalistes étrangers l’accès à la bande de Gaza, invoquant des problèmes de sécurité persistants après des mois au cours desquels seuls des habitants de Gaza ou des correspondants accompagnés par l’armée ont pu faire des reportages dans l’enclave.
Dans leur décision, les juges de la Haute Cour Ruth Ronen, Khaled Kabub et Daphne Barak-Erez ont accepté la position du ministère de la Défense selon laquelle les visites sous escorte constituaient une mesure appropriée de la liberté de la presse, compte tenu des « préoccupations extrêmes en matière de sécurité à l’heure actuelle et des menaces concrètes pour la sécurité qui vont de pair avec l’approbation des permis d’entrée pour les journalistes indépendants ».