« Hagari devrait recevoir une médaille au lieu d’être limogé » – cousin de Carmel Gat
Gil Dickman, dont la cousine a été exécutée en captivité, raconte comment le porte-parole de Tsahal est allé au-delà de ses fonctions pour informer personnellement la famille Gat du sort de Carmel

Un militant de premier plan pour la libération des otages de Gaza s’est exprimé vendredi sur les réseaux sociaux pour évoquer les mérites du contre-amiral Daniel Hagari, qui quitte l’armée israélienne, alors que la nouvelle de sa démission a été annoncée, dans un contexte laissant entendre qu’il aurait été poussé vers la sortie.
Gil Dickman, dont la cousine Carmel Gat a été exécutée dans un tunnel de Gaza en même temps que cinq autres otages en août 2024, a écrit sur le réseau social X : « Six jours après la découverte du corps de Carmel, Daniel Hagari est entré dans le tunnel où elle a été assassinée aux côtés de Hersh, Almog, Eden, Ori et Alex. Après être sorti, il a roulé jusque chez nous pour nous montrer leur dernier lieu de vie. Comment ils avaient survécu là-bas malgré des conditions infernales, jusqu’à ce que la pression militaire n’entraîne leur assassinat. »
« Vous êtes le porte-parole de Tsahal, lui ai-je dit à la fin de la réunion. Pourquoi êtes-vous le seul à nous présenter cela ? Pourquoi l’armée a-t-elle besoin que son porte-parole aille dans les tunnels ? Pour trouver les brosses à cheveux, les shampoings et les échiquiers ? Pour parler aux familles ? Pourquoi vous ont-ils envoyé ? », a écrit Dickman.
« ‘Je vais te dire un secret’, m’a-t-il dit. ‘Personne ne m’a envoyé. Ce n’est pas mon travail de parler aux familles. Ce n’est pas mon travail de descendre en rappel dans les tunnels ou de présenter des enquêtes sur les échecs aux habitants des kibboutzim. Ce n’est pas mon travail. Mais au cours de l’année écoulée, j’ai réalisé que si je ne faisais pas certaines choses moi-même, elles ne se dérouleraient pas comme je l’espérais. J’ai donc préféré agir plutôt que de blâmer les autres pour ce qu’ils n’ont pas fait.’ »
« Je souhaite que nous ayons un pays et une armée où les gens comme lui reçoivent des médailles d’excellence, plutôt que d’être mis à la porte. Merci, Hagari », conclut Dickman.
Le départ de Hagari a été « convenu » avec le nouveau chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir, a déclaré l’armée vendredi, bien qu’il ait été considéré comme un licenciement de facto, Hagari n’ayant pas été promu pour son travail de porte-parole militaire pendant la guerre.

Hagari aurait espéré être promu au rang de vice-amiral et nommé attaché de défense d’Israël aux États-Unis.
Une promotion l’aurait également mis sur la voie de la direction potentielle de la marine israélienne – où il avait déjà servi – ou d’un autre poste de haut rang au sein de l’état-major. Hagari a été chef des opérations navales avant de devenir porte-parole de Tsahal.

« Le chef d’état-major a tenu à exprimer sa profonde gratitude au contre-amiral Hagari pour ses années de service militaire significatives au service de l’État d’Israël », a déclaré l’armée.
« Le contre-amiral Hagari a joué son rôle de porte-parole de Tsahal pendant l’une des guerres les plus complexes de l’histoire du pays, de manière professionnelle et dévouée. »
Bien qu’il soit populaire auprès de la population, Hagari a rencontré des difficultés avec la classe politique, en particulier avec le ministre de la Défense, Israel Katz. Il semblerait que ce dernier n’ait pas donné son accord pour promouvoir Hagari.
En juin dernier, un commentaire qu’il avait fait selon lequel le Hamas ne pouvait pas être détruit avait suscité une vive réaction du cabinet du Premier ministre. En décembre, il avait été réprimandé pour avoir critiqué un projet de loi visant à protéger les personnes divulguant des informations confidentielles.
Zamir devrait promouvoir un officier supérieur du Commandement des Forces terrestres au poste de prochain porte-parole de l’armée israélienne. Parmi les noms qui ont été évoqués comme successeurs potentiels figure celui du colonel Benny Aharon, ancien commandant de la 401ᵉ brigade du Corps Blindé Mécanisé, qui a dirigé son unité pendant des mois de combats dans la bande de Gaza.